LONDRES : Des membres de l'équipe junior afghane de football féminin ont demandé l'asile politique au gouvernement britannique.
Elles séjournent dans un hôtel de Lahore depuis qu'elles ont fui les talibans et devront quitter le Pakistan une fois leur visa d'urgence expiré le 12 octobre.
Les 35 filles, âgées de 13 à 19 ans, ainsi que 94 entraîneurs et membres de la famille, ont été soutenus financièrement par la Fondation ROKiT et ont été aidés par des personnalités britanniques, dont le député conservateur Tom Tugendhat et le propriétaire de l'équipe de Premier League Leeds United Andrea Radrizzani.
Ils ne peuvent pas rentrer chez eux car ils sont persécutés par les talibans.
L'une des filles, appelée Narges, déclare à Sky News : « La seule chose que nous savons tous, c'est que nous ne voulons plus retourner en Afghanistan. Si vous pouvez nous accepter, nous serions vraiment heureux d’adopter le Royaume-Uni comme pays d'accueil. »
« La seule chose que nous demandons à votre gouvernement et vos institutions humanitaires, c'est de nous trouver un pays d'accueil afin de nous aider à être à nouveau heureux et vivants, à refaire une vie et à être une bonne équipe de joueuses de football à l'avenir. »
Le Royaume-Uni s'est engagé à héberger 20 000 Afghans au cours des prochaines années, à la suite du retrait des forces de la coalition et de l'effondrement du gouvernement afghan au début de cette année.
Tugendhat déclare : « J'ai eu une série d’échanges avec divers membres du Cabinet à propos de ces filles et de ce groupe et je sais qu'il y a beaucoup de soutien. Ce que nous devons faire maintenant, c'est simplement nous assurer qu’elles soient reconnues dans le cadre de l'engagement du gouvernement. »
L'équipe féminine senior a obtenu l'asile en Australie, mais l'équipe junior a dû quitter l’Afghanistan après la façon chaotique dont la capitale est tombée aux mains des talibans, se cacher et faire face à des problèmes pour traverser la frontière avec le Pakistan.
Narges précise : « Les talibans étaient violents. Ils nous ont menacés : “Nous ne savons pas qui vous êtes, mais si vous ne pouvez pas passer la frontière, nous vous tuerons tous ici“. C'était si difficile pour nous de quitter notre pays. Aucun pays ne veut de nous en tant que réfugiés. Nous ignorons ce qui va nous arriver. »
Les filles disent qu’elles veulent par-dessus tout juste étudier et être autorisées à jouer au football.
« Nous jouions au football dans un pays arriéré comme l'Afghanistan, un pays où les femmes doivent rester à la maison », déclare Narges. « Malgré cette situation difficile, nous jouions quand même au football. Nous aimons vraiment le football. Pour nous c’est la liberté. Quand nous sommes ensemble, nous nous sentons vivantes.
Siu-Anne Marie Gill, PDG de la Fondation ROKiT, déclare : « Ces filles, qui ont un courage extraordinaire… peuvent enrichir une communauté. Nous aimerions que le gouvernement britannique leur offre un visa. Elles seront reconduites à la frontière si nous ne leur trouvons pas de pays d'accueil. »
Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com