NEW YORK: Jeudi, les membres du Conseil de sécurité ont prolongé une nouvelle fois le mandat des Nations unies en Libye, jusqu’à la fin du mois de janvier 2022.
Cependant, les membres permanents, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, ont exprimé leur mécontentement face à l’incapacité du Conseil à trouver un accord sur une restructuration de la mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul). Ce qui aurait permis d’établir une présence physique dans le pays et d’encourager les négociations sur le retrait des forces étrangères.
Le haut responsable des Nations unies pour la gestion du dossier libyen est actuellement basé à Genève. Mais le secrétaire général de l’ONU a recommandé en août que la Manul nomme un représentant spécial basé à Tripoli pour lui permettre de mieux s’engager auprès des acteurs sur le terrain.
Une présence dans le pays permettrait à l’ONU d’intensifier ses négociations sur le retrait des forces étrangères du pays, qui ont joué un rôle majeur dans la guerre, avant les élections du 24 décembre, les premières organisées depuis qu’un cessez-le-feu fragile a été négocié entre les factions belligérantes en 2020.
La proposition de restructurer la Manul bénéficie du soutien des membres permanents du Conseil, en particulier la France, les États-Unis et le Royaume-Uni, mais elle a été rejetée par la Russie.
Le Royaume-Uni avait tenté de convaincre le Conseil de transférer le haut responsable de la Manul de Genève en Libye, et a déclaré jeudi qu’il était «regrettable» que le Conseil n’ait pas adopté son projet de texte en ce sens.
Les conditions du cessez-le-feu entre l’Armée nationale libyenne et le gouvernement d’union nationale n’ont pas encore été pleinement mises en œuvre, les deux parties et leurs bailleurs internationaux n’ayant pas réussi à s’accorder sur les modalités du retrait des forces étrangères.
Lors de la réunion de jeudi, la Russie a indiqué que tout déplacement de la mission en Libye devrait intervenir après les élections de décembre. L’ambassadeur russe auprès des Nations unies, Vassily Nebenzia, a affirmé que la Libye traversait une période «très sensible et très importante», et que tout reformatage de la Manul «serait mieux mis en œuvre à la fin du processus électoral dans le pays, qui sera crucial pour le peuple».
Les États-Unis ont fortement condamné l’incapacité du Conseil à se mettre d’accord des mesures autres que prolongation du statu quo actuel. C’est une «issue malheureuse, en particulier pour le peuple libyen, mais aussi pour le Conseil de sécurité», a déclaré Richard Mills, ambassadeur adjoint des États-Unis à l’ONU. «Si nous ne restructurons pas la Manul maintenant, cela ne fera que saper nos efforts collectifs pour stabiliser la Libye», a-t-il ajouté.
«Cette issue au Conseil ne dissuadera pas les États-Unis de soutenir fermement le peuple libyen, alors qu’il s’apprête à organiser des élections nationales le 24 décembre. Il est vital que les États membres de l’ONU déploient tous les efforts possibles pour parvenir à une solution politique au conflit en Libye, en soutenant la tenue d’élections libres et équitables, et en retirant toutes les forces étrangères et les mercenaires du territoire libyen sans plus attendre».
Depuis que les Libyens ont renversé Mouammar Kadhafi il y a dix ans avec l’aide de l’Otan, le pays est confronté à une période d’instabilité et de conflits. En 2012, la Libye a connu sa première élection libre et équitable depuis la chute du dictateur, mais le désaccord sur le rôle des fonctionnaires et des entités de l’ère Kadhafi a finalement abouti à une nouvelle guerre civile.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com