Harcèlement et menaces: les scientifiques du Covid en terrain miné

Le 15 janvier 2021, au Danemark, un chercheur analyse des échantillons à la recherche d'un variant alors identifié au Royaume-Uni. (Photo, AFP)
Le 15 janvier 2021, au Danemark, un chercheur analyse des échantillons à la recherche d'un variant alors identifié au Royaume-Uni. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 14 octobre 2021

Harcèlement et menaces: les scientifiques du Covid en terrain miné

  • Lorsqu'il a posé son après-midi de congé le 17 mai, le virologue belge Marc van Ranst ne se doutait pas qu'il était peut-être en train de sauver sa vie
  • «Un jour, j'ai reçu 1000 mails avec le même texte, et au début du message, certaines personnes avaient mis une phrase personnelle très dénigrante. C’est la répétition qui rend dingue»

PARIS : Harcèlement en ligne, menaces de mort voire tentatives de passage à l'acte... Pour les scientifiques qui ont pris la parole sur le Covid-19 dans les médias, le retour de bâton a parfois été violent.


Lorsqu'il a posé son après-midi de congé le 17 mai, le virologue belge Marc van Ranst ne se doutait pas qu'il était peut-être en train de sauver sa vie.


L'expert était la cible d'un militaire d'extrême-droite, Jürgen Conings. Traqué par la police, ce dernier s'est enfui avant d'avoir pu mettre ses menaces à exécution et a été retrouvé mort le 20 juin, suicidé par arme à feu. Dans sa voiture, il y avait quatre lance-roquettes et des munitions.


Depuis, l'enquête a montré qu'il était près du domicile de Van Ranst ce fameux 17 mai.


"D'après les caméras de surveillance, sa voiture était stationnée dans la rue et il attendait que je rentre", raconte le virologue à l'AFP. "Ce qu'il ne savait pas, c'est que pour la première fois en 18 mois, j'avais pris une demi-journée de congé et que j'étais donc déjà chez moi".


Marc van Ranst et sa famille ont été placés sous protection policière et ont dû vivre dans plusieurs lieux secrets pendant environ un mois.


Expert en vue dans les médias durant la crise sanitaire, le virologue flamand est devenu la bête noire des antimasques: "J'ai un énorme dossier d'environ 150 messages de menaces. Certaines sont mineures - on me compare à Hitler ou Mengele (médecin nazi, ndlr) -, d'autres sont des menaces de mort".

«Extrêmement violent»

Il n'est pas le seul: d'après un sondage publié mercredi par la revue Nature, les scientifiques qui se sont exprimés sur le Covid dans les médias ont souvent récolté menaces et harcèlement.


321 spécialistes ont répondu à l'enquête de la prestigieuse revue médicale, majoritairement au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Allemagne.


Seul un tiers n'a rapporté aucune conséquence négative après une prise de parole publique sur le Covid. Plus de la moitié disent avoir vu leur crédibilité mise en doute et 15% assurent avoir reçu des menaces de mort.


Et selon la revue, un cap a été franchi avec la pandémie.


"C'était extrêmement violent, je n'avais jamais été confrontée à ça", dit à l'AFP l'infectiologue française Karine Lacombe, cosignataire en décembre 2020 dans la revue The Lancet d'une lettre dénonçant le harcèlement des femmes scientifiques.


Devenue une figure médiatique avec la pandémie, elle a commencé à être la cible d'attaques quand elle a pris position contre l'hydroxychloroquine, le traitement promu par le contesté Pr Didier Raoult.


"C'est à partir de là que les choses ont dérapé", se souvient-elle. "J'ai été injuriée dans la rue. Dans des lettres anonymes, on m'a menacée de me violer avec du barbelé, des choses comme ça. C'était une période très difficile".

«Stress post-traumatique»

"Un jour, j'ai reçu 1.000 mails avec le même texte, et au début du message, certaines personnes avaient mis une phrase personnelle très dénigrante. C’est la répétition qui rend dingue", insiste la Pr Lacombe.


Elle fait partie d'un collectif de médecins et scientifiques connus pour leur lutte contre la désinformation sur le Covid qui a dénoncé début septembre les insultes et menaces subies depuis des mois, en accusant justice et monde politique de passivité.


