Energie: l'UE veut amortir l'impact de la flambée des prix sans sacrifier le climat 

Bruxelles incite notamment les Etats à baisser les lourdes taxes sur l'énergie --y compris la TVA-- et à soutenir les ménages via des bons d'achat ou reports de factures. (AFP)
Bruxelles incite notamment les Etats à baisser les lourdes taxes sur l'énergie --y compris la TVA-- et à soutenir les ménages via des bons d'achat ou reports de factures. (AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Energie: l'UE veut amortir l'impact de la flambée des prix sans sacrifier le climat 

  • Pour préparer l'UE aux futurs chocs énergétique, la Commission a également proposé des pistes pour renforcer les réserves européennes de gaz et vérifier que leur usage est «optimal»
  • Des ONG regrettent le caractère facultatif des aides proposées: «Cette "boîte à outils" est une goutte dans l'océan pour ceux qui traverseront l'hiver en pauvreté énergétique»

BRUXELLES: A l'heure où Moscou se dit prêt à aider l'UE pour amortir la flambée des prix de l'énergie, Bruxelles a dévoilé mercredi un arsenal de mesures temporaires et esquisse des pistes de réforme, mais sans sacrifier ses ambitions environnementales.


Alors que le cours du gaz, dopé par l'insuffisance d'offre, s'est envolé à des records historiques, tirant les prix de l'électricité et menaçant de faire dérailler la reprise économique, la Commission européenne a présenté des "outils" dans lesquels les Vingt-Sept sont invités à puiser pour alléger les factures des consommateurs les plus vulnérables.


Bruxelles incite notamment les Etats à baisser les lourdes taxes sur l'énergie --y compris la TVA-- et à soutenir les ménages via des bons d'achat ou reports de factures.


"Cela peut paraître un fardeau pour des Etats se remettant à peine de la pandémie", mais ils peuvent puiser dans les recettes du marché carbone, où les fournisseurs d'énergie achètent des "droits à polluer", a expliqué la commissaire à l'Energie Kadri Simson. 


Selon la Commission, la forte hausse du cours du CO2 a permis aux Etats membres d'engranger au total 26,3 milliards d'euros de recettes sur les neuf premiers mois de 2021, soit presque 11 milliards supplémentaires sur un an.


Pour autant, ces mesures temporaires doivent être "bien ciblées", "facilement ajustables" dès que la situation s'améliorera, "éviter d'interférer avec les dynamiques du marché" et ne pas fragiliser les soutiens aux renouvelables, avertit la Commission.


De leur côté, des ONG regrettent le caractère facultatif des aides proposées: "Cette +boîte à outils+ est une goutte dans l'océan pour ceux qui traverseront l'hiver en pauvreté énergétique", a déploré Martha Myers, de Friends of the Earth.

Prix de l'énergie: les recettes de l'UE à court et moyen terme

La Commission européenne a dévoilé mercredi une panoplie de mesures temporaires suggérées aux Etats membres pour amortir l'impact de la flambée des prix de l'électricité, ainsi que plusieurs pistes pour renforcer la résistance de l'UE face aux futurs chocs énergétiques.

Mesures "ciblées", sans bousculer le marchéLe cadre juridique existant permet aux États membres de prendre des mesures immédiates pour contrer les conséquences sur les consommateurs et les entreprises de la hausse des prix de l'énergie, sans contrevenir aux réglementations européennes sur la concurrence et les aides étatiques, insiste la Commission.


Mais ces mesures "doivent cibler prioritairement les groupes les plus vulnérables" et petites entreprises, elles doivent "être facilement ajustables" dès que la situation s'améliorera au printemps, et "doivent éviter d'interférer avec les dynamiques du marché de l'électricité" ou d'affaiblir les dispositifs en faveur des renouvelables, avertit-elle.


Aides et rabais fiscaux

La Commission propose aux Etats de conforter les revenus des ménages en précarité énergétique avec une aide d'urgence, par exemple via des bons d'achat ("chèque énergie") ou des paiements partiels de factures.


