RIYAD: Le directeur d'Acwa Power, seule société cotée d'Arabie saoudite avec des projets renouvelables ambitieux, prévoit de mettre fin aux investissements dans des projets non renouvelables dans le cadre de l'engagement de l'entreprise à atteindre le zéro net d'ici à 2050.
S'exprimant avant le forum de l'Initiative verte saoudienne (SGI) qui se tiendra à Riyad le 23 octobre, Paddy Padmanathan, directeur général d'Acwa Power, société introduite à la bourse du Royaume au début du mois, déclare à Arab News: «Nous voulons réduire les émissions de carbone, parce que le changement climatique est réel. Nous pouvons le voir, nous pouvons le sentir.»
Acwa, basée à Riyad, et détenue à 44 % par le Fonds souverain d'Arabie saoudite (PIF), est l'entité la plus en vue du Royaume pour la construction de projets d'énergies renouvelables et d'hydrogène.
La société devrait fournir au moins 70 % des projets d'énergies renouvelables de l'Arabie saoudite d'ici à 2030 et participer à environ 30 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro) de projets verts au cours des dix prochaines années, alors que le Royaume accélère le processus de diversification de son économie en marge des combustibles fossiles.
Acwa a commencé à se négocier sur le marché boursier saoudien ce mois-ci après avoir vendu une participation de 11 %. Cette décision valorise l'ensemble de l'entreprise à 10,9 milliards de dollars.
Paddy Padmanathan déclare: «Nous n'investirons plus dans le charbon à l'avenir, nous ne ferons plus de centrales à charbon. Nous ne ferons évidemment plus de pétrole. En ce qui concerne nos centrales électriques au mazout existantes dans le Royaume, le gouvernement s'est engagé à les fermer d'ici à 2030, nous allons donc travailler avec eux sur la façon de les fermer, puis de les rééquiper. Le parc actuel existant de sites de production pétrolière sera progressivement supprimé au cours des neuf prochaines années grâce à un nouveau fonctionnement.»
M. Padmanathan confirme que les projets gaziers feront toujours partie du portefeuille d'Acwa, mais il ajoute que l'entreprise sera «très prudente et très sélective» quant au type de projets de centrales électriques au gaz dans lesquels elle s'implique.
Il déclare travailler avec ses homologues saoudiens sur la meilleure façon de gérer le portefeuille en termes d'élimination du carbone.
Selon Paddy Padmanathan, la réduction croissante du coût de production d'énergie renouvelable signifie que même les pétromonarchies du Moyen-Orient seront en mesure d'alimenter leurs pays de manière plus rentable avec de l'énergie verte, en particulier grâce à des investissements accrus dans la technologie solaire.
Il précise: «Ironiquement, le coût baisse à un point tel que pour une grande partie de l'énergie consommée aujourd'hui, c'est l'option la moins chère, même pour un pays comme l'Arabie saoudite, qui a la chance d'avoir un coût de production de combustibles fossiles aussi réduit.»
Le PDG ajoute: «Nous avons également été en mesure de produire de l'énergie renouvelable à faible coût par électrolyse pour produire de l'hydrogène, nous pouvons donc désormais envisager de produire de l'hydrogène vert qui n'implique pas l'utilisation de combustibles fossiles.»
Acwa détient une participation d'un tiers dans l’immense projet Neom, d’une valeur de 5 milliards de dollars, qui sera entièrement alimenté par l'énergie solaire et éolienne, et constituera l'une des plus grandes usines d'hydrogène vert au monde lors de son ouverture en 2025.