"J'ai arrêté de porter plainte", déplore Karine Lacombe, qui dit s'être sentie "psychiquement débordée" et avoir "développé une espèce de stress post-traumatique": "Pendant plusieurs jours je ne suis pas rentrée chez moi parce que je me suis dit qu'il allait y avoir des gens qui allaient m'attendre".


Pour "prendre du recul", elle s'est appuyée sur "des psychologues qui connaissent bien ce mécanisme de harcèlement en ligne" et sur "des groupes qui luttent contre la haine en ligne et la désinformation".


Au final, "ça a renforcé mes convictions", assure-t-elle: "Ils veulent nous faire taire, il ne faut surtout pas céder à ce chantage".


Même diagnostic pour Marc van Ranst: "Je ne suis pas plus prudent, je m'oppose toujours franchement aux messages antivaccination ou à la désinformation. Sinon, c'est eux qui gagnent."


Les dernières heures du pape racontées par le média officiel du Vatican

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur. (AFP)
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  • "Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News
  • "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège

CITE DU VATICAN: "Merci de m'avoir fait retourner sur la place" Saint-Pierre: ces mots, adressés par François à son infirmier pour l'avoir encouragé à un ultime tour en papamobile le dimanche de Pâques, sont parmi les derniers du pape avant sa mort.

Ces propos adressés à son fidèle infirmier personnel, Massimiliano Strappetti, ont été rapportés mardi par Vatican News, le média officiel du Saint-Siège.

Après la traditionnelle bénédiction Urbi et Orbi depuis le balcon de la basilique Saint-Pierre, le pape François s'était offert dimanche un bain de foule surprise à bord de sa papamobile place Saint-Pierre au milieu des milliers de fidèles réunis pour célébrer Pâques.

Avant de se lancer, il avait demandé à son infirmier: "Tu crois que je peux le faire?" Et Massimiliano Strappetti l'avait rassuré. Il avait alors parcouru pendant près de quinze minutes les allées de la place et béni des nourrissons dans une ambiance survoltée, encadré par de nombreux gardes du corps.

Selon Vatican News, le pape s'était ensuite reposé l'après-midi dans son appartement de la résidence Sainte-Marthe au Vatican, puis avait dîné.

Lundi, aux environs de 05H30 (03H30 GMT), les premiers signes d'un malaise sont apparus. Plus d'une heure plus tard, après avoir fait un salut de la main à son infirmier, il est tombé dans le coma, et est finalement mort à 07H35 locales.

"Il n'a pas souffert, tout est arrivé très vite", ont raconté les personnes présentes à Vatican News. "Une mort discrète, presque à l'improviste, sans longues attentes et trop de bruit pour un pape qui a toujours fait preuve d'une grande réserve sur ses conditions de santé", a commenté le média du Saint-Siège.

Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin en présence d'une multitude de fidèles et de dignitaires étrangers, puis un conclave sera convoqué pour élire son successeur.


Le Vatican diffuse les premières images du pape dans son cercueil

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet. (AFP)
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  • Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait
  • Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet

CITE DU VATICAN: Le Vatican a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la Résidence Sainte-Marthe où il vivait.

Sur ces photos datant de lundi soir après la mise en bière, le pape, décédé d'un AVC à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, et ses mains ensèrent un chapelet.

 


Le Vatican prépare les obsèques du pape, où sont attendus Trump et Macron

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité. (AFP)
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  • A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament
  • Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait

CITE DU VATICAN: Les funérailles du pape François se dérouleront samedi matin sur la place Saint-Pierre au Vatican, où sont attendus des centaines de milliers de fidèles mais aussi des dirigeants étrangers comme les présidents américain Donald Trump, français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky.

A l'issue de la messe qui débutera à 10H00 locales (08H00 GMT), le cercueil sera transféré à la basilique Sainte-Marie-Majeure dans le centre de Rome, dédiée à la Vierge, où le pape sera enterré conformément à sa volonté exprimée dans son testament.

Le Saint-Siège a diffusé mardi matin les premières images du pape François dans son cercueil ouvert, encadré de deux gardes suisses dans la chapelle de la résidence Sainte-Marthe du Vatican, où il vivait.

