Dans la Métropole marseillaise, l'Etat tape du poing face aux ordures envahissant les rues

Le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a réclamé que la mairie récupère la compétence de la collecte des déchets, aujourd'hui organisée par la Métropole sur ses 92 communes. (AFP)
Le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, a réclamé que la mairie récupère la compétence de la collecte des déchets, aujourd'hui organisée par la Métropole sur ses 92 communes. (AFP)
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Publié le Jeudi 07 octobre 2021

Dans la Métropole marseillaise, l'Etat tape du poing face aux ordures envahissant les rues

  • «Plusieurs milliers de tonnes de déchets sont encore présentes sur la voie publique dans plusieurs communes», a regretté la préfecture de police
  • Mercredi, c'est le mistral qui s'est levé, dispersant partout les montagnes d'ordures qui débordent dans certains secteurs des 92 communes de la métropole

MARSEILLE: Face aux "milliers de tonnes de déchets" toujours dans les rues de la métropole Aix-Marseille-Provence après une grève qui se poursuit partiellement, la préfecture de police a --fait rare--réquisitionné des éboueurs à partir de jeudi.


Cette intervention de l'Etat intervient après que des plages de Marseille aient été recouvertes de déchets, dont un bon nombre ont fini dans la mer, lors de violents orages lundi, suscitant un tollé.


Mercredi, c'est le mistral qui s'est levé, dispersant partout les montagnes d'ordures qui débordent dans certains secteurs des 92 communes de la métropole dirigée par la LR Martine Vassal.

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Cette intervention de l'Etat intervient après que des plages de Marseille aient été recouvertes de déchets, dont un bon nombre ont fini dans la mer, lors de violents orages lundi, suscitant un tollé. (AFP)


"Malgré la reprise partielle de l’activité d’enlèvement des ordures ménagères à la suite de la grève débutée le 27 septembre dernier, plusieurs milliers de tonnes de déchets sont encore présentes sur la voie publique dans plusieurs communes", a regretté la préfecture de police dans un communiqué.


"Considérant la persistance des atteintes à la salubrité et à la sécurité publiques, en dépit des mesures prises par la Métropole pour y remédier, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a pris la décision de réquisitionner par arrêté le personnel strictement nécessaire au rétablissement de l'ordre public, pour une durée maximale de trois jours" à compter de jeudi, a-t-elle ajouté, précisant que cela concernerait une soixantaine d'agents. 


"Je remercie la préfète de police, qui à ma demande, a réquisitionné les personnels hors préavis qui bloquent aujourd’hui les agents de la collecte et de la propreté", a réagi dans un tweet Martine Vassal.


La dernière réquisition de ce type remonte à 2010 dans la deuxième ville de France, régulièrement affectée par des mouvements de grève des éboueurs. Des hommes de la Sécurité civile avaient dans un premier temps été mobilisés, avant que le préfet en vienne à réquisitionner des éboueurs pour faire fonctionner des centres de transfert d'ordures en grève à l'époque contre la réforme des retraites.

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Des gens ramassent des déchets sur une plage après de fortes pluies et à la suite d'une grève des éboueurs à Marseille, dans le sud de la France, le 5 octobre 2021. (AFP)


Mesure efficace ? 

Mobilisés sur leur temps de travail et l'application des 35H, les éboueurs de la Métropole s'étaient mis en grève fin septembre mais vendredi dernier, les tournées de collecte avaient commencé à reprendre après un accord entre la Métropole, le puissant syndicat majoritaire Force Ouvrière et la FSU.


La CGT n'avait elle pas signé la proposition d'une baisse des 35H00 de 9,5% pour tenir compte de la pénibilité du travail des agents de collecte et de propreté et la grève a continué dans certains secteurs, notamment à "100% à Istres ou Martigues" et dans certains secteurs de Marseille, selon le syndicat minoritaire.


Sur le terrain, les syndicats se demandent si cette réquisition sera réellement efficace.


"Je ne vois pas l'intérêt d'une réquisition car les grévistes se comptent sur le doigt d'une main, je ne sais pas qui ils vont réquisitionner", a réagi Patrick Rué, secrétaire de FO à la Ville et à la Métropole.


"C'est une décision à la hussarde et si la grève n'est pas terminée c'est bien qu'il y a un problème sur leur pseudo-accord", a taclé Véronique Dolot, de la CGT Métropole, auprès de l'AFP.


"Si la présidente de la Métropole avait rencontré les grévistes on n'en serait pas là", a surenchéri Patrice Kantarjian, de l'Union départementale CGT 13 qui ajoute: "Le problème de la propreté de Marseille n'a pas démarré avec la grève des éboueurs".


Le maire socialiste de Marseille, Benoît Payan, s'était plaint de la situation auprès d'Emmanuel Macron dans une lettre ouverte publiée mercredi par La Provence. Et il a réclamé que la mairie récupère la compétence de la collecte des déchets, aujourd'hui organisée par la Métropole sur ses 92 communes.


