LOS ANGELES : Après des mois de procédures et de rebondissements, un tribunal de Los Angeles a décidé mercredi de retirer la tutelle de Britney Spears à son père Jamie, conformément aux voeux de la chanteuse qui avait qualifié d'"abusive" cette mesure, toujours en vigueur pour le moment et dont elle demande l'annulation.
La juge Brenda Penny a estimé durant cette audience que l'accord actuel était "intenable" en l'état. Elle a donc décidé, "dans l'intérêt" de l'artiste, de suspendre Jamie Spears de son rôle de tuteur avec effet immédiat.
Cette tutelle, mise en place en 2008 après des troubles mentaux manifestés par la star, reste pour l'instant en vigueur mais Jamie Spears n'a jusqu'à nouvel ordre plus son mot à dire dans la gestion de la vie privée ou des finances de sa fille, confiée à des professionnels.
Ni Britney Spears ni son père n'étaient présents à l'audience, qui a duré plus de deux heures.
"Libérez Britney! Félicitations!!!!!!!!!", a réagi tout en majuscules le fiancé de la chanteuse, Sam Asghari, sur son compte Instagram, avec une photo semblant le montrer en train de donner une rose à l'élue de son coeur.
Jamie Spears devra passer les commandes à un expert-comptable dans les meilleurs délais, a ajouté la juge Penny, soulignant que sa décision n'était pas susceptible d'appel.
La juge Penny a fixé au 12 novembre une "courte audience" destinée à entériner formellement la fin de la tutelle. Une seconde est prévue le 13 décembre pour examiner des questions financières et d'autres détails.
"La mise sous tutelle doit cesser rapidement", écrivait Mathew Rosengart, avocat de Britney Spears, dans une requête déposée cette semaine qui demandait une nouvelle fois la suspension de Jamie Spears.
"Chaque jour qui passe avec lui en tant que tuteur -- chaque jour et chaque heure -- est un jour où il cause à sa fille de l'angoisse et de la douleur", poursuivait-il.
«Toxique»
L'avocat de l'artiste est reparti à la charge mercredi en qualifiant Jamie Spears d'"homme cruel, toxique et abusif".
A l'appui de ses dires, un documentaire la semaine dernière par le New York Times ("Controlling Britney Spears") accuse Jamie Spears d'avoir fait secrètement installer des caméras de surveillance dans la chambre de sa fille et d'avoir enregistré ses conversations privées.
Son père a démenti avoir exercé une quelconque surveillance illégale sur sa fille.
Un autre documentaire, "Britney vs Spears", produit par Netflix, affirme quant à lui que la chanteuse de 39 ans a par deux fois tenté de louer les services de son propre avocat au début de la mesure de tutelle, ce qui lui a été refusé.
Ce n'est qu'en juillet dernier qu'elle a pu engager un conseil.
Le mois dernier, Jamie Spears lui-même a semblé enfin céder à la pression: il a demandé à la justice de mettre fin à la mesure de tutelle, prenant acte du fait que la chanteuse "croit qu'elle peut gérer sa propre vie" désormais.
Britney Spears s'est publiquement opposée à cette mise sous tutelle lors de témoignages face à la justice ou dans des publications sur les réseaux sociaux.
Elle avait notamment affirmé n'avoir pas pu se faire retirer son stérilet alors qu'elle souhaitait avoir d'autres enfants, et être obligée de prendre des médicaments qui la font se sentir "ivre".
La star s'était aussi plainte de devoir continuer à travailler malgré cette mesure de tutelle et de "payer pour tout le monde autour d'elle" sans pouvoir prendre ses propres décisions. Elle devait notamment payer les honoraires très élevés des avocats de son père qui s'opposaient à elle dans cette procédure.
Mercredi, Mathew Rosengart a demandé au tribunal d'ouvrir une enquête sur la gestion de Jamie Spears, qu'il a remise en cause.
"Il n'y a pas la moindre preuve justifiant la suspension" de Jamie Spears, a plaidé quant à elle son avocate, Vivian Thoreen, affirmant que ses 13 années de tutelle étaient "impeccables" et qu'il ne devrait pas être remplacé par "un étranger".
Britney Spears est soutenue depuis des années par une armée de fans réclamant la "libération" de leur idole. Une centaine d'entre eux s'étaient une nouvelle fois rassemblés mercredi devant le tribunal de Los Angeles.