Qatar: ouverture des bureaux de vote pour l'élection de l'organe législatif

Candidate aux élections du conseil de la Choura du Qatar dans la 17e circonscription, Leena Nasser al-Dafa, assiste à un événement de campagne à Doha, le 26 septembre 2021, avant les élections législatives inaugurales du Qatar. (AFP)
Candidate aux élections du conseil de la Choura du Qatar dans la 17e circonscription, Leena Nasser al-Dafa, assiste à un événement de campagne à Doha, le 26 septembre 2021, avant les élections législatives inaugurales du Qatar. (AFP)
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Publié le Samedi 02 octobre 2021

Qatar: ouverture des bureaux de vote pour l'élection de l'organe législatif

  • Les électeurs sont invités à choisir 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un organe consultatif sans grand pouvoir
  • Jusqu'alors, tous les membres de ce conseil étaient nommés par l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani

DOHA, Qatar : Les Qataris ont commencé samedi à élire la majorité des membres de leur organe législatif, un scrutin inédit qui ne devrait toutefois pas changer l'équilibre du pouvoir dans ce riche pays du Golfe gouverné par la famille régnante des Al-Thani et où les partis politiques restent interdits.

Les électeurs sont invités à choisir 30 des 45 membres du Majlis al-Choura, un organe consultatif sans grand pouvoir. Jusqu'alors, tous les membres de ce conseil étaient nommés par l'émir Tamim ben Hamad Al-Thani.

Les bureaux de vote ont ouvert à 08H00 (05H00 GMT) et ferment à 18H00 (15H00 GMT). Dans l'un d'eux situé dans une école du district d'Onaiza à Doha, des citoyens qataris en habits traditionnels s'enregistraient pour voter, avant de déposer leur bulletin dans une urne. Les résultats sont attendus dans la soirée.

Le conseil de la Choura pourra proposer des lois, approuver le budget ou encore révoquer des ministres, prérogatives qu'il n'avait pas avant. Mais le tout-puissant émir, qui nommera les 15 autres membres, aura un droit de véto.

La tenue de ce premier scrutin au suffrage universel direct, prévu par la Constitution de 2004 mais reporté à plusieurs reprises, a lieu au moment où le pays est sous le feu des projecteurs.

A un an de la Coupe du monde de football au Qatar, les autorités estiment qu'organiser ces élections "va attirer de l'attention positive" sur le pays, affirme Luciano Zaccara, spécialiste du Golfe à l'Université du Qatar.

"C'est une façon de montrer qu'ils vont dans la bonne direction, qu'ils souhaitent plus de participation politique", ajoute-t-il.

- Spots formatés -

Des affiches montrant les candidats, tous vêtus de l'habit traditionnel qatari, ont fleuri dans les villes du pays. Quelques rassemblements politiques ont également eu lieu. Sur la télévision d'Etat, des spots formatés ont été préférés aux vifs débats.

Les 284 candidats (parmi lesquels seulement 28 femmes) ont dû être approuvés par le puissant ministère de l'Intérieur qui s'est basé sur toute une série de critères, notamment l'âge, le caractère ou le casier judiciaire.

Les candidats ont également dû signaler à l'avance au ministère leurs événements de campagne, ainsi que les noms de toutes les personnes qui y prendraient la parole.

"Je souhaite réviser la législation en matière de retraite pour permettre à chaque retraité d'avoir une vie décente", a affirmé à l'AFP Abdul Rahman Yusef al-Khulaifi, un architecte à la retraite de 64 ans, soulignant avoir eu "envie de participer" au scrutin.

Les candidats ont tous évité les débats autour de la politique étrangère de leur pays ou du statut de la monarchie et ont préféré se focaliser sur les enjeux sociétaux comme la santé, l'éducation ou les droits des citoyens.

- Des pans de la population exclus -

La majorité des 2,5 millions d'habitants du Qatar, premier producteur et exportateur mondial de gaz naturel liquéfié, sont étrangers et ne peuvent donc pas voter.

Parmi les 330.000 Qataris, seuls les descendants d'habitants déjà citoyens du pays en 1930 ont le droit de voter et de se présenter comme candidats, disqualifiant d'office des familles naturalisées depuis.

Des membres de l'importante tribu al-Mourra ont ainsi été exclus de ces élections, suscitant des débats animés sur les réseaux sociaux.

Les candidats se présentent dans les circonscriptions en fonction d'où vivait leur famille ou leur tribu dans les années 1930.

Selon des sources diplomatiques, des votes ont déjà eu lieu en interne pour déterminer qui élire dans les circonscriptions.

Du fait du petit nombre de candidats dans sa circonscription, un électeur affirme sous couvert d'anonymat que le vote paraît d'ores et déjà "assez clair".

"C'est un nouveau processus et nous sommes encore en train de déterminer ce que (le scrutin) signifie pour nous", affirme-t-il.

Les Qataris se sont déjà prêtés à l'exercice électoral, ayant déjà voté par le passé lors de réformes constitutionnelles ou d'élections locales.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.