Ces aides peuvent être financées par les recettes du marché du carbone, sur lequel les fournisseurs d'énergie achètent des "droits à polluer" selon un cours du CO2 qui a aujourd'hui fortement augmenté.


Les gouvernements peuvent également autoriser des reports temporaires de factures, et abaisser les taux d'imposition sur l'énergie pour les ménages vulnérables. Ils peuvent également établir des dispositifs de soutien aux entreprises, "conformément aux règles sur les aides d'État".

Contrer la spéculation

Alors que l'envolée des prix réveille les craintes de spéculation ou de manipulation sur les marchés, Bruxelles veut enquêter sur d'éventuels "comportements anticoncurrentiels" et demande à l'Autorité européenne des marchés financiers (AEMF) de renforcer sa surveillance sur le marché de l'électricité, comme sur celui du carbone.

Réformer le marché de l'électricité ?

Si les énergies renouvelables, moins chères et dopées par les objectifs climatiques européens, prennent une part croissante dans l'approvisionnement du réseau électrique et la fixation des prix, "d'autres énergies, dont le gaz, restent nécessaires en cas de forte demande", selon Bruxelles.


Or, dans le fonctionnement actuel du marché commun de l'électricité, le gaz contribue à fixer le prix global, car tous les producteurs d'électricité sont rémunérés de la même façon pour ce qu'ils injectent dans le réseau. Si on fait d'abord appel aux énergies les moins chères, il faut recourir aux autres en cas d'augmentation de la demande.


La Commission juge "efficace" ce système de "tarification marginale" car il encourage le développement des renouvelables --dont le coût de fonctionnement est peu élevé mais nécessitant un investissement massif au départ--, et estime que des mécanismes alternatifs n'auraient pas "eu des résultats très différents", vu la flambée mondiale des cours du gaz.


Pour autant, "une analyse approfondie s'impose", reconnaît Bruxelles, qui a demandé à l'Agence de coopération des régulateurs de l'énergie (gendarme de l'UE réunissant les régulateurs nationaux) d'examiner "les bénéfices et défauts" du modèle actuel et de soumettre d'éventuelles recommandations.

Achats groupés et réserves de gaz

L'UE dispose actuellement d'une capacité de stockage de gaz représentant plus de 20% de sa consommation annuelle, "mais tous les États membres ne disposent pas d'installations de stockage, et leur utilisation comme les obligations de maintenance varient", observe la Commission.


Elle entend adopter, d'ici novembre 2021, un règlement établissant des "groupes régionaux transfrontaliers" pour analyser les risques de ruptures de marché et conseiller les États sur les plans nationaux à établir pour les éviter. La Commission étudiera également les avantages d'achats groupés de stocks de gaz par les États, une possibilité réclamée par Madrid.


Bruxelles envisage, surtout, de profiter de la révision prévue mi-décembre d'une directive sur la gaz pour améliorer les règles d'utilisation et de stockage en Europe, notamment en concluant "les accords de solidarité nécessaires" entre Etats.


Elle planchera également sur un système volontaire d'approvisionnement conjoint de réserves de gaz à l'échelle de l'Europe. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait évoqué la possibilité d'établir une véritable "réserve stratégique" de l'UE.

Miser sur les renouvelables

"La transition vers des énergies propres est la meilleure assurance contre les chocs de prix à l'avenir", en rendant l'UE moins dépendantes des énergies fossiles et de la volatilité des cours mondiaux, insiste la Commission.


Elle appelle les Etats à "faciliter un accès plus large" aux contrats d'achat d'électricité issue des renouvelables, notamment pour les petites entreprises, par des mesures d'accompagnement ou en agglomérant la demande d'acteurs éclatés. Bruxelles propose aussi d'accélérer les processus de mise aux enchères et d'octroi de permis pour les énergies renouvelables.

Regarnir les stocks

Bruxelles était sous la pression de certains Etats pour présenter des pistes de réformes plus ambitieuses, destinées à être examinées au sommet européen des 21-22 octobre.


