Selon un rapport, l’objectif zéro émission nette devrait coûter 5000 milliards de dollars

C’est une priorité absolue pour la COP26 que les gouvernements se mettent d’accord sur des politiques spécifiques (Photo, AN).
C’est une priorité absolue pour la COP26 que les gouvernements se mettent d’accord sur des politiques spécifiques (Photo, AN).
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

Selon un rapport, l’objectif zéro émission nette devrait coûter 5000 milliards de dollars

  • Bank of America estime à 150 000 milliards de dollars le coût de la transition vers une énergie plus verte
  • Si un certain nombre de pays se sont engagés à atteindre des objectifs à long terme, centrés sur 2050 ou sur la fin du siècle, ils n’ont pas réussi à s’engager pour 2030, conformément à l’accord de Paris

LONDRES: Un rapport publié par Bank of America indique que l’objectif zéro émission nette coûterait 5 000 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro) à l’économie mondiale au cours des trente prochaines années.

La Conférence des nations unies sur les changements climatiques (COP26) se tiendra en Écosse ce mois-ci. Elle permettra aux pays signataires de l’accord de Paris de 2015 sur la réduction des émissions de carbone d’évaluer leurs progrès et d’élaborer des politiques pour atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2050.

À la veille de cette conférence, ce rapport fait office de brusque rappel du coût de transition vers une énergie plus verte. Il alerte du même coup qu’arrêter la lutte contre le réchauffement climatique pourrait entraîner la perte de 3% du PIB mondial chaque année au cours de cette décennie, atteignant quelques 69 000 milliards de dollars d’ici à la fin de ce siècle.

C’est une priorité absolue pour la COP26 que les gouvernements se mettent d’accord sur des politiques spécifiques en la matière. Ces dernières accéléreront la transition vers l’objectif zéro émission nette – ce qui inclut l’engagement d’éliminer progressivement l’utilisation du charbon –, réduiront considérablement la déforestation, renforceront le passage aux véhicules électriques ainsi qu’aux systèmes de chauffage écologique et permettront de mettre en œuvre des mesures fiscales pour encourager les investissements dans les énergies renouvelables.

Le sommet qui se tiendra dans l’ancien centre industriel écossais de Glasgow, se fixe par ailleurs pour objectif de pousser les gouvernements occidentaux à combler le déficit de 20 milliards de dollars par an pour faciliter la transition des pays émergents vers une énergie plus verte.

Les pays développés avaient accepté de fournir 100 milliards de dollars par an aux nations en voie de développement. Ils ont failli à cet engagement, et l’ONU exige que soit mis en place à Glasgow un accord destiné à augmenter davantage ce financement.

Le Programme des nations unies pour l’environnement estime que le coût de la transition dans les pays émergents atteindra 140 à 300 milliards de dollars d’ici à 2030 et 280 à 500 milliards de dollars d’ici à 2050. La Climate Policy Initiative – groupe de réflexion de San Francisco – pense que l’Afrique aurait besoin à elle seule de 3 000 milliards de dollars d’ici à la fin de cette décennie.

Dans ce contexte, Bank of America estime que le coût total de la transition s’élèvera à 150 000 milliards de dollars, soit quatre fois au moins le montant que les plans de relance mondiaux en lien avec la pandémie de Covid-19 devraient coûter aux gouvernements au cours de cette décennie.

Selon le rapport, les milliers de milliards de dollars d’investissements nécessaires à l’objectif zéro émission nette exigent «des changements importants dans la répartition du capital».

La semaine dernière, Arab News a évoqué un rapport du World Resources Institute selon lequel les pays du G20 seraient toujours responsables de 75% des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Dans le même temps, un rapport de Moody’s Investors Service révèle que, au sein des institutions financières du G20, près de 22 000 milliards de dollars sont engagés dans des secteurs à très fortes émissions de carbone.

Cependant, Bank of America affirme que l’utilisation d’obligations et de prêts labellisés pour résoudre les problèmes environnementaux connaît un essor rapide.

