Greg Kelly, ancien assistant de Ghosn, clame son innocence au 1er jour de son procès à Tokyo

M. Kelly avait été libéré sous caution à Noël 2018, après plus d'un mois de détention provisoire, avec l'interdiction comme M. Ghosn de quitter le Japon dans l'attente de son procès. Il encourt jusqu'à dix ans de prison. (Croquis d'audience AFP).
M. Kelly avait été libéré sous caution à Noël 2018, après plus d'un mois de détention provisoire, avec l'interdiction comme M. Ghosn de quitter le Japon dans l'attente de son procès. Il encourt jusqu'à dix ans de prison. (Croquis d'audience AFP).
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Publié le Mardi 15 septembre 2020

Greg Kelly, ancien assistant de Ghosn, clame son innocence au 1er jour de son procès à Tokyo

  • Greg Kelly, ancien collaborateur de Carlos Ghosn chez Nissan accusé comme lui de malversations financières, a plaidé non coupable à l'ouverture de son procès à Tokyo
  • L'ancien grand patron de Renault et Nissan ayant échappé à la justice japonaise, M. Kelly se retrouve en première ligne dans ce procès

TOKYO : Greg Kelly, ancien collaborateur de Carlos Ghosn chez Nissan accusé comme lui de malversations financières, a plaidé mardi non coupable à l'ouverture de son procès à Tokyo, où il comparaît sans son ancien patron, en fuite au Liban.

"Je pense que les éléments attesteront que je n'ai pas violé les règles" boursières japonaises, a déclaré M. Kelly à l'ouverture du procès, le jour de son 64ème anniversaire

Il était arrivé peu avant au tribunal accompagné de trois de ses avocats, portant un masque et un costume gris anthracite.

Son procès doit durer environ dix mois et intervient près de deux ans après son arrestation au Japon, qui avait eu lieu le même jour que celle de M. Ghosn.

L'ancien grand patron de Renault et Nissan ayant échappé à la justice japonaise, M. Kelly se retrouve en première ligne dans ce procès, au côté du groupe japonais, poursuivi en tant que personne morale.

Un représentant de Nissan a confirmé mardi au procès que le groupe allait plaider coupable.

M. Kelly et Nissan sont accusés d'avoir illégalement et sciemment omis de mentionner dans les rapports boursiers annuels du constructeur automobile de 2010 à 2018 une rémunération totale d'environ 9,2 milliards de yens (73 millions d'euros) que M. Ghosn était censé toucher plus tard.

Jusqu'à dix ans de prison

"Je nie les accusations. Je n'ai pas participé à une conspiration criminelle", a insisté mardi M. Kelly.

Il a reconnu avoir travaillé avec d'autres personnes, en interne comme en externe, sur une façon "légale" de rémunérer davantage M. Ghosn à partir de 2010, pour le dissuader de rejoindre une autre entreprise où il aurait été mieux payé. 

Il était dans l'intérêt de Nissan à l'époque de retenir ce "dirigeant extraordinaire" qui avait sauvé le groupe de la faillite et qui "protégeait farouchement son indépendance" vis-à-vis de Renault, a-t-il insisté.

Début 2020, lors de sa première apparition publique à Beyrouth après sa fuite du Japon, M. Ghosn avait réaffirmé avoir été victime d'un "coup monté" de certains responsables de Nissan, qui souhaitaient le faire tomber pour éviter qu'il ne rende l'alliance Renault-Nissan "irréversible", sans pour autant aller jusqu'à fusionner les deux sociétés.

L'épouse de Greg Kelly, Donna, a jugé "décevante" l'absence de M. Ghosn au procès car il aurait pu témoigner en faveur de son mari, a-t-elle déclaré mardi devant des journalistes. Carlos Ghosn "devra assumer les conséquences du choix qu'il a fait" en fuyant au Liban, a-t-elle ajouté.

M. Kelly avait été libéré sous caution à Noël 2018, après plus d'un mois de détention provisoire, avec l'interdiction comme M. Ghosn de quitter le Japon dans l'attente de son procès. Il encourt jusqu'à dix ans de prison. 

Ses avocats ont confié à l'AFP avoir bon espoir qu'il soit acquitté, malgré le taux de condamnation extrêmement élevé (plus de 99%) dans les affaires pénales au Japon.

Nissan et le parquet assurent avoir accumulé des preuves selon lesquelles ces paiements futurs avaient été garantis à M. Ghosn et auraient donc dû être déclarés dans les rapports du constructeur automobile, en vertu des règles boursières japonaises.

Témoins apeurés

Le camp Kelly part avec un handicap de taille: "Des témoins étrangers très utiles pour M. Kelly n'ont pas confiance dans le système judiciaire japonais", craignant de tomber dans un piège et d'être arrêtés dès leur arrivée au Japon comme M. Kelly, a récemment déploré l'un de ses avocats, James Wareham, interrogé par l'AFP.

"Ils ont peur. Ils ne viendront pas témoigner au Japon", a-t-il ajouté.

Le parquet et le tribunal ont par ailleurs rejeté la demande du camp Kelly d'autoriser des témoins à être auditionnés hors du Japon par vidéoconférence.

Nissan a déjà accepté fin 2019 de payer une amende de 2,4 milliards de yens (près de 20 millions d'euros) à l'Agence japonaise des services financiers (FSA) pour avoir omis de mentionner les paiements différés de M. Ghosn.

Le constructeur japonais a aussi déjà versé 15 millions de dollars aux Etats-Unis dans un accord à l'amiable avec les autorités américaines sur le même dossier.

M. Ghosn, qui comme M. Kelly clame son innocence sur toute la ligne, avait accepté de payer un million de dollars aux mêmes autorités américaines pour éviter d'être poursuivi aux Etats-Unis sur ce même volet de l'affaire. M. Kelly avait pour sa part accepté de payer une amende de 100.000 dollars.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.