Paris souhaite notamment réviser les règles du marché commun de l'électricité, suspendu aux cours mondiaux des énergies fossiles, et réclame un "découplage" entre prix de l'électricité et ceux du gaz.


La Commission est restée prudente mercredi: jugeant le système actuel "efficace" pour contribuer au financement des énergies bas carbone, elle préconise cependant "une analyse approfondie" de ses "avantages et défauts".


Une réforme du marché, qui prendrait du temps, "n'est clairement pas une solution à la crise actuelle", a abondé Andreas Rudinger, chercheur de l'IDDRI (Institut du développement durable et des relations internationales), qui rappelle qu'une France déconnectée des marchés européens risquerait le black-out dans les périodes de grand froid.


Au même moment, le président russe Vladimir Poutine s'est dit prêt mercredi à augmenter les exportations vers l'Europe --alors que les fournisseurs russes, acteur majeur du marché mondial, s'y refusaient jusqu'alors.


Pour préparer l'UE aux futurs chocs énergétique, la Commission a également proposé des pistes pour renforcer les réserves européennes de gaz et vérifier que leur usage est "optimal", alors que tous les Etats ne disposent pas d'installations de stockage.

Accélérer la transition 

Si, dans l'immédiat, les stocks sont jugés "tendus" mais "adéquats pour couvrir les besoins hivernaux", Bruxelles veut muscler les solidarités entre Etats, et planchera sur un système "volontaire" d'approvisionnement conjoint de stocks européens --sans objectif contraignant, contrairement à la "réserve stratégique" que réclamait Madrid.


Des achats groupés de gaz seront aussi étudiés, mais là encore sur une base volontaire, vu la gageure de faire coopérer des opérateurs énergétiques rivaux.


La crise des prix gaziers a relancé le débat sur le nucléaire, énergie décarbonée dont Paris vante les mérites mais décriée par plusieurs Etats, Allemagne en tête, alors que Bruxelles doit décider prochainement d'inclure ou non l'atome civil dans sa liste des investissements "verts".


D'autres, comme le dirigeant souverainiste hongrois Viktor Orban, ont imputé la flambée des prix au "Pacte vert" européen et au marché du CO2.


Un discours réfuté par la Commission, inquiète que la crise ne mette en péril ses ambitions de réduction d'émissions carbone, qui passent notamment par le renchérissement progressif des énergies fossiles.


"Seulement 1/5e de la hausse des prix actuels peut être attribué au marché carbone, le reste vient des pénuries d'offre", a récemment affirmé Frans Timmermans, vice-président de la Commission, appelant à accélérer encore la transition vers les renouvelables pour réduire la dépendance au gaz.


Le Black Friday, moment privilégié pour les cadeaux de Noël, réjouit les e-commerçants et désespère les indépendants

Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Un piéton passe devant un magasin lors du Black Friday à Paris, le 25 novembre 2022. (AFP)
Short Url
  • Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG)

PARIS: Dépassé, le lèche-vitrine des boutiques enguirlandées de Noël? Faire ses cadeaux durant le Black Friday séduit désormais les consommateurs, une tendance mettant au défi logistique les acteurs de la vente en ligne, et désespérant les commerces indépendants.

Loriane, 26 ans, achète ses cadeaux de Noël pendant le Black Friday car "les offres sont plus intéressantes, ça permet de faire de plus beaux cadeaux", justifie auprès de l'AFP la jeune femme, qui travaille au ministère de l’Intérieur. Pareil pour Marlène, 53 ans, salariée d'Orange, qui recherche "les meilleures offres". Son collègue Julien, 42 ans, confirme : "En boutique l’année dernière, les gens se pressaient plus pour le Black Friday qu'à Noël".

Né aux États-Unis, le Black Friday a été introduit en France par Amazon "il y a à peu près 15 ans", rappelle à l’AFP Frédéric Duval, le directeur général d'Amazon.fr.

