BAYONNE: Les trois migrants morts fauchés par un train mardi dans le Sud-Ouest de la France, près de la frontière espagnole s'étaient réfugiés sur les voies pour échapper à d'éventuels contrôles, a-t-on appris auprès de la justice.
Ces migrants, très probablement de nationalité algérienne, avaient été percutés vers la gare de Saint-Jean-de-Luz, alors qu'ils semblaient se reposer sur les voies.
Un quatrième homme avec eux, également algérien, très grièvement blessé dans l'accident, s’est exprimé succinctement ce mercredi, depuis son lit d'hôpital, a indiqué le procureur de Bayonne (sud-ouest), Jérôme Bourrier, mercredi soir à une correspondante de l'AFP.
Ce rescapé a confirmé aux enquêteurs de la police judiciaire de Bayonne que le groupe avait emprunté les voies ferrées pour échapper à d’éventuels contrôles de police. Selon lui, ils s’étaient arrêtés pour se reposer, se sont endormis et n’ont pas vu le train arriver.
L'homme n’a en revanche pas été en mesure de donner les identités des trois victimes. "Le petit groupe s’était constitué un peu plus tôt en Espagne et ils ne se connaissaient pas les uns les autres", a expliqué le procureur.
Quelque 200 personnes se sont rassemblées mercredi soir devant la gare de Saint-Jean-de-Luz, à l'appel d'associations locales d'aides aux migrants, pour rendre hommage aux victimes de ce drame.
Selon Amaia Fontang, présidente d'Etorkinekin, un collectif qui fédère 13 groupes d'accompagnements des migrants au Pays basque, interrogée mardi par l'AFP, le drame est survenu après "une journée de pression policière importante dans plusieurs points du Pays basque", qui "pourrait expliquer que ces migrants aient cherché à se réfugier à un endroit pour être tranquilles".
"Le seul centre de transit pour primo-arrivants" se trouve à Bayonne, à plus de 30 km de la frontière espagnole, a ajouté cette militante associative.
L'Espagne est l'une des principales portes d'entrée en Europe pour les migrants et le Pays basque est l'un des importants points de passage, théâtre de drames comme en août et en mai derniers, avec la mort de deux migrants qui tentaient de traverser le fleuve frontière Bidassoa pour passer en France.