Signature d'un accord doublant la quantité d'eau fournie par Israël à la Jordanie

En matière de gestion des ressources en eau, la coopération entre Israël et la Jordanie pourrait connaître une embellie sans précédent sous la pression de l'urgence climatique et grâce aux progrès technologiques (Photo, AFP)
En matière de gestion des ressources en eau, la coopération entre Israël et la Jordanie pourrait connaître une embellie sans précédent sous la pression de l'urgence climatique et grâce aux progrès technologiques (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Signature d'un accord doublant la quantité d'eau fournie par Israël à la Jordanie

En matière de gestion des ressources en eau, la coopération entre Israël et la Jordanie pourrait connaître une embellie sans précédent sous la pression de l'urgence climatique et grâce aux progrès technologiques (Photo, AFP)
  • La Jordanie souffre de sécheresses extrêmes et la coopération en matière d'eau avec Israël est bien antérieure au traité de paix conclu entre les deux pays
  • L'accord signé mardi permet à la Jordanie d'acheter de l'eau supplémentaire à 65 cents le m3 pendant un an, avec une option d'achat du même montant pour deux ans supplémentaires mais à un prix légèrement plus élevé

JÉRUSALEM: Israël va doubler la quantité d'eau fournie à la Jordanie au terme d'un accord signé mardi entre les deux Etats voisins, une coopération essentielle pour le royaume hachémite, l'un des pays les plus déficitaires en eau au monde. 

Cet accord est la preuve que « nous souhaitons des relations de bon voisinage », a déclaré la ministre israélienne de l'Energie, Karine Elharrar. 

Cette dernière s'est rendue en Jordanie pour la cérémonie de signature de l'accord par les représentants des deux pays au sein du Comité conjoint de l'eau. 

Convenu par les deux parties début juillet, l'accord prévoit la vente par Israël de 50 millions de m3 d'eau par an au royaume hachémite en plus des 55 millions de m3 qu'il lui fournit déjà gratuitement chaque année. 

Une source officielle au ministère jordanien de l'Eau a confirmé que les deux parties ont signé mardi cet accord « selon lequel la Jordanie achètera des quantités d'eau plus importantes (...) en dehors du cadre fixé dans l'accord de paix », signé avec Israël en 1994. 

Plus grande vente d'eau  

« Il s'agit de la plus grande vente d'eau dans l'histoire des deux pays », s'est félicité Gidéon Bromberg, directeur de l'ONG environnementale régionale EcoPeace Middle East. 

Selon lui, l'accord « reflète la compréhension grandissante que la crise climatique, affectant déjà lourdement la région, doit conduire à une plus grande coopération ». 

La Jordanie souffre de sécheresses extrêmes et la coopération en matière d'eau avec Israël est bien antérieure au traité de paix conclu entre les deux pays.  

En 1921, Pinhas Rutenberg, un Juif russe immigré en Palestine mandataire, avait en effet convaincu les autorités britanniques et hachémites de soutenir son projet d'une centrale hydroélectrique à l'endroit où la rivière Yarmouk se jette dans le Jourdain. 

Même lorsque les deux nations étaient en guerre après la création de l'Etat d'Israël en 1948, elles ont tenu des réunions de coopération dans le domaine de l'eau qui ont contribué à façonner l'accord de paix de 1994. 

Israël a ainsi accepté de vendre à la Jordanie 45 millions de mètres cubes d'eau par an à un prix réduit, avec une option pour acheter plus d'eau en fonction du statut du Yarmouk, a déclaré Itai Dodi, porte-parole de l'Autorité israélienne de l'eau et des eaux usées. 

L'accord signé mardi permet à la Jordanie d'acheter de l'eau supplémentaire à 65 cents le m3 pendant un an, avec une option d'achat du même montant pour deux ans supplémentaires mais à un prix légèrement plus élevé. 

« C'est un prix réaliste, c'est le coût de l'eau », a déclaré M. Dodi, qui a précisé que les nouvelles quantités d'eau qu'Israël fournira à la Jordanie proviendront du lac de Tibériade, situé dans le nord-est d'Israël. 

Réchauffement entre les pays 

Les relations bilatérales entre les deux pays s'étaient toutefois détériorées sous le gouvernement de l'ancien Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. Des critiques avaient reproché à ce dernier d'avoir négligé le royaume hachémite au profit de la normalisation en 2020 des relations d'Israël avec d'autres pays de la région: les Emirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc. 

Des signes d'un réchauffement sont cependant apparus avec l'arrivée en juin du nouveau Premier ministre Naftali Bennett, qui a rencontré à Amman le roi Abdallah II, peu de temps après sa prise de fonction. 

Israël est également un pays chaud et sec mais de nouvelles technologies ont permis de réduire le coût du traitement de l'eau salée permettant à l'Etat hébreu -- leader mondial en dessalement -- de vendre davantage de cette ressource à son voisin, sans compromettre la demande intérieure. 

La Jordanie est confrontée à une situation hydraulique toujours plus désastreuse à mesure que sa population augmente et en raison du réchauffement climatique. 

« Les besoins (en eau de la Jordanie, NDLR) seront supérieurs aux ressources de plus de 26% d'ici 2025 », a estimé le groupe de réflexion américain The Century Foundation dans un rapport de décembre. 

En vertu de l'accord sur l'eau, la Jordanie est par ailleurs aussi autorisée à augmenter ses exportations à destination de la Cisjordanie, territoire occupée par Israël depuis 1967. 


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.