QOM: La Ville sainte de Qom, en Iran, accueille des érudits chiites et des pèlerins qui viennent se recueillir dans ce sanctuaire considéré comme une porte qui mène au paradis. C'est là que la pandémie de coronavirus est apparue dans la République islamique et qu'elle continue de faire rage à ce jour.
Alors que l'Iran s'efforce de vacciner sa population (80 millions d'habitants), un grand nombre d'habitants de Qom n'ont pas demandé à se faire vacciner, selon les autorités du pays. D’après Mohammad Reza Qadir, directeur du département de santé de la ville, 17 000 vaccins seulement ont été administrés quotidiennement, lors des dernières semaines, alors qu’on pourrait en administrer 30 000.
L'une des raisons de cette situation vient de l'hésitation de certaines personnes pour des motifs religieux. Les premiers jours de la pandémie, les chefs religieux se sont montrés réticents à fermer les sanctuaires et les Lieux saints, en dépit du danger de voir se propager le virus dans des espaces surpeuplés et insuffisamment ventilés.
Certains Lieux saints ont fermé leurs portes pour une courte durée, avant de recevoir de nouveau les croyants au cours des différentes phases de la pandémie. Dans tout l'Iran, pays du Moyen-Orient le plus sévèrement touché par la pandémie, on recense 5,5 millions d'infections avérées. Le bilan des décès s'élève à plus de 119 000 personnes, ce qui est au-delà des capacités des cimetières du pays. Par ailleurs, les autorités reconnaissent que le bilan pourrait être bien plus important.
À Qom, le cimetière de Behesht-e-Masoumeh est la dernière demeure de plusieurs milliers de personnes. Tous les jours, on y voit des familles pleurer en enterrant leurs proches enveloppés dans des linceuls traditionnels. Ces familles creusent de nouvelles tombes où elles enterrent les morts profondément dans le sol.
Nombre d'hôpitaux fourmillent de personnes atteintes du virus, dont certaines sont plongées dans un coma artificiel, alors même que les autorités préviennent qu'une sixième vague d'infections pourrait frapper le pays.
C'est dans la ville de Qom, située à quelque 125 kilomètres au sud-ouest de Téhéran, que le coronavirus a fait son apparition en Iran. À en croire les autorités du pays, il a été transmis par un homme d'affaires iranien qui revenait de Chine, pays où le virus a été signalé pour la première fois, dans la province de Wuhan, en 2019. Les séminaires consacrés aux chiites à Qom sont fréquentés par des étudiants chinois. Cette ville longe également une ligne de TGV dont la construction est confiée à une entreprise chinoise pour un montant de 2,7 milliards de dollars (1 dollar = 0,86 euro). Non loin de là se trouve également une centrale solaire que Pékin aide à construire.
Mais peu importe la façon dont le virus s'est propagé dans cette partie du monde, il continue d'y faire des ravages.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.