Les libéraux allemands, incontournables «faiseurs» de chancelier

Le chef du FDP, le parti libéral allemand, Christian Lindner, un amateur de Porsche entré à 16 ans au FDP dont il a pris la direction à 34 ans, ne fait pas mystère de son ambition: devenir ministre des Finances de la première puissance économique européenne. (Photo, AFP)
Le chef du FDP, le parti libéral allemand, Christian Lindner, un amateur de Porsche entré à 16 ans au FDP dont il a pris la direction à 34 ans, ne fait pas mystère de son ambition: devenir ministre des Finances de la première puissance économique européenne. (Photo, AFP)
L'histoire retiendra le nom d'un des dirigeants historiques du FDP, Hans-Dietrich Genscher (1927-2016), qui a été longtemps ministre des Affaires étrangères, jouant un rôle important pour la réunification du pays et pour la construction européenne. Sur cette photo, "l'homme au pull jaune" pose avec Mikhail Gorbatchev, un autre artisan de la fin de la Guerre froid, devant la Porte de Brandebourg, dans Berlin réunifiée. (Photo, AFP)
L'histoire retiendra le nom d'un des dirigeants historiques du FDP, Hans-Dietrich Genscher (1927-2016), qui a été longtemps ministre des Affaires étrangères, jouant un rôle important pour la réunification du pays et pour la construction européenne. Sur cette photo, "l'homme au pull jaune" pose avec Mikhail Gorbatchev, un autre artisan de la fin de la Guerre froid, devant la Porte de Brandebourg, dans Berlin réunifiée. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 28 septembre 2021

Les libéraux allemands, incontournables «faiseurs» de chancelier

  • Avec les Verts, ils forment les deux partis juniors qui ont le sort de leurs aînés, les conservateurs de la CDU et les sociaux-démocrates du SPD, entre les mains
  • Le fossé entre le parti chouchou des milieux d'affaires et les écolos défenseurs d'une croissance verte ne sera pas facile à combler

BERLIN : Les libéraux allemands s'offrent un retour au premier plan et s'annoncent incontournables dans la coalition post-Merkel. Mais à quel compromis est prêt ce parti, marqué à droite, pour gouverner avec les écologistes, ses "adversaires préférés"?

Avec 11,5% aux élections législatives dimanche, le parti libéral FDP sait qu'il a décroché beaucoup plus qu'une quatrième place. Il est, avec les Verts (14,8%), le "faiseur de chancelier" dans les longues négociations à venir pour bâtir une majorité.

Ecologistes et libéraux peuvent décider de s'allier avec les sociaux-démocrates (SPD), arrivés légèrement en tête, ou avec les conservateurs de la CDU/CSU qui revendiquent également de gouverner.

Les deux partis juniors ont le sort de leurs aînés entre les mains. A condition qu'ils arrivent à surmonter leurs propres divergences.

Inflexible sur l'orthodoxie budgétaire, hostile aux hausses d'impôts et à la régulation de l'Etat, la ligne du FDP semble peu conciliable avec celle des Verts qui veulent relever le salaire minimum, taxer les plus riches, investir des milliards d'argent public dans la transition écologique.

La situation a comme un air de déjà-vu pour le patron de la formation, Christian Lindner, qui lors des élections de 2017 était pressenti pour former une alliance "Jamaïque" avec les conservateurs et les Verts.

Mais après plusieurs semaines, le FDP avait quitté les pourparlers sans crier gare, assurant "qu'il est préférable de ne pas gouverner que de mal gouverner". Cette décision avait plongé l'Allemagne dans une crise politique inédite, retardant de plusieurs mois la formation d'un gouvernement.

Quatre ans plus tard, la donne a changé. Les libéraux "semblent avoir très envie d'aller au gouvernement", analyse Paul Maurice, spécialiste de l'Allemagne à l'Institut français des relations internationales.

M. Lindner, ancien consultant âgé de 42 ans, a, dès dimanche soir, fait un geste envers les Verts: "le prochain gouvernement va être marqué par l'écologie, c'est un souhait clair de la société".

"Ce sont les Verts et le FDP qui ont le plus de divergences et doivent commencer les négociations" avant d'aller plus loin avec les grands partis, a-t-il encore reconnu.

Message bien reçu par la cheffe de file des écologistes, Annalena Baerbock. Elle aussi suggère que les deux mouvements commencent par discuter entre eux.

Le fossé entre le parti chouchou des milieux d'affaires et les écolos défenseurs d'une croissance verte ne sera pas facile à combler, prédisent les observateurs.

"Pendant de nombreuses années, les Verts ont été les adversaires préférés des libéraux", note lundi le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung, rappelant que les "Grünen" sont régulièrement dénigrés par le FDP comme le "parti des interdictions".

Christian Lindner, un amateur de Porsche entré à 16 ans au FDP dont il a pris la direction à 34 ans, ne fait pas mystère de son ambition: devenir ministre des Finances de la première puissance économique européenne. Un casus belli certain pour les Verts.

"Les Verts et les Libéraux sont très éloignés, notamment sur la question de savoir comment financer une protection efficace du climat sans fragiliser les personnes à faible revenu. La question des finances risque de faire l'objet d'un débat animé lors des discussions", prédit le Spiegel.

Au niveau régional, les deux partis ont cependant su trouver un terrain d'entente puisqu'ils gouvernent ensemble dans deux Länder, en Rhénanie-Palatinat sous la direction du SPD et dans le Schleswig-Holstein dirigé par la CDU.

Ils sont aussi les deux partis préférés des jeunes qui plébiscitent leur ouverture sur les thèmes de société (famille, droit des minorités, libertés individuelles). Verts et libéraux sont arrivés en tête chez les électeurs qui votaient pour la première fois.

Cette popularité nouvelle du FDP est à mettre au crédit de Christian Lindner. Il a redonné une dynamique au parti qui était tombé à 4,8% aux législatives de 2013.

Une entrée au gouvernement lui permettrait de renouer avec son histoire. Le parti a très souvent participé à des gouvernements de coalition, majoritairement avec la CDU, la dernière fois de 2009 à 2013.

Un de ses dirigeants, Hans-Dietrich Genscher (1927-2016), a été longtemps ministre des Affaires étrangères, jouant un rôle important pour la réunification du pays et pour la construction européenne.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.