MOSCOU: Des dizaines de personnes ont été arrêtées au Bélarus pour des commentaires sur les réseaux sociaux à propos d'une fusillade dans laquelle ont été tués un employé du secteur des technologies de l'information et un officier du KGB, a indiqué vendredi l'ONG Viasna.
Les circonstances autour de cette fusillade, survenue mardi, sont peu claires et l'incident a été beaucoup commenté au Bélarus, où les autorités mènent depuis l'année dernière une répression sans relâche contre toute opposition après le mouvement de contestation post-électoral historique de 2020.
Selon la principale ONG bélarusse de défense des droits humains, Viasna, au moins 84 personnes ont été interpellées ces deux derniers jours pour "insulte envers un responsable gouvernemental" et "incitation à la haine sociale".
"La plupart des détentions sont liées à des commentaires sur les réseaux sociaux" à propos des deux morts, a indiqué l'organisation sur sa chaîne Telegram.
Les services de sécurité bélarusses, le KGB qui a gardé son nom de l'époque soviétique, ont assuré mardi avoir tué un homme qui a abattu par balle l'un de ses officiers.
Le KGB n'a pas précisé qui était l'auteur de la fusillade, indiquant seulement qu'il était "un criminel très dangereux".
La télévision d'Etat a elle diffusé des images présumées de l'incident lors de laquelle des hommes en civil forcent la porte d'un appartement, où un homme leur tire dessus avec un fusil. Il n'a pas été précisé comment la vidéo à l'intérieur de l'appartement a été obtenue.
Les enquêteurs ont ensuite identifié le tireur comme Andreï Zeltser, un habitant de Minsk de 31 ans. Sa femme de 40 ans, présente au moment des faits, a été arrêtée.
Un conseiller de l'opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa a précisé qu'Andreï Zeltser était un employé d'EPAM Systems, l'une des plus grosses firmes de technologies de l'information du pays.
Mercredi, les autorités bélarusses avaient bloqué le site internet du populaire journal Komsomolskaïa Pravda qui avait diffusé une interview d'un camarade de classe de M. Zeltser.
Le président Alexandre Loukachenko a lui assuré, lors des funérailles de l'agent du KGB vendredi, qu'il "ne pardonnera pas la mort de ce jeune homme".
Ces derniers mois, les autorités se sont attelées à démanteler toute forme de contestation restante dans le pays, liquidant des dizaines d'ONG et de médias indépendants.
Vendredi, la Cour suprême a fermé la branche bélarusse du Comité d'Helsinki, l'une des plus anciennes organisations de défense des droits humains.