Le mont Blanc a perdu un mètre

Le Mont Blanc, le plus haut sommet des Alpes françaises et le toit de l'Europe occidentale, près de Chamonix. (Photo, AFP)
Le Mont Blanc, le plus haut sommet des Alpes françaises et le toit de l'Europe occidentale, près de Chamonix. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 30 septembre 2021

Le mont Blanc a perdu un mètre

  • L'objectif des mesures régulières est de constituer et de nourrir une banque de données précises et fiables qui pourront être exploitées par les experts
  • L'expédition 2021 a bénéficié de conditions météorologiques très favorables, qui lui ont permis de «relever dans ses moindres recoins» la calotte sommitale

GRENOBLE : Le mont Blanc, plus haut sommet d'Europe occidentale, a été mesuré à la mi-septembre à 4.807,81 m, soit près d'un mètre en moins par rapport à la mesure réalisée en 2017, selon une équipe de géomètres-experts, qui met toutefois en garde contre toute "conclusion hâtive" liée au changement climatique. 

Cette nouvelle mesure correspond finalement à "l'altitude qu’on retrouvait dans nos bouquins (de géographie) à l'école" et qui a été apprise par coeur par des générations d'écoliers français, ont plaisanté deux des membres de l'équipe, Jean des Garets et Denis Borel, lors d'un point presse à Saint-Gervais-Les-Bains (Haute Savoie), au pied du géant blanc. Une mesure qui remontait elle-même à la fin du XIXè.

La mission, conduite par la chambre départementale des géomètres-experts de Haute Savoie, a réalisé à la mi-septembre l'ascension du toit de l'Europe, pour procéder trois jours durant à des relevés, comme elle le fait tous les deux ans depuis une vingtaine d'années. 

L'expédition 2021 a bénéficié de conditions météorologiques très favorables, qui lui ont permis de rester trois heures au sommet et de "relever dans ses moindres recoins" la calotte sommitale. De quoi "atteindre un niveau de précision jamais réalisé jusqu'alors", se sont félicités les géomètres-experts.

Pour autant, il faut "rester humble devant cette mesure (…) Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive sur des mesures qui ont été réalisées uniquement depuis les années 2001 avec la précision qu’on vous montre aujourd’hui", a insisté M. Borel.

"Nous mesurons, nous constatons (...). Nous sommes là en tant que sentinelles de l’environnement", a-t-il ajouté. Il revient désormais aux "climatologues, glaciologues et autres scientifiques d’exploiter toutes les données recueillies et d’avancer toutes les hypothèses pour expliquer ce phénomène".

L'arc alpin est particulièrement affecté par le réchauffement climatique. L'un de ses glaciers les plus emblématiques, la Mer de Glace dans le massif du Mont-Blanc, a reculé d'environ 2 kilomètres depuis 1850, perdant 120 mètres d'épaisseur au cours du siècle passé.  

Plus haut en été qu'en hiver 

L'objectif des mesures régulières du mont Blanc est de "modéliser la calotte glaciaire" et "de constituer et de nourrir une banque de données précises et fiables. Celles-ci pourront être exploitées par les experts et surtout transmises aux générations futures", ont expliqué les géomètres-experts.

La dernière mesure rendue publique en 2017 faisait état d'une altitude de 4 808,72 m, elle-même en baisse par rapport à celles des années précédentes. C'est en 2007 qu'a été relevée l'altitude la plus élevée (4 810,90 m). 

Les chiffres attestent d'une décrue de l’altitude du sommet d’une "moyenne" de 13 cm par an depuis 2001, ont noté les géomètres-experts.

En réalité, les chiffres varient d'une fois sur l'autre car le sommet est "recouvert d’une couche de +neiges éternelles+ qui fonctionne comme une énorme congère et varie en fonction des vents d’altitude et des précipitations". 

"Ainsi donc, depuis la nuit des temps, l’altitude du mont Blanc oscille continuellement". Le sommet "rocheux" culmine pour sa part "à 4 792 m", soulignent les géomètres.

La mesure effectuée en 2019 avait toutefois été tenue "secrète" car "exceptionnellement basse" (4 806,03 m). Décision avait été prise à l'époque "d’attendre la mesure de 2021 pour davantage d’explications pédagogiques et scientifiques".

Il s'agissait d'une "mesure un peu hors du temps car il est vrai qu’il n’y avait pas eu un niveau d’enneigement énorme pendant cet été et qu’il n’est pas du tout significatif par rapport aux années précédentes", a expliqué M. Borel. 

L'altitude du sommet varie également selon les saisons, le mont Blanc étant un "complexe dunaire" où le vent, plus violent en hiver, rabote davantage la neige qu'en été. Le sommet est donc plus haut à la fin de la belle saison qu'au printemps.


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté. 


« La France doit produire plus pour manger mieux », affirme la ministre de l'Agriculture

Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard  L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
Le président français Emmanuel Macron (G) s'adresse à la presse en compagnie de la ministre française de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Annie Genevard L'édition 2025 du SIA (Salon International de l'Agriculture) Agriculture se tient à Paris du 22 février au 2 mars 2025. (Photo par Thomas Padilla / POOL / AFP)
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  • la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».
  • « La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté.

PARIS : « La France doit produire plus pour manger mieux », a affirmé dimanche, lors de l'inauguration du stand du ministère au Salon de l'agriculture, la ministre de l'Agriculture Annie Genevard, livrant sa vision de la souveraineté alimentaire.

« Dans ce moment de grand bouleversement de l'ordre international (...), la France doit affirmer sa souveraineté agricole comme un enjeu régalien et réarmer sa puissance alimentaire », a-t-elle déclaré, appelant à « sonner la mobilisation générale ».

« La France doit produire plus pour manger mieux. Produire plus pour reconquérir l’assiette des Français, produire plus pour importer moins et garantir les standards de production que nous exigeons de nos paysans », a-t-elle ajouté, suscitant des applaudissements dans le public, largement composé de représentants du monde agricole (producteurs, interprofessions, syndicats, chambres d'agriculture, etc.).

« Produire plus pour pouvoir investir et ainsi produire mieux. Produire plus pour rester une puissance exportatrice et jouer dans la cour des grands alors que de nouveaux équilibres de la géopolitique agricole se dessinent », a-t-elle poursuivi, au côté de son homologue marocain, Ahmed El Bouari, dont le pays est l'invité d'honneur du Salon.

« Produire plus et tourner le dos aux partisans de la décroissance et du repli sur soi », a ajouté Mme Genevard.

Tout en estimant qu'il est « un non-sens » d'opposer agriculture et environnement alors que les agriculteurs travaillent « avec la nature », elle a déclaré se battre « chaque jour pour qu'on ne bride pas l'alimentation au nom de la planète, alors qu'il n’y a aucun bénéfice objectif à ces entraves administratives ou réglementaires ».

La ministre s'en est ensuite vigoureusement pris aux « idéologues », « les procureurs qui mangent du paysan à tous les repas sans en avoir jamais vu, pour entretenir le fantasme d'une France agricole productiviste ».

« On invoque souvent la dette environnementale que nous pourrions laisser à nos enfants. Mais je ne veux pas non plus leur laisser une dette alimentaire », a-t-elle encore affirmé.