WASHINGTON: Donald Trump a affirmé mardi avoir envisagé d' « éliminer » le président syrien Bachar al-Assad en 2017 mais que le chef du Pentagone à l'époque, Jim Mattis, s'y était opposé, des propos qui contredisent ce qu'avait auparavant affirmé le président américain.
« J'aurais préféré l'éliminer. J'avais veillé à ce que cela soit planifié » après l'attaque chimique d'avril 2017 attribuée au régime de Bachar al- Assad, a déclaré Donald Trump sur Fox News.
« Mattis ne voulait pas le faire. Mattis était un général largement surestimé, et je m'en suis séparé », a-t-il ajouté.
En septembre 2018, le président américain avait affirmé au contraire n'avoir jamais évoqué avec son chef du Pentagone l'éventuel assassinat de Bachar al-Assad.
« Cela n'a jamais été même discuté (...). Cela n'a jamais été même envisagé », avait déclaré Trump.
Il était interrogé dans le Bureau ovale sur un passage du livre « Fear: Trump in the White House » du journaliste Bob Woodward, selon lequel le président américain aurait appelé son ministre de la Défense, Jim Mattis, et lui aurait dit, en termes très directs, qu'il souhaitait assassiner le président syrien.
Jim Mattis avait annoncé le 20 décembre 2018 qu'il quittait son poste, critiquant notamment la stratégie diplomatique de Donald Trump après l'annonce du retrait des troupes américaines en Syrie.
«L'horrible Erdogan »
Le président américain Donald Trump avait également reconnu, dans un enregistrement rendu public lundi, qu'il s'entend mieux avec les dirigeants étrangers « durs et méchants ».
Ces confidences, enregistrées par le journaliste d'investigation Bob Woodward, ont été diffusées par la chaîne NBC à la veille de la publication du livre "Rage", une chronique de sa présidence basée sur 18 entretiens entre les deux hommes.
Dans cet extrait, Donald Trump revenait sur ses liens avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a muselé la presse et emprisonné des dizaines de milliers d'opposants après une tentative de coup d'Etat en 2016.
« Je m'entends très bien avec Erdogan, même si je ne suis pas censé parce que tout le monde dit - quel horrible type », confie-t-il dans cet enregistrement en date du 22 janvier, avant d'élargir son propos à l'ensemble de ses homologues étrangers.
« Je peux vous dire que, plus ils sont durs et méchants, mieux on s'entend », dit-il. « Vous m'expliquerez ça un jour, OK ? », demande-t-il à son interlocuteur. « Les plus faciles sont peut-être ceux que j'aime le moins, ou plutôt avec lesquels je m'entends le moins bien. »
Donald Trump a également noué une relation particulière les président chinois Xi Jinping, russe Vladimir Poutine, accusés de graves violations des droits de l’homme.
Le président américain a également rencontré à trois reprises le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un et loue régulièrement leur bonne entente, allant jusqu'à dire qu'ils sont comme « tombés amoureux ».
A l'inverse, ses relations sont plus que tièdes avec les dirigeants de pays alliés, notamment avec la chancelière allemande Angela Merkel.
Lors de ses entretiens avec Bob Woodward, connu pour avoir révélé le scandale du Watergate qui a entraîné la démission du président Richard Nixon en 1974, Donald Trump a fait d'autres aveux embarrassants. Dans un premier enregistrement diffusé la semaine dernière, il reconnaît notamment avoir sciemment dissimulé la gravité de la pandémie de nouveau coronavirus.