Marathon des Sables: Rachid et Mohamed El Morabity, les frères du désert

Les concurrents participent à l'étape 5 de la 35e édition du Marathon des Sables entre Boulchrahl et Sud Jebel Irhfelt N'Tissalt dans le désert du Sahara méridional marocain le 8 octobre 2021. (Photo, AFP)
Les concurrents participent à l'étape 5 de la 35e édition du Marathon des Sables entre Boulchrahl et Sud Jebel Irhfelt N'Tissalt dans le désert du Sahara méridional marocain le 8 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 09 octobre 2021

Marathon des Sables: Rachid et Mohamed El Morabity, les frères du désert

  • À 28 ans, Mohamed court sur les traces de Rachid, qu'il n'a pas encore réussi à battre
  • «Tu sais, moi, avec mon frère, on ne fait pas la course. S'il gagne, ce n'est pas un problème, et si c'est moi qui gagne, c'est la même chose», assure Mohamed

ERRACHIDIA: Sans casquette ni lunettes de soleil, les frères Rachid et Mohamed El Morabity ont dominé - de nouveau - le Marathon des Sables, la course qui a changé la vie de ces deux enfants du pays.

"J'ai grandi là-bas", montre du doigt Rachid El Morabity, vainqueur pour la 8e fois vendredi, à 35 ans, le regard tourné vers un horizon infini, sublimé par les montagnes de pierres noires.

"Là-bas", c'est Zagora, la dernière petite ville du sud marocain avant l'immense désert. Rachid El Morabity y vit toujours, c'est là qu'il a découvert la course à pied, à l'école, alors qu'il avait 14 ans.

Il courait bien plus vite que les autres. Un jour, il a accompagné de sa foulée les participants du Marathon des Sables (MDS). "Et j'ai encouragé Lahcen Ahansal".

Lahcen Ahansal est la légende du Marathon des Sables, une épreuve de 250 km sur 6 jours en totale autonomie, créée par le Français Patrick Bauer en 1986, l'année où Rachid est né.  

Lahcen Ahansal a remporté dix fois le MDS entre 1997 et 2007, un record qu'aimerait battre Rachid. Vendredi, il s'est donc adjugé une huitième victoire avec la 35e édition, déjà dans les mémoires comme l'une des plus rudes.

Les quelque 700 participants ont été impressionnés par le Marocain, petit gabarit très fin, que chacun décrit comme quelqu'un de "très gentil avec énormément d'humilité". Son frère, Mohamed, le présente comme quelqu'un de "très sérieux alors que moi je suis quelqu'un qui fais beaucoup de bêtises!"

«La belle vie!»

Au bivouac de la course, complètement retiré du monde, Rachid est le centre de toutes les attentions. Il répond avec un large sourire aux sollicitations de selfies. Et n'hésite pas à donner ses coordonnées. "Ils cherchent le secret de la victoire", plaisante-t-il gentiment.

"Mais c'est juste l'entraînement, et le mental, c'est important. Moi je cours tous les jours, courir me fait plaisir et c'est bon pour la santé", confie le champion de 35 ans, qui passe comme un bolide aux points de ravitaillement et court face au soleil sans protection ni pour les yeux ni pour la tête, alors que la température atteint les 52 degrés.

Le Marathon des Sables a changé sa vie. Il a parcouru le monde en quête de trails, en Amérique du Sud et en Europe. Rachid "passe à la télé", a désormais une certaine popularité et partage son expérience en proposant des stages de préparation au MDS avec Mohamed

À 28 ans, Mohamed court sur les traces de Rachid, qu'il n'a pas encore réussi à battre. Mais chez les El Morabity, une famille qui compte huit enfants, on ne parle pas de rivalité.

"Tu sais, moi, avec mon frère, on ne fait pas la course. S'il gagne, ce n'est pas un problème, et si c'est moi qui gagne, c'est la même chose", assure Mohamed, qui en quatre participations, s'est classé systématiquement deuxième.

Vendredi, il a terminé comme dauphin de son frère mais s'est payé le luxe de remporter deux étapes.

"J'ai de la pression. Grâce à Patrick (Bauer), j'ai un sponsor. Les quinze jours avant la course, je ne dormais pas bien, vraiment", glisse Mohamed, dont la vie a basculé avec le MDS. 

"Ça change trop la vie ! Tout... Les gens... C'est comme une famille. Et c'est là où j'ai rencontré ma femme, une Française qui était bénévole. Elle est enceinte. C'est la belle vie, non ?!", se réjouit-il avant de repartir en courant.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".