Castex annonce «un bouclier tarifaire» contre le bond des prix de l'énergie

Le Premier ministre français Jean Castex participe au journal télévisé de TF1, pour annoncer de nouvelles mesures pour aider les Français à faire face à la flambée des prix du gaz et de l'électricité, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 30 septembre 2021. Castex a annoncé que le gouvernement va « bloquer les prix du gaz » jusqu'en avril 2022. (Photo, AFP)
Le Premier ministre français Jean Castex participe au journal télévisé de TF1, pour annoncer de nouvelles mesures pour aider les Français à faire face à la flambée des prix du gaz et de l'électricité, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, le 30 septembre 2021. Castex a annoncé que le gouvernement va « bloquer les prix du gaz » jusqu'en avril 2022. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Vendredi 01 octobre 2021

Castex annonce «un bouclier tarifaire» contre le bond des prix de l'énergie

  • A compter du printemps, ce sera aux consommateurs de payer un peu plus cher le gaz que les cours du marché, qui auront normalement baissé d'ici là, parie le gouvernement, la saison du chauffage étant passée
  • Si ces mesures de modération ne suffisaient pas, le Premier ministre a assuré que le chèque énergie serait encore revalorisé, après un coup de pouce de 100 euros déjà consenti pour 5,8 millions de bénéficiaires en décembre

PARIS : Le Premier ministre Jean Castex a annoncé jeudi "un bouclier tarifaire" avec le blocage du tarif réglementé du gaz jusqu'en avril et la limitation de la hausse de l'électricité, répondant comme dans d'autres pays européens à la flambée des prix de l'énergie.


Depuis plusieurs jours et à moins de sept mois de la présidentielle, la pression montait sur le gouvernement.


Face aux hausses constantes depuis des mois (57% depuis janvier), "il n'y aura plus d'augmentation du prix du gaz" après celle de 12,6% de vendredi, a assuré le Premier ministre, en fixant l'échéance à avril 2022, horizon à partir duquel "le prix du gaz devrait dégringoler".


"Donc nous avons à gérer une bosse" jusqu'au printemps 2022, a observé le Premier ministre qui promet "d'accompagner" les distributeurs qui vendront le gaz aux consommateurs moins cher qu'ils ne l'ont payé. 


Puis, à compter du printemps, ce sera aux consommateurs de payer un peu plus cher le gaz que les cours du marché, qui auront normalement baissé d'ici là, parie le gouvernement, la saison du chauffage étant passée.


Le bouclier fonctionnera jusqu'en avril, "c’est-à-dire jusqu’aux présidentielles. Les augmentations, ça sera pour après!", a tweeté Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat.


Même ironie de la part du chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon: "le plan #Castex contre la hausse des prix c'est simple: vous lui donnez votre montre et il vous donne l'heure. Vous payez d'abord, ensuite vous paierez encore pareil".


"Les Français n'ont pas besoin de mesurettes électoralistes, mais d'une baisse réelle et durable du prix des énergies et de l'essence!", a réagi de son côté la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen.


Concernant les tarifs réglementés de l'électricité, qui devaient eux aussi connaître une nouvelle augmentation aux alentours de 12% en début d'année prochaine selon les prévisions du gouvernement, M. Castex a promis de limiter cette hausse à "4%" en 2022, en baissant une taxe sur les électrons.


Et si ces mesures de modération ne suffisaient pas, le Premier ministre a assuré que le chèque énergie serait encore revalorisé, après un coup de pouce de 100 euros déjà consenti pour 5,8 millions de bénéficiaires en décembre.

5 millions de consommateurs concernés

L'électricité plus chère de 4%, "c'est une hausse élevée mais pas explosive comme on pouvait le craindre", dit à l'AFP le délégué général de l'association de consommateurs CLCV, François Carlier.


L'association regrette en revanche que M. Castex n'ait pas annoncé de baisse de TVA sur le gaz, comme l'Espagne l'a fait sur l'électricité.


Pour le gaz, "on diffère la facture pour les consommateurs, la douloureuse c'est pour plus tard, après l'échéance électorale. Cela ne trompe personne", grince le président d'UFC-Que Choisir, Alain Bazot, auprès de l'AFP.


