BEYROUTH : Le cabinet international Alvarez & Marsal reprendra jeudi l'audit juricomptable de la Banque centrale au Liban, près d'un an après sa suspension faute d'avoir pu obtenir tous les documents requis, a annoncé mercredi la présidence libanaise.
L'audit des comptes de la Banque du Liban (BDL) est l'une des conditions mises en avant par la France et le Fonds monétaire international (FMI) avant le déblocage de toute aide internationale au Liban, pays en plein effondrement économique.
Le chef de l'Etat, Michel Aoun, s'est réuni mercredi avec un responsable du cabinet, James Daniel, qui l'a informé "de la reprise demain de l'audit juricomptable des comptes de la Banque du Liban (BDL)", selon un tweet de la présidence libanaise.
"Une équipe du cabinet est arrivée hier et a lancé les (travaux) préparatifs" en vue d'une relance de l'audit, a indiqué à l'AFP le directeur général du ministère libanais des Finances, George Maarawi.
En septembre 2020, le pays avait annoncé le lancement de cet audit, mais le cabinet international avait jeté l'éponge deux mois plus tard, la Banque centrale n'ayant fourni selon lui qu'une partie des informations réclamées par le cabinet.
Après des mois d'atermoiements, le nouveau ministre des Finances, Youssef Khalil, a signé en septembre un nouveau contrat d'audit avec Alvarez & Marsal.
Mais cette reprise laisse sceptique certains observateurs.
"Tant que les auditeurs n'ont pas un accès direct aux serveurs, aux systèmes informatiques et comptables et que le travail n'est pas supervisé par les autorités compétentes (...) on n'aboutira pas à un audit juricomptable honnête et complet", affirme l'expert financier Mike Azar.
Lors d'une rencontre mardi avec le directeur exécutif du Fonds monétaire international, Mahmoud Mohieldin, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a réitéré sa volonté de coopérer avec le FMI, disant espérer la finalisation d'un plan de coopération "avant la fin de l'année".
Le Liban est en proie à l'une des pires crises économiques au monde depuis 1850 selon la Banque mondiale, marquée notamment par une chute de 90% de la valeur de la monnaie nationale face au dollar.
Selon l'ONU, 78% de la population vit aujourd'hui sous le seuil de la pauvreté.