Elle prévoit l’émission de plus de 1 000 milliards de dollars d’obligations labellisées cette année, dont 900 milliards de dollars d’obligations vertes, sociales et durables, et 100 milliards de dollars supplémentaires d’obligations en lien avec le développement durable.

Le rapport ajoute que les obligations labellisées représentent déjà plus de 20% des émissions européennes de haute qualité et à haut rendement pour les entreprises cette année. Elles sont alimentées par les préoccupations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) et les réglementations de l’Union européenne (UE); elles ont ainsi enregistré plus du double du taux en 2020.

Bien que le rapport soit optimiste au sujet de la capacité des gouvernements occidentaux à payer pour l’écologisation de la planète, il note que, si environ cinquante pays, ainsi que l’UE – qui représentent ensemble près de 75% des émissions de CO2 – se sont engagés à atteindre l’objectif zéro émission nette, seules dix nations ont jusqu’à présent inscrit cet engagement dans leur législation.

L’objectif initial de 2030 fixé par l’accord de Paris n’a pas suscité d’engagement sérieux pour un certain nombre de pays qui visent plutôt l’horizon 2050 ou la fin du siècle pour les atteindre.

Reste une bonne nouvelle : l’estimation des coûts de Bank of America est considérablement inférieure à une prévision antérieure publiée l’été dernier par le New Energy Outlook de BloombergNEF, qui les évalue à 173 000 milliards de dollars, ou 5 800 milliards de dollars par an.

Une note d’espoir donc, à la veille de la conférence de Glasgow.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: forte contraction de l'activité du secteur privé en novembre, selon l'indice PMI Flash

Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
Le Premier ministre français Michel Barnier prononce un discours lors du forum d'affaires trilatéral France-Italie-Allemagne à Paris, le 22 novembre 2024. Le Forum trilatéral, qui en est à sa sixième édition, réunit les associations professionnelles MEDEF, Confindustria et BDI des trois pays, qui représentent les secteurs industriels des plus grandes économies européennes. (AFP)
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  • "De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué
  • "Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB

PARIS: L'activité du secteur privé français a enregistré en novembre sa plus forte contraction depuis janvier, avec un indice PMI Flash en recul pour le troisième mois consécutif, indiquent vendredi l'agence S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCOB), qui calculent cet indice.

Le PMI Flash s'est établi à 44,8 en novembre, au plus bas depuis dix mois, contre 48,1 en octobre.

"De très nombreuses entreprises interrogées ont imputé cette baisse de l'activité globale à la faiblesse de la demande" de la part des entreprises et des ménages, indique le communiqué.

"Les données de l'enquête indiquent une accélération de la contraction, tant dans le secteur des services que dans l'industrie manufacturière en milieu de quatrième trimestre", soulignent S&P et HCOB.

La production a ainsi "fortement baissé" dans le secteur manufacturier, avec un taux de contraction le plus élevé depuis décembre 2023. Les fabricants attribuent cette baisse de l’activité à plusieurs facteurs, dont la faiblesse des secteurs automobile, cosmétique et du BTP, ainsi qu’une conjoncture morose sur les marchés étrangers.

"Les prestataires de services ont quant à eux mentionné un manque de visibilité économique et politique, se traduisant par une plus grande réticence des clients à engager des dépenses". L'activité "a ainsi enregistré son plus fort recul depuis janvier dernier" dans les services.

Le volume des nouvelles affaires s'est lui aussi contracté en novembre, une baisse qui est "la plus marquée depuis quatre ans". Cette tendance "reflète principalement une forte diminution des nouvelles commandes dans l’industrie manufacturière".

Le recul global des ventes "s’explique également par un très fort repli de la demande étrangère, les tensions géopolitiques et l’affaiblissement de la demande en provenance des Etats-Unis", qui ont entraîné "la plus forte contraction des nouvelles affaires à l’export depuis mai 2020".

