Crises et conflits au Moyen-Orient : des séquelles psychologiques aussi graves qu’inaudibles

Le père d'une victime fond en larmes devant une usine située dans le quartier de Bourj el-Brajné, dans la banlieue sud de Beyrouth, où une explosion est survenue, le 30 août dernier (Photo, AFP).
Le père d'une victime fond en larmes devant une usine située dans le quartier de Bourj el-Brajné, dans la banlieue sud de Beyrouth, où une explosion est survenue, le 30 août dernier (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 29 septembre 2021

Crises et conflits au Moyen-Orient : des séquelles psychologiques aussi graves qu’inaudibles

  • Des millions de personnes vivent dans le désespoir dans les pays fragiles ou défaillants du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord
  • Au terme d'un conflit, on estime qu'une personne sur cinq présente des troubles psychologiques

DUBAÏ: Au mois de mai dernier, les scènes survenues dans la bande de Gaza ont envahi les télévisions du monde: des immeubles qui s'effondrent, des tirs de roquettes lancés à partir de zones densément peuplées et les sirènes rugissantes des ambulances qui transportent morts et blessés vers les hôpitaux, sous le grondement des avions de chasse et des drones militaires d'Israël.

Plus de deux cent cinquante Palestiniens et treize Israéliens ont perdu la vie au cours de ces affrontements qui ont duré dix jours. Quatre mois plus tard, si la violence s’est apaisée, ses effets se font toujours sentir.

L'une des répercussions les moins reconnues de cette escalade de mai 2021 concerne la santé mentale et le bien-être des deux millions d'habitants de Gaza. Parmi ceux-ci, 47,5% sont âgés de moins de 18 ans. Selon l'Unicef, neuf enfants de la bande de Gaza sur dix présentent aujourd'hui des troubles mentaux imputables au conflit.

La menace de nouvelles violences plane toujours, en dépit d'un cessez-le-feu précaire. Le 12 septembre dernier, des chasseurs israéliens ont une nouvelle fois frappé Gaza en réponse à deux tirs de roquettes dirigés vers le sud d'Israël, en moins de vingt-quatre heures.

«Nos équipes présentes sur le terrain constatent que les cas d'anxiété aiguë chez les enfants ont augmenté», confie de Beyrouth à Arab News Imene Trabelsi, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).

«Nous avons la conviction que, en période de crise, la prise en charge de la santé mentale des personnes, que nous appelons les “cicatrices moins apparentes”, peut sauver des vies au même titre que le fait de suturer les plaies et de fournir de la nourriture et de l’eau.»

Mme Trabelsi explique que, de manière générale, une personne sur cinq présente des troubles psychiques au terme d'un conflit, selon les estimations.

L'enquête de 2020 intitulée «Arab Youth Survey» («Étude sur la jeunesse arabe», NDLR) révèle que près du tiers des jeunes qui vivent dans quinze pays du Moyen-Orient connaissent au moins une personne atteinte d'une maladie mentale.

Dans un passé récent, la santé mentale était occultée au Moyen-Orient. Les problèmes d'ordre psychiatrique constituaient souvent des sujets tabous et n’étaient abordées qu’au sein des familles. «C'est un sujet relativement nouveau pour les organisations d'aide internationale, mais on se rend compte aujourd'hui de son importance pour le bien-être des populations qui se remettent des conflits», explique Mme Trabelsi.

Des femmes expriment leur émotion le 18 août 2021 lors des funérailles de quatre membres de la famille Shteiteh victimes de l'explosion d'une citerne de carburant dans le village d'Al-Daouseh, dans l’Akkar, au Liban (Photo, AFP).

Cette problématique dépasse les frontières de Gaza. Tous les jours ou presque, des images et des histoires de violence, de pauvreté, de mort et de deuil font la une de la presse dans la région. En Libye, en Syrie, en Iran, en Irak, dans le Yémen contrôlé par la milice houthie et au Liban, ce sont des millions de personnes qui endurent de longs épisodes de difficultés économiques.

Prenons l'exemple de l'Irak: une enquête de Save the Children (ONG qui défend les droits de l’enfant à travers le monde, NDLR) réalisée en 2018 a révélé que 43% des enfants qui vivent à Mossoul, l'ancienne capitale du califat autoproclamé de Daech, ont signalé qu’il ressentait de la tristesse de manière «continue ou fréquente».