"Cessez votre tentative de +putsch institutionnel+, ce n’est pas une méthode saine", lui ont répondu les élus de droite (opposition) au conseil municipal.


Le président de la République avait critiqué sévèrement lors de sa venue début septembre les problèmes de gouvernance de la Métropole.


Jeudi, Martine Vassal présidera un conseil métropolitain où sera justement présenté un rapport de la Chambre régionale des comptes sur sa gestion des déchets.


« Attentat terroriste » en France : un mort, le ministre de l'Intérieur blâme l'Algérie sur l'immigration

La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
La police scientifique française travaille sur le site d'une attaque au couteau où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux policiers à Mulhouse, dans l'est de la France, le 22 février 2025. (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche.
  • Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

MULHOUSE, FRANCE : Samedi, dans l'est de la France, un homme de 37 ans, fiché pour risque de « terrorisme », a tué une personne et blessé au moins trois policiers à l'arme blanche. Selon le président Emmanuel Macron, il s'agit d'un « acte de terrorisme », tandis que le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a mis en cause la non-coopération de l'Algérie sur l'immigration.

Selon des témoignages concordants obtenus par l'AFP, l'assaillant a crié « Allah u Akbar » (« Dieu est le plus grand » en arabe) à plusieurs reprises samedi, lors de l'attaque menée dans la ville de Mulhouse, ainsi que lors de son interpellation par les forces de l'ordre.

Selon le parquet de Mulhouse, l'assaillant a agressé les victimes avec un couteau, blessant notamment un Portugais de 69 ans qui est décédé.

Deux policiers municipaux ont été grièvement blessés, l'un à la carotide et l'autre au thorax, a affirmé à l'AFP le procureur de Mulhouse Nicolas Heitz. Si le second a pu sortir de l'hôpital, le premier doit être transféré dimanche au centre hospitalier de Colmar, à environ 40 kilomètres de Mulhouse. Trois autres policiers municipaux auraient été plus légèrement atteints, a précisé le procureur.

En déplacement au Salon de l'agriculture à Paris, Emmanuel Macron a dénoncé un « acte de terrorisme islamiste » qui ne fait pas de doute.

Nicolas Heitz a déclaré que le suspect était inscrit au fichier de traitement des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.

Interrogé sur la chaîne TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et accusé l'Algérie de l'avoir refusé à dix reprises.

« Une fois de plus, c'est le terrorisme islamiste qui a frappé. Et, une fois de plus, j'ajoute que ce sont les désordres migratoires qui sont aussi à l'origine de cet acte terroriste », a-t-il lancé.

Devant l'hôtel de police de Mulhouse, où il a rendu hommage au sang-froid des policiers, M. Retailleau a précisé que le suspect présentait également « un profil schizophrène » et que son acte présentait « une dimension psychiatrique ».

Selon des sources syndicales, le suspect était placé sous contrôle judiciaire avec assignation à résidence.

Les faits se sont déroulés à 15 h 40 (14 h 40 GMT), près d'un marché très animé du quartier populaire.

L'homme a d'abord blessé grièvement des agents de stationnement, puis un sexagénaire portugais, mortellement atteint d'un coup de couteau.

« Nous ne savons pas s'il s'est trouvé par hasard sur son chemin ou s'il a fait un acte de bravoure en s'interposant », a indiqué le ministre.

L'assaillant a ensuite été poursuivi par des policiers municipaux qui sont parvenus à le maîtriser sans faire usage d'armes à feu.

À la nuit tombée, plusieurs membres de la police scientifique s'affairaient encore à la lueur d'un projecteur sur la dalle située à l'extérieur du marché couvert. Le périmètre était gardé par des militaires.

« Le fanatisme a encore frappé et nous sommes en deuil », a réagi le Premier ministre centriste François Bayrou, qui a adressé ses « félicitations aux forces de l'ordre pour leur intervention rapide ».

« L'horreur vient de saisir notre ville », a déploré la maire de Mulhouse, Michèle Lutz, sur Facebook.

En janvier, un homme de 32 ans avait blessé une personne au couteau dans un supermarché d'Apt, dans le sud de la France, en criant « Allah Akbar ». Il a été inculpé et écroué pour tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.

Fin janvier, le procureur antiterroriste, Olivier Christen, avait souligné que « l'absence d'actes terroristes mortels en France en 2024 ne reflète pas une diminution du risque terroriste », rappelant que neuf attentats ont été déjoués l'an dernier sur le territoire français.


Plusieurs centaines de personnes ont manifesté lors d'un rassemblement antifasciste à Paris

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  • Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée.
  • « Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle.

PARIS : Plusieurs centaines de personnes étaient rassemblées samedi après-midi à Paris contre le fascisme, après l'agression d'un homme à l'arme blanche devant une association culturelle turque la semaine passée, pour laquelle six membres de l'ultradroite ont été inculpés, a constaté un journaliste de l'AFP.