Une nouvelle opportunité pour faire ses achats de Noël avant l'heure, que saisiront "près de 60% des consommateurs français" cette année, selon une étude du Boston Consulting Group (BCG).

Les consommateurs plébiscitent le "large choix de produits, les prix bas et la livraison rapide", selon M. Duval.

Cet événement commercial est toujours lancé le vendredi après Thanksgiving, et se tiendra cette année le 29 novembre.

- Black Month -

"Aujourd’hui, le plus gros mois pour la consommation, c’est novembre" plutôt que décembre, abonde Marc Lolivier, délégué général de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), qui juge auprès de l'AFP que ce phénomène "a cinq, six ans".

Evénement devenu phare de la vente en ligne, le Black Friday oblige les logisticiens à s'adapter pour faire face à l'afflux colossal de colis.

A titre d'exemple, en 2022, sur la semaine qui a suivi le Black Friday, La Poste avait livré 13,7 millions de colis. Elle en attend "16 millions en 2024", chiffre Jean-Yves Gras, le directeur général de Colissimo.

Certains entrepôts passent dès le mois de novembre "en trois-huit, sept jours sur sept, le dimanche et la nuit", comme à Cdiscount, décrit à l'AFP son PDG Thomas Métivier.

Les équipes sont massivement reforcées: Amazon recrute ainsi 8.000 saisonniers pour novembre-décembre.

Le défi est également technologique, comme pour Cdiscount, dont le site est visité par 10 millions de clients ce jour-là, contre 17 millions par mois en temps normal. "De loin la plus grosse journée de l’année en termes de trafic et d’achats", ce qui conduit les équipes à réaliser des crash-tests pour éprouver la robustesse de leur site internet, raconte M. Métivier.

Au fil des ans, le Black Friday est devenu une "Black Month", constate Quentin Benault, directeur général délégué de Mondial Relay, qui explique que les commerçants proposent des promotions dès le début du mois de novembre. Un soulagement pour les acteurs de l'e-commerce, car cela leur permet de lisser la charge logistique sur un mois plutôt qu'un seul jour.

- "Ça tue le commerce" -

Mais le Black Friday ne fait pas que des heureux. L’Union des Fabricants (Unifab), qui défend la propriété intellectuelle des industriels, alerte : cette période marquée par une profusion de colis en circulation "est une aubaine pour les contrefacteurs", leurs produits passant plus facilement entre les gouttes des contrôles.

"Plus de 8 millions de jeux et de jouets de contrefaçon ont été saisis par les douanes en 2023, la majorité au moment du Black Friday", rappelle sa directrice générale Delphine Sarfati-Sobreira à l'AFP.

Le Black Friday "tue la notion du commerce", déplore aussi Thibaut Ringo, directeur général d'Altermundi, un réseau de boutiques prônant une consommation responsable. "Le consommateur n’attend qu’une chose : qu'on fasse des remises mais nous, les commerçants indépendants, on ne peut pas s'aligner", se désole-t-il.

La Confédération des commerçants de France s'indigne, elle aussi, et met en garde contre des remises "pouvant être basées sur des prix de référence artificiels" et "des stocks spécifiques de moindre qualité proposés à prix cassés". Contre cette "concurrence déloyale", elle appelle à "mieux protéger [les] petits commerçants, qui font vivre [les différents] territoires".


L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies de carburant pour décarboniser l'aviation

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité du pétrole du ministère saoudien de l'Énergie. (Ministère de l'Énergie)
Short Url
  • Le directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie s'est entretenu avec Arab News 
  • «Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique», dit-il

BAKOU: L'Arabie saoudite recherche de nouvelles technologies pour améliorer le rendement énergétique et décarboniser le secteur de l'aviation, a déclaré un porte-parole du programme de durabilité du pétrole dans un entretien accordé à Arab News.

Mohammad Altayyar, directeur du programme de durabilité pétrolière du ministère saoudien de l'Énergie, s'est entretenu avec Arab News lors de la conférence des Nations unies sur le climat COP29 au sujet des efforts du Royaume pour améliorer la durabilité dans l'aviation.