«Ce qui est dramatique, c'est le fait que la persécution, l'oppression, le conflit et les agressions sont devenus la norme dans ces pays», explique à Arab News le Dr Summer Fakhro, psychologue à la clinique de Dubaï The Lighthouse Arabia. Le syndrome du stress post-traumatique est répandu, déplore-t-elle.

«On constate que les gens se sont adaptés et qu’ils ont développé une capacité à vivre dans des circonstances insupportables», explique la spécialiste. «Cependant, ces populations portent le fardeau d'un traumatisme à caractère complexe: il n’entraîne pas uniquement des symptômes du trouble de stress post-traumatique (TSPT), mais il perdure plutôt pendant plusieurs phases de leur vie.»

«Les séquelles subies risquent de se faire sentir sur le long terme et dans tous les aspects de la vie, entraînant des troubles de l'humeur, voire un changement de personnalité dans les cas les plus sévères», précise-t-elle.

Abderrazak Khatoun exprime sa douleur en montrant une vidéo prise le jour où les secouristes cherchaient des survivants après le raid aérien qui a tué sept de ses enfants dans la tente d'un campement du village de Harbanouch, dans la campagne nord de la province d'Idlib, au nord-ouest de la Syrie, le 11 mars 2021 (Photo, AFP).

Ce qui se passe au Liban illustre bien cette situation. Une tempête de crises – les explosions meurtrières du port de Beyrouth au mois d’août 2020, puis l’effondrement économique et les pénuries de carburant et de médicaments qui ont gagné l’ensemble du pays – a durement affecté le bien-être des Libanais. Ces événements ont poussé un grand nombre de Libanais à quitter leur pays.

«Ce sentiment de détresse ne cesse d’empirer», confie à Arab News Marwa Darazi, 25 ans, qui a quitté le Liban pour s'installer aux Émirats arabes unis au mois de janvier dernier.

Pour cette jeune femme qui travaille à présent comme spécialiste des relations publiques à Dubaï, «l'explosion surgit du fond de votre inconscient et se glisse dans votre conversation ou dans vos pensées au moins une fois par jour. Elle fait partie de ma personnalité. Parfois, je l'évoque pour exprimer ma gratitude et parfois pour soutenir l'idée que rien n'arrive par hasard».

Un grand nombre des psychologues interrogés par Arab News après les explosions du port de Beyrouth affirment qu'ils souffrent eux aussi du syndrome de stress post-traumatique et qu'ils ont du mal à répondre aux nombreux appels des survivants qu'ils reçoivent.

«Ces populations peuvent éprouver un sentiment d'impuissance généralisé», explique Mme Fakhro. En plus de son travail à Dubaï, elle est la cofondatrice d'Elaa Beirut, une organisation caritative libanaise qui offre des services psychologiques et d'autres types d'aide aux populations qui vivent dans des situations de lutte et de conflit.

Elle met en avant le phénomène d’«impuissance acquise», un état dans lequel les gens se sentent impuissants face aux problèmes, baissent les bras et acceptent le sort qui leur est réservé.

Sur cette photo aérienne, on voit des personnes qui portent des cercueils enveloppés dans le drapeau irakien lors d'une procession de funérailles collectives pour les victimes yazidies de Daech dans le village de Kojo, dans le district de Sinjar, au nord de l'Irak, le 6 février 2021 (Photo, AFP).

«Les êtres humains qui souffrent commencent par protester; ils se battent et utilisent toutes les ressources pour résister», affirme Mme Fakhro.

«Ils souhaitent conserver leur pays et la vie qu’ils connaissaient. Cependant, si tous les efforts qu’ils font pour faire face au conflit et aux problèmes inextricables qu’il engendre sont vains, ils finiront par se lasser et développeront ainsi une certaine impuissance acquise, un état dans lequel ils pensent que leur volonté ne parviendra pas à changer leur situation ni leur destin.»

«On perd cette “autoefficacité” qui nous anime, à savoir la conviction que l’on peut affronter avec assurance les exigences et les combats. Nous perdons notre capacité d'agir et de gérer les problèmes.»

Selon la Dr Fakhro, la «dissociation» constitue un problème de santé mentale important observé dans les régions instables du Moyen-Orient.

