DJEDDAH: Des milliers de manifestants ont envahi les rues tunisiennes dimanche dernier afin d’afficher leur soutien au président Kaïs Saïed dans la lutte qu’il mène contre les politiciens corrompus.
Sur l’avenue Bourguiba, l’artère principale du centre de Tunis, les manifestants ont scandé: «Nous sommes tous Kaïs Saïed, nous sommes tous la Tunisie» et «le peuple veut la dissolution du Parlement».
Des manifestations simultanées ont eu lieu non seulement à Tunis, mais aussi dans la ville industrielle de Sfax, la ville balnéaire de Sousse, Sidi Bouzid, Gafsa et Monastir.
Avec plus de 5 000 manifestants pour la seule ville de Tunis, l’événement a éclipsé les petites manifestations de la semaine dernière contre ce que les détracteurs du président qualifient de «coup de force».
M. Saïed s’est octroyé le pouvoir exécutif en vertu de la constitution le 25 juillet dernier lorsqu’il a démis le Premier ministre de ses fonctions, a suspendu le Parlement et a commencé à diriger le pays par décret.
Ces mesures bénéficient du soutien écrasant de Tunisiens frustrés par la corruption et l’incompétence économique d’une classe politique dominée par le parti islamiste Ennahdha, dont le leader, Rached Ghannouchi, était président du Parlement.
EN BREF
Le président Kaïs Saïed, élu à la fin de l’année 2019, assure vouloir sauver la Tunisie d’un «péril imminent» au moment où le pays traverse une crise économique qu’est venue aggraver la pandémie de Covid-19.
Le président Kaïs Saïed, élu à la fin de l’année 2019, assure vouloir sauver la Tunisie d’un «péril imminent» au moment où le pays traverse une crise économique qu’est venue aggraver la pandémie de Covid-19. Le taux de chômage officiel a atteint 18% et l’économie a connu une croissance particulièrement faible (0,6%) au cours de la dernière décennie.
La semaine dernière, le président a nommé l’universitaire Najla Bouden à la tête du gouvernement. C’est la première fois qu’une femme occupe ce poste dans l’histoire du pays. M. Saïd a demandé au nouveau chef de former un gouvernement dans le but de libérer la Tunisie de la corruption politique.
«M. Saïed veut mettre en œuvre des réformes et nous appuyons sa démarche», explique Noura ben Fadhel, fonctionnaire, lors de la manifestation de soutien à Tunis. «Je suis venue défendre le changement afin de mettre fin au déclin actuel. Nous en avons assez. Cela fait maintenant dix ans, cela suffit.»
Elyes Ouni, 28 ans, a fait campagne pour M. Saïed en 2019. Il affirme: «Le 25 juillet a signé la fin d’un système défectueux. Il repose désormais à la morgue et, aujourd’hui, nous allons l’enterrer.» Il impute le «déclin du pays» au Parlement.
Une autre manifestante, Noura Bensalah, déclare quant à elle: «Nous exigeons que M. Saïed dissolve le parti Ennahdha ainsi que les partis politiques impliqués dans la corruption.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com