Sa dépouille sera transférée à la basilique Saint-Pierre mercredi matin à 07H00 GMT afin d'être exposée aux fidèles, sans catafalque, une demande du souverain pontife argentin qui a souhaité introduire plus de simplicité et de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Sur des photos et une vidéo réalisées lundi soir après la mise en bière, le pape, qui a succombé lundi matin à un accident vasculaire cérébral (AVC) à 88 ans, porte une mitre blanche et une chasuble rouge, tandis que ses mains ensèrent un chapelet.

Soeur Nathalie Becquart, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui s'est recueillie lundi soir devant le cerceuil, a confié à des journalistes avoir vécu un moment "très émouvant, très touchant", éprouvant "à la fois de la tristesse et de l'action de grâce pour tout ce qu'il a donné jusqu'au bout".

"Pour nous, c'est le temps du deuil. L'Eglise c'est comme une grande famille et dans un moment comme ça, pour ceux qui ont côtoyé le pape de près, qui l'ont servi, on perd quelqu'un d'assez proche", a-t-elle ajouté.

Pour la première fois depuis le décès du pape, les cardinaux sont réunis à huis clos depuis 09H00 (07H00 GMT), notamment pour décider des modalités des funérailles papales. Les 135 cardinaux électeurs, ceux âgés de moins de 80 ans, auront aussi la lourde tâche d'élire son successeur lors du conclave, qui devrait débuter début mai.

"Révolutionnaire" 

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées sont attendus aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Donald Trump a annoncé qu'il viendrait avec sa femme Melania, malgré les critiques dures et répétées du pape contre sa politique anti-migrants. "Nous sommes impatients d'y être!" a écrit le président américain sur son réseau Truth Social.

Emmanuel Macron sera présent lui aussi: "Nous serons aux obsèques du pape, comme il se doit", a-t-il déclaré depuis l'île de La Réunion, où il est en déplacement.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a remercié lundi celui qui "a prié pour la paix en Ukraine et pour les Ukrainiens", prévoit également d'assister à la cérémonie en la basilique Saint-Pierre.

Le décès du chef des 1,4 milliard de catholiques fait mardi la une de toute la presse internationale: plusieurs journaux italiens mentionnent le "pape des laissés pour compte". "Perdimus Papam", titre Libération, tandis que le quotidien britannique The Guardian évoque la mort d'un pape "révolutionnaire".

Au Vatican mardi matin, des centaines de journalistes des quatre coins du monde affluent tandis que la police italienne a bouclé les accès à la place Saint-Pierre pour encadrer l'entrée des touristes et fidèles.

Hommages unanimes 

De l'Iran à l'Allemagne en passant par les Etats-Unis, l'UE, l'ONU, le Liban, Israël ou l'Autorité palestinienne, les dirigeants du monde entier ont rendu un hommage unanime à François.

Pékin a présenté mardi ses "condoléances" et dit vouloir continuer à développer ses relations avec le Vatican.

Son compatriote, la star du football Lionel Messi qu'il avait rencontré, a évoqué "un pape différent, proche, argentin... Repose en paix, pape François", a-t-il écrit sur Instagram.

Déjà affaibli par une sévère pneumonie, le premier pape sud-américain et jésuite de l'Histoire, sorti de l'hôpital le 23 mars, avait multiplié les apparitions publiques ces derniers jours en dépit de l'avis des médecins lui ayant prescrit un strict repos de deux mois.

Apparu épuisé dimanche, à l'occasion des célébrations de Pâques, il s'était tout de même offert un bain de foule en "papamobile" sur la place Saint-Pierre.

En 12 ans de règne, "Papa Francesco" s'est engagé sans relâche pour la défense des migrants, l'environnement et la justice sociale, sans remettre en cause les positions de l'Eglise sur l'avortement ou le célibat des prêtres.

Opposant acharné au commerce des armes, l'ancien archevêque de Buenos Aires est toutefois resté impuissant face aux conflits en Ukraine ou au Proche-Orient, malgré d'innombrables appels à la paix.

Face au drame de la pédocriminalité dans l'Eglise, il a levé le secret pontifical et obligé religieux et laïcs à signaler les cas à leur hiérarchie. Sans convaincre les associations de victimes, qui lui ont reproché de ne pas être allé assez loin.