C'est à ce moment que la plupart des personnes qui vivent un traumatisme intense lors de conflits et de troubles apprennent inconsciemment à se dissocier – «en morcelant leur conscience pour anesthésier la douleur ressentie au niveau psychique et physique. Même lorsqu’elles sont affrontées aux pires situations, ces personnes restent détachées et presque insensibles parce qu'elles ont construit des barrières pour se protéger».

Selon le Comité international de la Croix-Rouge, les personnes qui vivent dans des zones de conflit sont trois fois plus exposées que les autres populations à des troubles tels que la dépression, l'anxiété et le syndrome de stress post-traumatique.

Des manifestants palestiniens fuient les gaz lacrymogènes tirés par les forces de sécurité israéliennes lors d'une manifestation contre la mise en place d'avant-postes israéliens sur leurs territoires, à Beit Dajan, à l'est de Naplouse, en Cisjordanie occupée, le 16 avril 2021 (Photo, AFP).

Cela fait plusieurs années que des organisations, à l’instar du CICR, mettent en avant le bien-être mental dans les zones de conflit, au-delà de l'assistance qu'elles fournissent régulièrement en temps de crise.

De 2018 à 2019, le CICR s’est employé à développer les compétences des spécialistes de la santé mentale qui collaborent avec le Croissant-Rouge arabe syrien en leur proposant des formations ainsi qu’une supervision technique. Aujourd'hui, le CICR gère un programme de services psychologiques et mentaux destiné aux patients qui présentent des handicaps physiques dans un centre de réhabilitation à Alep.

Au mois de novembre 2020, le Comité international de la Croix-Rouge a mis en place une unité consacrée à la santé mentale dans un hôpital de campagne situé dans le nord-est de la Syrie, précisément dans le camp d'Al-Hol, qui abrite de plus en plus de personnes déplacées.

Le service propose des séances individuelles et d’autres pour les familles, en fonction de chaque cas. Le personnel assure des activités psychoéducatives à destination des enfants et leur propose des activités adaptées qui ont pour objectif de renforcer l'estime de soi et la confiance chez les enfants.

«Les immenses besoins liés à la santé mentale des victimes de crises humanitaires du Moyen-Orient sont loin d'être suffisamment comblés», confie Mme Trabelsi à Arab News.

Des Irakiens examinent les dégâts causés par une explosion survenue dans un marché populaire situé dans le quartier de Sadr City, à majorité chiite, à l'est de Bagdad, le 20 juillet 2021 (Photo, AFP).

«Faute de traitement, les stigmates, l'exclusion et la discrimination se renforcent. Il est donc particulièrement important que les victimes de violence reçoivent l'aide adéquate pour qu'elles puissent réparer ces cicatrices moins visibles causées par le conflit. Cette aide contribuera par conséquent à reconstruire les communautés et le tissu social.»

Au lendemain des explosions de Beyrouth, le CICR a mis une ligne d'assistance téléphonique à la disposition des victimes de traumatismes psychologiques au Liban. Cent quatre-vingt-huit patients continuent à bénéficier d'un soutien psychologique et de séances de physiothérapie.

«Parfois, les souvenirs engagent la conversation. Il m'arrive de pleurer en regardant des photos ou des vidéos et en pensant à ma famille et au drame», confie à Arab News Mme Darazi, expatriée libanaise à Dubaï, en évoquant les explosions.

«C’est comme si c'était hier. Il m’est impossible de croire qu'un an s'est écoulé depuis les explosions. Mes plaies sont encore ouvertes.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.


Israël : le chef de l'opposition appelle à mettre fin à la guerre à Gaza

Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
Un Palestinien marche à côté des décombres d'une maison résidentielle touchée par les frappes israéliennes nocturnes à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 30 juin 2025, alors que le conflit entre Israël et le mouvement islamiste militant Hamas se poursuit. (Photo de Bashar TALEB / AFP)
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  • Le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre.
  • « Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid.

JERUSALEM : Le chef de l’opposition israélienne, Yaïr Lapid, a affirmé lundi qu’Israël n’avait « plus aucun intérêt à poursuivre la guerre à Gaza », estimant que le conflit ne faisait que « causer des dommages sécuritaires, politiques et économiques ».

S’exprimant lors de la réunion hebdomadaire de son groupe parlementaire Yesh Atid, le leader centriste a déclaré : « L’État d’Israël n’a plus rien à gagner dans cette guerre. Elle se prolonge inutilement, au détriment de notre stabilité et de nos soldats. » Il a également indiqué que l’armée israélienne partageait désormais ce constat.

