WASHINGTON : L'avenir des projets d'investissements au cœur du mandat de Joe Biden, la menace d'une paralysie des services fédéraux et le spectre d'une catastrophe financière mondiale si les parlementaires ne suspendent pas la limite de la dette des Etats-Unis: tour d'horizon des sujets cruciaux dont l'avenir se retrouve lié cette semaine au Congrès américain.
Paralysie du gouvernement
Le Congrès a jusqu'à jeudi soir, minuit, pour approuver un nouveau budget du gouvernement fédéral s'il veut éviter que ses fonds ne soient soudainement coupés.
La paralysie des services fédéraux, surnommée "shutdown", bouleverse régulièrement la vie politique américaine. Cette fois, les deux partis veulent l'éviter.
Mais une première proposition budgétaire des démocrates a été rejetée au Sénat lundi soir, car elle prévoyait aussi de suspendre le plafond de la dette des Etats-Unis, une mesure à laquelle s'opposent catégoriquement les républicains.
Plafond de la dette
Si rien n'est fait pour relever ou suspendre la limite d'endettement des Etats-Unis d'ici un mois, Washington ne pourra plus emprunter ni payer ses factures. Une perspective inédite, catastrophique, qui provoquerait un séisme financier mondial.
Les républicains refusent d'approuver une suspension du plafond de la dette, car cela reviendrait, disent-ils, à donner carte blanche à Joe Biden pour ses plans "irresponsables".
Ils exhortent les démocrates à l'approuver avec leurs seuls votes puisqu'ils contrôlent le Congrès.
Mais ces derniers s'y refusent --pour l'instant-- en criant à l'hypocrisie puisqu'eux ont approuvé plusieurs fois de telles mesures sous Donald Trump.
Infrastructures
Routes, ponts, écoles, transports, mais aussi internet à haut débit, le projet Biden d'investir 1 200 milliards de dollars --dont 550 milliards de dollars de nouvelles dépenses-- dans les infrastructures chancelantes des Etats-Unis a été approuvé début août par le Sénat.
Un tiers des sénateurs républicains s'étaient alors ralliés à tous les démocrates pour voter oui.
Le vote final est prévu jeudi à la Chambre des représentants, où les démocrates disposent d'une très courte majorité.
Or la fronde gronde dans l'aile gauche où une cinquantaine d'élus menacent de voter contre s'ils n'ont pas obtenu d'ici jeudi l'engagement ferme que les centristes soutiendront le deuxième volet des grands projets Biden: un plan colossal d'investissements dans les réformes sociales.
Réformes sociales
Accès renforcé à l'éducation, la santé, les soins et les gardes d'enfants, mais aussi investissements massifs dans la lutte contre le changement climatique: baptisé "Build Back Better" ("Reconstruire en mieux"), c'est la pièce maîtresse du programme de Joe Biden, qui promet qu'elle transformera l'Amérique.
Les républicains sont catégoriquement opposés à ce projet titanesque, d'un montant historique de 3 500 milliards de dollars.
Les démocrates ont donc opté pour une voie parlementaire qui pourra leur permettre de l'adopter avec leurs seules voix.
Mais leurs majorités sont si fragiles dans les deux chambres qu'ils ne peuvent se permettre pratiquement aucune défection.
Or à ce stade, des différends majeurs existent entre l'aile gauche et les centristes. Et les parlementaires pourraient encore mettre des semaines à s'accorder sur un projet de loi définitif.