«Aujourd'hui, nous avons l'occasion de contribuer aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique.»

«Le secteur de l'aviation contribue à 2% des émissions mondiales et les pays poursuivent des objectifs de développement durable. La demande de transport continue d'augmenter et les nations continuent de travailler pour relever le défi du climat.»

M. Altayyar a souligné que les discussions qui ont eu lieu lors de la COP29 ont illustré l'engagement collectif du ministère à s'attaquer aux problèmes urgents par le biais d'un dialogue sur les progrès réalisés dans le domaine des carburants pour l'aviation.

Il a également souligné les progrès réalisés par l'Arabie saoudite dans le secteur de l'aviation, qui s'alignent sur les objectifs de l'initiative Vision 2030.

«L'Arabie saoudite, en tant qu'acteur clé du paysage énergétique mondial, réalise des progrès significatifs et est pionnière dans la promotion de pratiques durables dans le secteur de l'aviation. Elle respecte les engagements de Vision 2030, qui définissent clairement un cadre ambitieux pour la diversification de son économie et la gestion de l'environnement.»

«Le Royaume recherche activement des technologies innovantes qui amélioreront le rendement énergétique et réduiront les émissions, en vue d'atteindre des objectifs mondiaux à long terme.»

«Ces initiatives soutiennent non seulement les objectifs climatiques mondiaux, mais font également du Royaume un leader dans le développement de solutions énergétiques équilibrées et plus propres», a déclaré M. Altayyar.

Par ailleurs, le ministère saoudien de l'Énergie a signé un programme exécutif de coopération dans le domaine des énergies renouvelables avec ses homologues de trois pays asiatiques: Azerbaïdjan, Kazakhstan et Ouzbékistan.

Ce programme met l'accent sur la formation de partenariats stratégiques afin d'explorer les interconnexions des réseaux électriques régionaux alimentés par des énergies renouvelables. Il vise également à renforcer l'efficacité des infrastructures énergétiques et à intégrer les projets d'énergie renouvelable dans les réseaux nationaux des pays participants.

En outre, le ministère de l'Énergie a assisté à la signature de deux accords stratégiques entre la société saoudienne ACWA Power et diverses entités pour faire avancer les initiatives en matière d'énergie renouvelable en Ouzbékistan et en Azerbaïdjan.

Le premier accord porte sur une collaboration avec le ministère ouzbek de l'Énergie pour développer des systèmes de stockage d'énergie par batterie d'une capacité allant jusqu'à 2 GWh, dans le but d'améliorer la stabilité du réseau.

Le second accord était un protocole d'entente avec la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise SOCAR et la société émiratie Masdar pour développer des projets d'énergie éolienne offshore dans la mer Caspienne d'une capacité maximale de 3,5 GW.

Dans le cadre du programme exécutif, le projet d'énergie éolienne Khyzi Absheron d'ACWA Power en Azerbaïdjan, d'une capacité de 240 MW, devrait être opérationnel d'ici au premier trimestre 2026.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dernier jour de la COP29, bras de fer Nord-Sud sur la finance climatique

Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Les participants passent devant le logo de la COP29 lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 21 novembre 2024. (AFP)
Short Url
  • Les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier
  • Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi

BAKOU: La journée sera longue à Bakou: les négociateurs de près de 200 pays, frustrés de deux semaines de tractations stériles, attendent vendredi d'ultimes propositions de compromis financier entre pays riches et en développement à la conférence sur le changement climatique de l'ONU en Azerbaïdjan.

"Nous percevons des lueurs d'espoir", a résumé la négociatrice allemande Jennifer Morgan. "Mais des lueurs d'espoir ne suffisent pas, car il y a aussi des pilules empoisonnées".

Un journaliste de l'AFP a observé dans la soirée de jeudi de nombreuses allées et venues de ministres et diplomates entre les bureaux des délégations brésilienne, européenne, américaine, chinoise... et de la présidence azerbaïdjanaise du sommet. Un délégué européen confirme que les consultations de haut niveau se sont poursuivies jusque très tard dans la nuit.