« Le chef d’état-major, Eyal Zamir, s’est présenté hier devant le cabinet et a affirmé que la décision sur les objectifs à venir relevait désormais des instances politiques. Cela signifie que l’armée n’a plus de mission claire à Gaza », a-t-il insisté.

Selon les autorités israéliennes, au moins 442 soldats ont été tués depuis le début de l’offensive terrestre le 27 octobre 2023.

Déclenchée après l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, qui avait fait plus de 1.100 morts côté israélien et conduit à la prise de 251 otages, la guerre avait pour objectif déclaré de « démanteler » le mouvement islamiste palestinien. Pourtant, plus de 20 mois après le début des hostilités, le Hamas est toujours présent dans la bande de Gaza.

« Le Hamas ne sera pas éliminé tant qu’un gouvernement alternatif ne sera pas mis en place à Gaza », a estimé Yaïr Lapid. Il a ainsi appelé à une concertation régionale, notamment avec l’Égypte, afin d’envisager une nouvelle gouvernance du territoire, une perspective à laquelle aucun pays arabe ne s’est jusqu’à présent montré favorable.

Cette prise de position intervient une semaine après le cessez-le-feu conclu entre Israël et l’Iran, entré en vigueur le 24 juin. À cette occasion, le chef d’état-major israélien avait annoncé que l’armée « se reconcentrait sur Gaza, pour ramener les otages à la maison et démanteler le régime du Hamas ».

Dimanche, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a évoqué de « nouvelles opportunités » en vue d’une libération des otages. Mais à ce stade, aucune avancée concrète n’a été rendue publique.

Parmi les 251 personnes enlevées le 7 octobre, 49 sont toujours détenues à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, dont les chiffres sont jugés crédibles par l’ONU, l’offensive israélienne a fait 56.531 morts, en majorité des civils. La guerre a également plongé la bande de Gaza dans une crise humanitaire d’une ampleur inédite.


Le taux de chômage en Arabie saoudite a atteint 2,8 % au premier trimestre

Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière. AFP/File.
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  • Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 %.
  • La part des femmes saoudiennes dans la population active a augmenté pour atteindre 36,3 %.

RIYAD : Le taux de chômage global de l'Arabie saoudite est tombé à un niveau record de 2,8 % au premier trimestre 2025, en baisse de 0,7 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent, selon des données officielles.

Selon les chiffres publiés par l'Autorité générale des statistiques, le taux de chômage a également baissé de 0,7 point par rapport à l'année précédente. Le taux d'activité des Saoudiens et des non-Saoudiens a augmenté pour atteindre 68,2 %, soit une hausse de 1,8 point par rapport au trimestre précédent et de 2,2 points par rapport à la même période de l'année dernière.

Le renforcement du marché du travail du Royaume s'aligne sur la Vision 2030, la feuille de route stratégique de la nation axée sur la création d'opportunités d'emploi pour les citoyens et la stimulation de la croissance économique. La lutte contre le chômage reste un pilier essentiel du programme de réformes socio-économiques.  
Pour soutenir les demandeurs d'emploi et rationaliser les efforts en matière d'emploi, le Royaume continue de promouvoir des plateformes numériques telles que Jadarat, un système national unifié pour connecter les Saoudiens aux opportunités d'emploi.

La part des femmes saoudiennes engagées dans la force de travail a augmenté pour atteindre 36,3 % au premier trimestre, soit une hausse de 0,3 point de pourcentage par rapport au trimestre précédent.

"En outre, le ratio emploi/population des femmes saoudiennes a augmenté de 0,7 point de pourcentage, atteignant 32,5 %. Dans le même temps, le taux de chômage des femmes saoudiennes a diminué de 1,4 point de pourcentage, atteignant 10,5 %, par rapport au trimestre précédent de 2024", a ajouté le GASTAT.

Chez les hommes saoudiens, la participation à l'activité économique a légèrement augmenté pour atteindre 66,4 %, tandis que leur taux de chômage a diminué de 0,3 point de pourcentage pour atteindre 4,0 %.

Le rapport de GASTAT a également révélé que 94,8 % des Saoudiens au chômage sont prêts à travailler dans le secteur privé. Parmi eux, 76,1 % des femmes et 86,3 % des hommes ont exprimé leur volonté de travailler au moins huit heures par jour.