Intervenant après une chute en 2020 liée à la récession provoquée par la pandémie, le bond actuel des tarifs touche tous les pays européens et s'explique par la très forte reprise économique, combinée à des stocks bas de gaz, et des livraisons jugées insuffisantes de la part de la Russie notamment.


En France, sur environ 10 millions d'abonnés au gaz, trois millions paient le tarif réglementé et deux millions un tarif indexé sur ce prix. 5,5 millions de consommateurs ont signé un prix fixe sur plusieurs années, et ne sont donc pas immédiatement concernés par les hausses actuelles des cours.


In fine, les 5 millions d'abonnés concernés paieront la facture mais plus tard, de façon lissée. En attendant, les fournisseurs comme Engie devront acheter le gaz au prix fort tout l'hiver et en assumer le coût.


"La trésorerie des fournisseurs alternatifs ne sera pas en capacité d'absorber" un creux de trésorerie, a réagi auprès de l'AFP Naïma Idir, présidente de l’association Anode, qui regroupe les fournisseurs alternatifs aux opérateurs historiques EDF et Engie, comme TotalEnergies, Vattenfall, Enercoop etc.


Au-delà de l'enjeu social, l'exécutif cherche à désamorcer les risques d'un mouvement de protestation rappelant les "gilets jaunes" de 2018.


Or Emmanuel Macron compte faire en partie campagne, s'il se représente, en se présentant comme le défenseur du pouvoir d'achat des Français qui, malgré la crise, a été globalement préservé en 2020 (+0,4% selon l'Insee). 


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
Short Url
  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Short Url
  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.


Narcobanditisme à Marseille: le ministre de l'Intérieur annonce 21 arrestations dans «le haut du spectre»

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) s'entretient avec la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal et le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur Renaud Muselier lors d'une visite d'inspection des mesures de sécurité publique à Marseille. (AFP)
Short Url
  • Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme"
  • Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail

MARSEILLE: Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a annoncé jeudi un coup de filet avec 21 interpellations de trafiquants appartenant au "haut du spectre" du narcobanditisme marseillais, lors d'un déplacement à Marseille.

Une opération "a eu lieu très tôt ce matin avec 21 interpellations liées au narcobanditisme, dans le haut de spectre, qui doit nous permettre de démanteler un réseau important sur Marseille", qui tenait la cité de la Castellane, dans les quartiers populaires du nord de la ville, a déclaré Bruno Retailleau lors d'une conférence de presse.

Les personnes arrêtées sont de "hauts responsables qui tiennent un réseau à la Castellane", "pas du menu fretin", a-t-il insisté: ce "ne sont pas des petites mains, des charbonneurs, mais des responsables de haut niveau du narcobantitisme", a insisté M. Retailleau.

Selon une source policière, cette enquête portait notamment sur du blanchiment.

Toutes ces interpellations jeudi matin n'ont cependant pas eu lieu à Marseille, pour ce réseau qui présente des "ramifications nationales mais avec des racines marseillaises", a ajouté le ministre sans plus de détail.

Au total, 170 enquêteurs ont été mobilisés pour ce coup de filet qui est, selon le ministre, "un coup dur", "sinon mortel", porté à ce réseau.

La cité de la Castellane, vaste ensemble d'immeubles blancs en bordure d'autoroute, est connue pour être un haut lieu marseillais de ces trafics de stupéfiants qui empoisonnent le quotidien des habitants. En mars 2024, Emmanuel Macron s'y était rendu pour lancer des opérations "place nette XXL" contre les trafiquants et depuis la présence policière y était quasi constante, mais si le trafic était moins visible il se poursuivait notamment via les livraisons.

Ce coup de filet n'a a priori "pas de lien" avec les récents faits visant des prisons en France, a également précisé le ministre.

Le ministre était à Marseille pour dresser un premier bilan des plans départementaux de restauration de la sécurité du quotidien, lancés en février, avec par exemple mercredi 1.000 fonctionnaires mobilisés dans les Bouches-du-Rhône qui ont procédé à 10.000 contrôles d'identité.

Au total, 106 personnes ont été interpellées, dont une trentaine d'étrangers en situation irrégulière, dans le cadre d'une opération "massive" et "visible".