Biden affronte une semaine périlleuse au Congrès américain

Joe Biden s'est dit «optimiste» dimanche sur ses deux projets historiques d'investissements. (AFP)
Joe Biden s'est dit «optimiste» dimanche sur ses deux projets historiques d'investissements. (AFP)
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Publié le Mardi 28 septembre 2021

Biden affronte une semaine périlleuse au Congrès américain

  • D'un côté, un projet de 1 200 milliards de dollars prévus pour redresser les infrastructures chancelantes américaines, soutenu par une partie des républicains
  • De l'autre, des réformes sociales et des investissements pour la lutte contre le changement climatique dans un plan au montant colossal de 3 500 milliards de dollars, surnommé «Build Back Better»

WASHINGTON : Gigantesques investissements dans les infrastructures et réformes sociales "historiques": les grands projets de Joe Biden affrontent une semaine de haute voltige au Congrès américain, où les démocrates doivent impérativement s'accorder s'ils veulent approuver le coeur du programme du président américain.

En parallèle de leurs frénétiques discussions internes sur les plans Biden, les démocrates n'ont que jusqu'à jeudi, minuit, pour trouver un terrain d'entente avec les républicains afin d'éviter la paralysie soudaine du gouvernement fédéral, surnommée "shutdown".

Et derrière ces multiples fronts se profile la menace d'un cataclysme financier si le Congrès ne parvient pas, dans les prochaines semaines, à adopter un texte pour suspendre le plafond de la dette américaine. 

"Les prochains jours seront intenses", a reconnu la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi. 

Plans Biden

Joe Biden s'est dit "optimiste" dimanche sur ses deux projets historiques d'investissements. 

D'un côté, un projet de 1 200 milliards de dollars prévus pour redresser les infrastructures chancelantes américaines, soutenu par une partie des républicains. 

De l'autre, des réformes sociales et des investissements pour la lutte contre le changement climatique dans un plan au montant colossal de 3 500 milliards de dollars, surnommé "Build Back Better". Selon Joe Biden, ce projet d'un montant équivalent au PIB de l'Allemagne vise à transformer en profondeur la vie des Américains. 

Mais ces textes fondateurs de son programme économique et social doivent encore surmonter de grands obstacles au Congrès. 

Criant aux dépenses "irresponsables", les républicains y sont farouchement opposés. 

«Destruction mutuelle assurée»

Les démocrates ont donc opté pour une manoeuvre parlementaire qui leur permettra de contourner le pouvoir de blocage de l'opposition au Sénat, et d'adopter le volet social avec leurs seules voix. 

Mais ils ne disposent que de majorités très fragiles au Congrès et pour l'instant, l'aile gauche et les plus centristes ne sont pas d'accord sur le montant même du plan de réformes sociales, certains démocrates modérés le jugeant bien trop élevé. 

Pour s'assurer du soutien sans faille de leurs troupes, la Maison Blanche et Nancy Pelosi ont opté pour une stratégie aux airs de "destruction mutuelle assurée": les deux plans Biden doivent avancer de concert au Congrès. 

Le Sénat avait approuvé dès début août le plan d'infrastructures avec le soutien de tous les démocrates et d'un tiers des républicains.

Puis Nancy Pelosi l'a retenu à la Chambre et attendu tout l'été que les négociations avancent sur le plan "Build Back Better". Finalement, le vote final aura lieu jeudi.

Mais certains dans l'aile gauche menacent de faire échouer ce vote s'ils n'obtiennent pas des avancées plus concrètes sur le volet social et un engagement que les centristes le soutiendront. 

Les chefs démocrates et Joe Biden, jouent contre la montre afin de les rassurer d'ici jeudi. 

Plafond de la dette 

Ce compte à rebours tendu s'accompagne d'une autre échéance: la menace de voir les services du gouvernement fédéral soudainement à cours d'argent si le Congrès ne prolonge pas le budget au-delà du 30 septembre à minuit, date de la fin de l'année budgétaire aux Etats-Unis.

Les deux partis veulent éviter cette issue mais ne sont pas encore parvenus à s'entendre.

Dans l'immédiat, un premier texte budgétaire va échouer au Sénat dès lundi soir faute de soutien républicain, car les démocrates y ont associé la suspension du plafond de la dette des Etats-Unis jusqu'à fin 2022. 

Or les républicains refusent catégoriquement de soutenir une telle mesure, affirmant qu'elle est liée aux plans "exorbitants" de Biden.  

Le scénario le plus probable à cette heure est que les démocrates revoient leur copie immédiatement ensuite, en enlevant la suspension de la dette, ce qui permettra de rallier les votes des républicains et d'approuver une extension du budget avant vendredi, et d'éviter un "shutdown". 

Resterait alors la grande question du plafond de la dette, le montant à partir duquel le pays ne peut plus émettre de nouveaux emprunts pour se financer. 

S'il n'est pas suspendu ou relevé rapidement, les Etats-Unis ne pourront plus honorer leurs paiements à partir de mi ou fin octobre. Du jamais vu.

Les démocrates ont beau s'indigner du refus des républicains de voter la suspension, comme c'est la tradition, ils semblent désormais certains qu'ils ne pourront pas compter sur leur soutien. 

Le parti de Joe Biden devrait alors l'approuver avec ses seules voix, grâce à la même manoeuvre parlementaire que pour le plan de réforme social, qui pourrait prendre plusieurs jours... ou semaines. 

De quoi inquiéter les marchés.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.