En outre, 58,7 % des femmes saoudiennes à la recherche d'un emploi et 40,4 % de leurs homologues masculins se disent prêts à faire un trajet d'une heure ou plus pour se rendre sur leur lieu de travail.

Parallèlement aux résultats de l'enquête, GASTAT a également publié des statistiques sur le marché du travail basées sur les registres pour la même période.

Le nombre de Saoudiens enregistrés auprès de l'Organisation générale de l'assurance sociale et de la fonction publique a augmenté pour atteindre 2,92 millions au premier trimestre 2025, contre 2,89 millions au trimestre précédent. Parmi eux, 2,42 millions étaient employés dans le secteur privé et 492 620 dans le secteur public.

Dans le même temps, le nombre total de travailleurs enregistrés dans le Royaume - y compris les Saoudiens et les non-Saoudiens - a augmenté pour atteindre 12,8 millions, contre 12,4 millions au quatrième trimestre 2024.

Dans son dernier communiqué, GASTAT a déclaré : "Le ratio emploi-population pour les Saoudiens a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2024, atteignant 48,0 pour cent, et a augmenté de 0,5 point de pourcentage par rapport au premier trimestre de 2024."

Parmi les ressortissants saoudiens, le taux de chômage est tombé à 6,3 % au premier trimestre, soit une baisse de 0,7 point par rapport au trimestre précédent et de 1,3 point par rapport à l'année précédente. La participation à la main-d'œuvre parmi les Saoudiens a légèrement augmenté pour atteindre 51,3 %, soit une amélioration trimestrielle de 0,2 point.


De nouvelles attaques de civils israéliens contre des soldats en Cisjordanie

Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
Un soldat israélien monte la garde tandis que des colons israéliens visitent le centre historique et le marché de la ville palestinienne d'Hébron, en Cisjordanie occupée, le 28 juin 2025. (Photo : HAZEM BADER / AFP)
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  • Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ».
  • Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi.

JERUSALEM : Plusieurs dizaines d’Israéliens se sont rassemblés dans la nuit de dimanche à lundi devant une base militaire en Cisjordanie occupée. Certains manifestants ont attaqué les forces de sécurité, aspergé les soldats de gaz lacrymogène, vandalisé des véhicules militaires et endommagé une installation stratégique, a indiqué l’armée israélienne.

Selon les médias locaux, des colons ont pris pour cible le commandant de la base régionale de Binyamin, au centre de la Cisjordanie, le qualifiant de « traître ». Ce dernier faisait partie d’un groupe de soldats agressés dans la nuit de vendredi à samedi, après s’être opposés à des colons se dirigeant vers le village palestinien de Kafr Malek, où trois Palestiniens avaient été tués mercredi par des colons, d’après l’Autorité palestinienne.

Ces violences semblent être une réponse à l’arrestation de six civils israéliens suite aux incidents de vendredi. En représailles, des colons se sont à nouveau mobilisés devant la base militaire.

Dans un communiqué, l’armée a confirmé que les forces de sécurité — armée, police et gardes-frontières — étaient intervenues pour disperser le rassemblement. Un civil israélien a été blessé lors des affrontements.

Quelques heures plus tard, l’armée a signalé que des civils israéliens avaient incendié et vandalisé un site de sécurité contenant des équipements utilisés pour prévenir des attentats dans le secteur de la brigade de Binyamin.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a réagi en condamnant fermement ces actes, rappelant qu’« aucun pays respectueux des lois ne peut tolérer de tels comportements violents et anarchiques ». Il a exigé l’ouverture immédiate d’une enquête et la traduction des responsables en justice.

Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a convoqué une réunion d’urgence avec les responsables de la sécurité pour discuter des agressions contre les forces armées. « Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour déraciner cette violence à sa source », a-t-il déclaré.

De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, a également condamné « fermement toute violence » envers les forces de sécurité.

Même le ministre des Finances d’extrême droite, Bezalel Smotrich, pourtant fervent partisan de la colonisation, a reconnu qu’une « ligne rouge » avait été franchie.

Plusieurs ONG de défense des droits humains dénoncent une montée des violences de la part des colons en Cisjordanie, ainsi que l’impunité dont ils jouiraient.

La Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, connaît une flambée de violences depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. Environ trois millions de Palestiniens y vivent, aux côtés de près d’un demi-million de colons israéliens, installés dans des colonies considérées comme illégales au regard du droit international.