Elections inédites au Qatar, mais aucune femme élue

Des responsables électoraux qatariens comptent des bulletins de vote dans un bureau de vote de la capitale Doha, le 2 octobre 2021. (Photo, AFP)
Des responsables électoraux qatariens comptent des bulletins de vote dans un bureau de vote de la capitale Doha, le 2 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 03 octobre 2021

Elections inédites au Qatar, mais aucune femme élue

  • L'émir du Qatar, à qui il revient de désigner les 15 autres membres du Majlis al-Choura, peut réduire ce déséquilibre en nommant des femmes
  • Le taux de participation a été de 63,5%, selon des chiffres officiels, soit beaucoup plus que lors des élections municipales de 2019 où moins d'un électeur sur dix avait voté

DOHA : Les Qataris ont voté samedi pour élire la majorité des membres de leur organe législatif, un scrutin inédit au cours duquel aucune femme n'a été élue et qui ne devrait pas changer l'équilibre du pouvoir dans ce riche pays du Golfe gouverné par une famille régnante et où les partis politiques restent interdits.

Les électeurs étaient invités à choisir 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un organe consultatif sans grand pouvoir. Jusqu'alors, tous les membres de ce conseil étaient nommés par l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani.

La totalité des 30 sièges à pourvoir ont été remportés par des candidats masculins, selon le ministère de l'Intérieur. Aucune des 28 femmes autorisées à se présenter n'a été élue.

L'émir du Qatar, à qui il revient de désigner les 15 autres membres du Majlis al-Choura, peut encore toutefois réduire ce déséquilibre en nommant des femmes. On ignore toutefois quand il annoncera ces nominations, et quand le conseil tiendra sa réunion inaugurale.

Le taux de participation a été de 63,5%, selon des chiffres officiels, soit beaucoup plus que lors des élections municipales de 2019 où moins d'un électeur sur dix avait voté.

"Au début de la journée, j'ai entendu beaucoup de gens dire qu'ils ne voteraient pas, estimant que cela n'apporterait aucun changement, mais on a vu beaucoup de votants", a indiqué un membre du comité d'organisation des élections à Doha, Sultane Abdallah al-Kouwari.

Selon l'agence gouvernementale Qatar New Agency, un total de 233 candidats se sont présentés. Tous ont dû recevoir pour cela l'autorisation du ministère de l'Intérieur.

Débats limités

Mais selon la télévision d'Etat, 101 de ces candidats ont jeté l'éponge le jour-même du vote pour soutenir d'autres prétendants au poste dans leur circonscription. 

"Quand les candidats réalisent qu'ils n'ont aucune chance de gagner un siège, ils décident d'appuyer d'autres candidats", note Andreas Krieg, professeur au King's College London.

La tenue de ce premier scrutin législatif au suffrage universel direct, prévu par la Constitution de 2004 mais reporté à plusieurs reprises, a eu lieu au moment où le pays est scruté à l'international.

A un an de la Coupe du monde de football au Qatar, les autorités estiment que l'organisation de ces élections "va attirer une attention positive" sur le pays, affirme Luciano Zaccara, spécialiste du Golfe à l'Université du Qatar.

Le Majlis al-Choura pourra proposer des lois, approuver le budget ou encore révoquer des ministres, prérogatives qu'il n'avait pas avant. Mais le tout-puissant émir aura un droit de véto.

"Quand j'ai plié mon bulletin pour le mettre dans l'urne, j'ai eu le sentiment de prendre part à quelque chose de grand", a affirmé à Doha Cheikha Atiq al-Khulaifi, 25 ans.

Si quelques rassemblements politiques ont eu lieu, les candidats ont tous évité pendant la campagne d'aborder la politique étrangère de leur pays ou le statut de la monarchie, préférant se focaliser sur les enjeux sociétaux comme la santé, l'éducation ou les droits des citoyens.

Absence de partis

La majorité des 2,5 millions d'habitants du Qatar, premier producteur et exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, sont étrangers et n'ont donc pas pu voter.

Parmi les 330 000 Qataris, seuls les descendants d'habitants déjà citoyens du pays en 1930 ont le droit de voter et de se présenter comme candidats, disqualifiant d'office des familles naturalisées depuis.

Des membres de l'importante tribu al-Mourra ont ainsi été exclus de ces élections, suscitant des débats animés sur les réseaux sociaux.

Les candidats se présentent dans les circonscriptions en fonction d'où vivait leur famille ou leur tribu dans les années 1930.

A Al-Khor, une ville au nord de Doha, 13 candidats étaient en lice dans l'une des circonscriptions où la concurrence était la plus forte.

"Il y a beaucoup de candidats, mais pour moi, le plus important dans la sélection, c'est la compétence", a affirmé Rachid Abdullatif al-Mohannadi, 37 ans.

Selon des sources diplomatiques, des votes avaient déjà eu lieu en interne pour déterminer qui élire dans les circonscriptions.

"Quand vous n'avez pas de partis politiques (...) les gens ont tendance à voter pour ceux qu'ils connaissent, des membres de la famille ou de la tribu", explique Courtney Freer, spécialiste du Golfe au Emory College (Etats-Unis).

gw/vg/vl/feb/roc/nzg 


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".