Mali: Emmanuel Macron qualifie de «honte» les propos du Premier ministre sur un «abandon» par la France

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours alors qu'il organise un dîner à l'Élysée, le 30 septembre 2021 dans le cadre de la cérémonie de clôture de la saison Africa 2020. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron prononce un discours alors qu'il organise un dîner à l'Élysée, le 30 septembre 2021 dans le cadre de la cérémonie de clôture de la saison Africa 2020. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Mali: Emmanuel Macron qualifie de «honte» les propos du Premier ministre sur un «abandon» par la France

  • «C'est une honte et ça déshonore ce qui n'est même pas un gouvernement» issu de «deux coups d'Etat», a déclaré le chef de l'Etat
  • «Je sais que les Maliens ne pensent pas ça», a estimé Emmanuel Macron, en soulignant que «la légitimité du gouvernement actuel» était «démocratiquement nulle»

PARIS: Le président français Emmanuel Macron a qualifié jeudi de "honte" les accusations d'"abandon" du Mali par la France portées par le Premier ministre de transition Choguel Kokalla Maïga à la tribune de l'ONU.

"J'ai été choqué. Ces propos sont inacceptables (...) Alors que hier a été rendu l'hommage national à Maxime Blasco (soldat français tué au combat au Mali le 24 septembre), c'est inadmissible. C'est une honte et ça déshonore ce qui n'est même pas un gouvernement" issu de "deux coups d'Etat", a déclaré le chef de l'Etat en répondant à la radio RFI en marge du dîner de clôture de la saison Africa 2020 à l'Elysée.

Paris avait déjà fermement condamné ces derniers jours les propos tenus samedi par M. Maïga, qui a affirmé que l'annonce par Emmanuel Macron en juin de la réorganisation de la présence militaire française, avec la fin programmée de Barkhane, représentait "une espèce d'abandon en plein vol".

"Je sais que les Maliens ne pensent pas ça", a estimé Emmanuel Macron, en soulignant que "la légitimité du gouvernement actuel", issu de deux coups d'Etat depuis 2020, était "démocratiquement nulle". 

"Nous sommes exigeants parce que nous sommes engagés, nous voulons lutter contre le terrorisme et pour la sécurité", a-t-il ajouté. "Nous sommes là parce que l'Etat malien l'a demandé. Sans la France, le Mali serait dans les mains des terroristes", selon lui. 

Il a dit attendre des dirigeants de la junte "qu'ils respectent leurs engagements: qu'en février il y ait des élections, qu'ils arrêtent de mettre en prison les opposants politiques, qu'ils fassent leur travail, c'est-à-dire le retour de l'Etat, ce qu'ils ne font pas depuis des mois".

"Nous allons continuer les projets de développement" au Mali aux côtés de la communauté internationale. Mais "ce travail ne peut pas être fait si les dirigeants ne prennent pas leurs responsabilités", a-t-il prévenu.

"Ce n'est pas une fatalité", a-t-il poursuivi en donnant l'exemple du Niger, pays voisin du Mali, où il y a "un président courageux, le président Bazoum, après un autre président courageux, le président Issoufou, qui font le maximum, se battent pour leur peuple, l'éducation, la santé... Ils font un travail admirable".

Après voir visité avec son épouse Brigitte l’exposition de l’artiste ghanéen El Anatsui à la Conciergerie, Emmanuel Macron a reçu à dîner les acteurs et partenaires de la Saison Africa2020, qui s'est terminée jeudi.

Il s'est félicité du succès de cette longue manifestation qui, depuis décembre 2020, a rassemblé plus de quatre millions de spectateurs dans 1 500 événements artistiques, scientifiques ou économiques sur tout le territoire français.

Elle "a permis de commencer à ce que la France reconnaisse la place de la jeunesse et de l'énergie africaine", a-t-il estimé.

"Notre rapport à l'Afrique doit passer par la jeunesse et la société civile", a-t-il ajouté avant la tenue du sommet France-Afrique le 8 octobre à Montpellier, un sommet "un peu renversé" qui ne réunira pas des chefs d'Etat mais des représentants de la société civile africaine.

Africa 2020 avait été proposée par Emmanuel Macron lors de son discours à la jeunesse africaine à Ouagadougou en 2017.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.