Le prochain projet de texte est promis pour midi heure locale (08H00 GMT), selon la présidence de la COP29, ce qui lancera un nouveau round de pourparlers en vue d'un texte final dans la soirée de vendredi, au dernier moment.

Vendredi au petit-déjeuner, le négociateur d'un grand pays a indiqué à l'AFP que le texte était "en train d'être poli".

La question centrale, au "stade olympique" de Bakou, est de déterminer combien d'argent les pays développés, au nom de leur responsabilité historique dans le dérèglement climatique, accepteront de transférer aux pays en développement, pour les aider à affronter un climat plus destructeur et à investir dans les énergies bas carbone.

"Nous ne demandons qu'1% du PIB mondial. Est-ce trop demander pour sauver des vies?" demande Juan Carlos Monterrey Gomez, négociateur du Panama.

Depuis le début du sommet, le 11 novembre, des tempêtes ont tué des Philippines au Honduras, l'Espagne panse ses plaies après des inondations meurtrières, l'Equateur a déclaré l'urgence nationale à cause de la sécheresse et des incendies....

- "Au moins" 500 milliards -

L'arrière-plan inédit de cette 29e COP est une année 2024 qui sera vraisemblablement la plus chaude jamais mesurée. Et, neuf ans après l'accord de Paris, l'humanité va encore brûler plus de pétrole, de gaz et de charbon que l'année passée.

Un projet d'accord publié jeudi matin a mécontenté tout le monde car, à la place de chiffres figuraient des "X", et parce qu'il ne tranchait pas entre deux visions très opposées.

L'heure est venue des chiffres, mais combien? "Au moins" 500 milliards de dollars par an de la part des pays développés d'ici 2030, demande la plus grande alliance de pays en développement. A comparer aux 116 milliards de finance climatique fournie en 2022.

Les Européens, premiers contributeurs mondiaux, répètent qu'ils veulent "continuer à montrer la voie": un terme soigneusement choisi, venu directement de l'accord de Paris, en signe de bonne volonté. Mais le resserrement budgétaire limite leur marge de manœuvre.

Les Américains se sont dits "profondément inquiets" du dernier texte. Le commissaire européen Wopke Hoekstra a dénoncé un travail "inacceptable".

"Pourrais-je vous demander, s'il vous plaît, de montrer du leadership?" a-t-il lancé au président de la COP29, le ministre Moukhtar Babaïev, ancien cadre de la compagnie pétrolière azerbaïdjanaise.

Américains et Européens n'ont pas encore révélé combien ils étaient prêts à payer.

- La Chine refuse toute obligation -

"Ils tournent en rond dans leurs jeux géopolitiques", a déploré la ministre colombienne Susan Muhamad.

Les pays développés négocient en fait en parallèle davantage d'"ambition" pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, mais s'opposent aux pays producteurs de pétrole comme l'Arabie saoudite. Le groupe arabe a explicitement prévenu qu'il n'accepterait aucun texte ciblant "les combustibles fossiles".

Ce qui fait désordre un an après la COP28 de Dubaï, qui a appelé à lancer la transition vers la sortie des combustibles fossiles.

En public, les pays donnent de la voix. Mais en coulisses, Chinois, Occidentaux, Etats insulaires... Tous se parlent encore.

Le ministre irlandais Eamon Ryan confie à l'AFP qu'"il y a de l'espace pour un accord".

La Chine, clé pour trouver l'équilibre entre Occidentaux et Sud, a appelé "toutes les parties à se retrouver à mi-chemin".

Pékin a toutefois tracé une ligne rouge: elle ne veut aucune obligation financière. Pas question de renégocier la règle onusienne de 1992 qui stipule que la responsabilité de la finance climatique incombe aux pays développés.

Les délégués se préparent déjà à une prolongation samedi. Une tradition des COP.