Les EAU révolutionnent le ciment et ramènent à la maison le Lion d’or de la Biennale de Venise

Un matériau de construction organique, facile à ressourcer et infiniment moins polluant que le ciment. (capture d’écran)
Un matériau de construction organique, facile à ressourcer et infiniment moins polluant que le ciment. (capture d’écran)
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Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Les EAU révolutionnent le ciment et ramènent à la maison le Lion d’or de la Biennale de Venise

  • L’une des plus belles surprises de cet événement a été la présentation par le pavillon des Émirats arabes unis d’un matériau de construction organique, facile à ressourcer et infiniment moins polluant que le ciment
  • «En étudiant les sabkhas, un solide écosystème de marais salants naturels aux Émirats arabes unis, nous avons eu l’idée d’explorer une ressource renouvelable qui pourrait remplacer le ciment Portland», explique Wael al-Awar

BEYROUTH: Le 21 novembre prochain se clôturera la  17e Biennale d’architecture de Venise qui déploie, depuis le 22 mai, des créations du monde entier sous le beau thème proposé pas son commissaire, l’architecte libanais Hashim Sarkis: «Comment allons-nous vivre ensemble?».

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L’affiche officielle de la dix-septième Biennale de Venise. (fournie)

Alors que le réchauffement climatique s’annonce inexorable, aucune mesure préventive n’ayant été adoptée à temps pour l’éviter; alors que la pandémie de coronavirus, elle-même due à la destruction de l’habitat sauvage, paralyse le monde depuis près de seize mois, cette biennale a été une occasion d’offrir des solutions et d’envisager un avenir moins sombre pour la planète.

L’une des plus belles surprises de cet événement a été la présentation par le pavillon des Émirats arabes unis (EAU) du projet Wetland mettant en scène un matériau de construction organique, facile à ressourcer et infiniment moins polluant que le ciment. Le maître de projet de ce pavillon était la fondation Salama benta Hamdan al-Nahyane et ses commissaires Wael al-Awar et Kenichi Teramoto.

Dans une vidéo sur les recherches et découvertes de ce matériau révolutionnaire, Wael al-Awar explique: «Afin de répondre à la question soulevée par Hashim Sarkis (“Comment vivrons-nous ensemble?”), nous avons identifié le “Nous” en tant que “Nous, humains et planète Terre confondus” et nous avons voulu renouer avec la nature et lier la responsabilité de l'architecte aux matériaux que nous utilisons aujourd'hui.»

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Le co-commissaire du pavillon des Émirats arabes unis, Wael al-Awar. (capture d’écran)

«Avant la pandémie, nous avions déjà commencé à étudier les sabkhas, un solide écosystème de marais salants naturels aux EAU. Cela nous a donné l’idée d’explorer une ressource renouvelable pour la construction, une ressource qui pourrait remplacer le ciment Portland.»

«Le ciment est responsable de 8 % des émissions mondiales de CO2», souligne Wael al-Awar. «Je crois que le ciment est un matériau que nous devons interroger et étudier pour aller de l'avant, alors que nous construisons de plus en plus de villes. À travers nos recherches, nous avions l’intention de résoudre le problème du ciment en examinant la géologie et la géographie, et en cherchant une alternative à la chaux du ciment, qui constitue le fond du problème, par un autre minéral.»

«En étudiant les sabkhas des EAU qui sont de merveilleux phénomènes naturels dont la couche cristallisée est très cimenteuse, nous avons compris que l'oxyde de magnésium qu’ils contiennent est le minéral idéal qui pourrait être utilisé pour remplacer la chaux. Nous avons fait équipe avec l'université de New York d'Abu Dhabi et nous avons alors appris que nous pouvions extraire le MgO (oxyde de magnésium) de la saumure rejetée par l'eau de dessalement.»

«Les EAU sont le troisième plus grand dessalinisateur de la planète», ajoute M. El-Awar. «Les sabkhas représentent donc un déchet industriel abandonné que nous pouvons recycler de différentes manières. Nous avons commencé par extraire le MgO pour créer ce nouveau mélange de ciment. Nous avons obtenu un produit négatif en CO2 qui doit, au lieu d’en produire, absorber le CO2 afin d'acquérir une résistance structurelle.»

«À partir du ciment obtenu, nous avons réalisé 2 400 unités modulaires, toutes dessinées à la main, inspirées des formes vernaculaires des coraux trouvés aux EAU. C'est une sorte d'approche futuriste/vernaculaire à laquelle nous pensons.»

Sans surprise, cette découverte a valu au pavillon des EAU le prestigieux Lion d’or de la biennale. Interrogé sur ses impressions à ce sujet, le commissaire Hashim Sarkis, doyen de la School of Architecture and Planning du Massachusetts Institute of Technology (MIT) depuis 2015, a commenté pour Arab News en français: «J'ai été très attentif quant à l'issue des délibérations du jury et aux motivations que ses membres ont partagées. Ces prix permettent de renforcer et d'approfondir le thème. Dans le cas de ce Lion d’or, j'ai énormément apprécié l'approbation par le jury de la recherche appliquée en architecture et de la note optimiste qui résonnait depuis le pavillon des EAU.»

 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com