« Paris, Paris, Antifa ! », « Pas de quartier pour les fachos, pas de fachos dans nos quartiers », « Nous sommes tous antifascistes », ont scandé les manifestants réunis place de la République. Un drapeau rouge « No pasaran » a été accroché sur un flanc de la statue, au centre de la place emblématique.

Ce rassemblement se tient six jours après l'agression à l'arme blanche d'un homme membre du collectif Young Struggle, qui se présente comme une « organisation de jeunesse socialiste » et adhérent au syndicat CGT. Il avait dû être hospitalisé quelques heures.

Dimanche dernier, « une vingtaine de personnes » appartenant à la mouvance d'ultradroite, « cagoulées et munies de tessons de bouteille » selon la préfecture de police, avaient pénétré dans la cour d'un immeuble où se situe une association culturelle de travailleurs immigrés de Turquie et agressé une personne avant de prendre la fuite.

Six jeunes hommes ont été inculpés pour violences volontaires aggravées. L'un d'eux, qui avait du sang sur ses vêtements et qui a reconnu sa participation, a été incarcéré.

« Nous sommes là car nous avons été attaqués. Nous sommes là pour montrer que Paris n'est pas à eux. Nous continuerons la lutte antifasciste et révolutionnaire », a lancé au micro un leader de Young Struggle, avant de faire siffler le nom de Bruno Retailleau, ministre français de l'Intérieur et connu pour ses positions très conservatrices.

« Partout, l'extrême droite se répand, encouragée par les saluts nazis de Elon Musk et Steve Bannon », a déclaré à sa suite Mathilde Panot, cheffe des députés du parti de gauche radicale LFI (La France Insoumise).

Steve Bannon, ancien conseiller de Donald Trump, a récemment été sous le feu des projecteurs pour un geste qualifié de salut nazi lors de la convention CPAC, la grand-messe des conservateurs américains près de Washington.

Il a brièvement tendu sa main en l'air après avoir déclaré devant les supporters de Donald Trump : « Nous n'allons pas reculer, nous n'allons pas capituler, nous n'allons pas abandonner. Luttez, luttez, luttez ! »

En janvier, le milliardaire Elon Musk, conseiller de Donald Trump, avait lui-même été épinglé pour un geste ambigu analogue.


Macron dira à Trump qu'entre alliés on ne peut pas "faire souffrir l'autre" avec des droits de douane

Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron (C) et la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard (D) écoutent des artisans du cuir lors de la journée d'ouverture et de l'inauguration par le président français du 61e Salon international de l'agriculture au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, le 22 février 2025. (AFP)
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  • "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris
  • Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques

PARIS: "Entre alliés, on ne peut pas faire souffrir l'autre avec des tarifs" douaniers, a déclaré Emmanuel Macron samedi au premier jour de l'ouverture du Salon de l'agriculture à Paris alors que Donald Trump menace d'imposer des droits de douane sur de multiples produits européens.

"Je vais (lui) en parler parce qu'on a besoin d'apaiser tout ça", a relevé le président français qui doit rencontrer son homologue américain lundi à Washington.

"La filière agricole et agroalimentaire (française), c'est une grande filière d'exportation, donc il faut la défendre pour la rendre encore plus compétitive", a-t-il ajouté.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a annoncé la mise en place de droits de douane réciproques, c'est-à-dire que les États-Unis appliqueront le même niveau de droits de douane sur les produits en provenance d'un pays que le niveau appliqué dans ce pays aux produits américains.

Il a également annoncé le retour de droits de douane sur l'acier et l'aluminium. Et, s'il a déjà visé le Canada, le Mexique et la Chine, il a régulièrement assuré que les pays européens étaient également menacés.

En France, les viticulteurs sont particulièrement inquiets d'un retour des droits de douane américains sur le cognac et le vin, qu'ils exportent en masse vers les États-Unis, d'autant que le cognac souffre déjà d'un différend commercial entre l'UE et la Chine, son premier marché en valeur.

"Je suis déterminé sur tous les sujets pour avoir un échange" avec Donald Trump, a encore dit Emmanuel Macron. "On partagera nos accords, nos désaccords et j'espère surtout qu'on trouvera des solutions sur la question de l'Ukraine".

Le président américain est reparti à la charge vendredi contre son homologue ukrainien. Tout en estimant que Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine allaient "devoir se parler", pour "mettre fin au massacre de millions de personnes", il a jugé que la présence de l'Ukrainien n'était "pas importante" dans des négociations avec la Russie.

Il a ciblé par ailleurs Emmanuel Macron, et Keir Starmer, qui n'ont selon lui "rien fait" pour mettre un terme à la guerre. Le Premier ministre britannique est attendu jeudi à Washington.