Haïti: une quinzaine de missionnaires américains enlevés par un gang

Longtemps confinés dans les bidonvilles, les gangs ont progressivement étendu leur contrôle en Haïti et les près de trois millions d'habitants de Port-au-Prince sont contraints d'adapter leur quotidien à cette réalité, de peur d'en être la prochaine victime.  (Chanda Khanna/AFP)
Longtemps confinés dans les bidonvilles, les gangs ont progressivement étendu leur contrôle en Haïti et les près de trois millions d'habitants de Port-au-Prince sont contraints d'adapter leur quotidien à cette réalité, de peur d'en être la prochaine victime. (Chanda Khanna/AFP)
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Publié le Dimanche 17 octobre 2021

Haïti: une quinzaine de missionnaires américains enlevés par un gang

  • Entre 15 et 17 citoyens américains -des missionnaires et leurs familles- sont entre les mains de la bande armée qui, depuis des mois, multiplie rapts crapuleux et vols
  • Dans la matinée de samedi, le gang appelé "400 mawozo" a détourné plusieurs véhicules des axes routiers qu'ils contrôlent, enlevant les citoyens américains ainsi qu'un nombre encore indéterminé de citoyens haïtiens

PORT-AU-PRINCE, Haïti : Une quinzaine de missionnaires américains ont été enlevés samedi à la mi-journée par un gang dans une zone péri-urbaine à l'est de Port-au-Prince, a indiqué à l'AFP une source sécuritaire haïtienne.

Entre 15 et 17 citoyens américains -des missionnaires et leurs familles- sont entre les mains de la bande armée qui, depuis des mois, multiplie rapts crapuleux et vols dans la zone située entre la capitale haïtienne et la frontière avec la République dominicaine, a précisé cette source qui n'était pas en mesure de préciser, samedi soir, si une demande de rançon avait été émise.

"Le bien-être et la sécurité des citoyens américains à l'étranger est une de nos plus grandes priorités au département d'État. Nous sommes au courant de ces informations et n'avons rien à ajouter pour le moment", a commenté auprès de l'AFP un porte-parole du gouvernement américain.

Dans la matinée de samedi, le gang appelé "400 mawozo" a détourné plusieurs véhicules des axes routiers qu'ils contrôlent, enlevant les citoyens américains ainsi qu'un nombre encore indéterminé de citoyens haïtiens.

Les missionnaires et leurs familles revenaient d'une visite dans un orphelinat situé à une trentaine de kilomètres à l'est de la capitale haïtienne, a rapporté à l'AFP une source sécuritaire.

Il s'agit, pour certains de ces membres de l'organisation religieuse basée dans l'Ohio, de leur premier voyage en Haïti.

- 600 cas en 2021 -

En avril, dix personnes dont deux religieux français avait été enlevées par ce gang dans la même région. 

Libéré après 20 jours de captivité, le père Michel Briand avait expliqué à l'AFP qu'ils s'étaient "trouvés au mauvais endroit au mauvais moment", estimant que les membres du gang n'avaient à l'époque pas prévu leur rapt.

Les bandes armées, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont étendu leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs où ils multiplient les enlèvements crapuleux.

Plus de 600 cas ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 contre 231 à la même période en 2020, selon le Centre d'analyse et de recherche en droits humains, basé dans la capitale haïtienne.

Exigeant des rançons dépassant parfois le million de dollars, les gangs n'hésitent pas à réclamer des décennies de salaires aux familles de leurs victimes vivant sous le seuil de pauvreté.

La grande majorité des femmes séquestrées par les bandes criminelles sont sexuellement abusées et victimes de viols collectifs, déplorent les organisations de défense des droits humains qui dénoncent l'inaction de la police haïtienne.

Avant que les enlèvements n'aient été commis samedi, des associations professionnelles et des entreprises de Port-au-Prince avaient déjà appelé à une grève illimitée à compter de lundi, pour protester contre le climat d'insécurité grandissante.

Depuis des années, une profonde crise politique paralyse le développement socio-économique d'Haïti. L'assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse par un commando armé dans sa résidence privée a plongé encore davantage le pays de la Caraïbe dans l'incertitude.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.