Les perspectives d’activité pour les douze prochains mois "sont orientées à la baisse pour la première fois depuis mai 2020" dans le secteur privé en novembre, car de nombreuses entreprises craignent que la faiblesse prolongée de la demande soit synonyme d'une contraction de l'activité au cours de 2025.

Les répondants à cette enquête expliquent leur pessimisme par "le climat d’incertitude actuel, engendré notamment par la morosité de la conjoncture économique", et "par la fermeture d’entreprises et la faiblesse des secteurs de l’automobile et du BTP".

S&P et HCOB relèvent toutefois "une tendance favorable" sur un point: "l'emploi est reparti à la hausse", avec un taux de création de postes à un plus haut depuis six mois, "exclusivement" dû à une augmentation des effectifs dans les services.


450 000 emplois dans le secteur saoudien du divertissement d'ici 2030, selon le ministère de l'Investissement

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume. (Shutterstock)
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  • L'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année
  • La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut

RIYAD: Le secteur du divertissement en Arabie saoudite devrait créer 450 000 emplois et pourrait contribuer à hauteur de 4,2% au produit intérieur brut du pays d'ici à 2030, selon un nouveau rapport.

Dans son dernier communiqué, le ministère de l'Investissement du Royaume indique que l'Arabie saoudite a délivré 34 permis d'investissement dans l'industrie du divertissement au cours du troisième trimestre de l'année, ce qui représente une augmentation de 13% par rapport aux trois mois précédents.

Le ministère a ajouté que le nombre total de permis d'investissement délivrés dans le secteur du divertissement entre 2020 et la fin du troisième trimestre s'élevait à 303.

«Conformément à l’initiative saoudienne Vision 2030, l'Arabie saoudite vise à diversifier son économie et à améliorer la qualité de vie en promouvant le tourisme et la culture saoudienne à l'échelle internationale pour attirer les visiteurs. Le secteur du divertissement est un pilier crucial pour atteindre ces objectifs ambitieux, en se concentrant sur l'amélioration de la qualité de vie à travers diverses activités culturelles et de divertissement», a déclaré le ministère de l'Investissement.

La progression rapide du secteur du divertissement s'aligne sur les objectifs de la Vision 2030 du Royaume, qui visent à réduire la dépendance du pays aux revenus du pétrole brut, qui dure depuis des décennies.

En 2016, l'Arabie saoudite a créé l'Autorité générale pour le divertissement en vue de stimuler l'industrie du divertissement et des loisirs. Depuis, le Royaume a connu des développements notables, notamment la réouverture de salles de cinéma en 2018.

Selon le rapport, l'Arabie saoudite a délivré 2 189 permis dans le secteur du divertissement au cours des cinq dernières années.

Le Royaume a également accueilli 26 000 événements au cours des cinq dernières années, attirant plus de 75 millions de participants.

Le ministère a ajouté que l'essor du secteur du divertissement catalysait également la croissance du secteur du tourisme dans le Royaume.

Le rapport indique que le nombre de touristes entrants dans l'industrie du divertissement a atteint 6,2 millions en 2023, ce qui représente une augmentation de 153,3% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes entrants dans l'industrie du divertissement ont atteint 4 milliards de riyals saoudiens (1,07 milliard de dollars; 1 dollar = 0,95 euro) en 2023, soit une augmentation de 29,03% par rapport à l'année précédente.

«Le secteur du divertissement est un domaine vital et dynamique du Royaume, agissant comme un catalyseur pour le secteur du tourisme. En accueillant divers événements et activités, il stimule le tourisme et attire les visiteurs, ce qui se traduit par une augmentation des dépenses touristiques et un renforcement de l'économie locale», a déclaré le ministère de l'Investissement.

En 2023, le secteur du divertissement a attiré 35 millions de touristes locaux, soit une augmentation de 17% par rapport à 2022.

Les dépenses des touristes locaux en 2023 étaient de 4,7 millions de riyals saoudiens, ce qui représente une baisse marginale de 8,5% par rapport à l'année précédente.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
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  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".