Un soldat français tué au combat au Mali en plein désengagement de Barkhane             

Le caporal-chef de l'armée française Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins tué au combat lors d'une opération de la force anti-jihadiste française Barkhane. (Photo, AFP)
Le caporal-chef de l'armée française Maxime Blasco, du 7e bataillon de chasseurs alpins tué au combat lors d'une opération de la force anti-jihadiste française Barkhane. (Photo, AFP)
Short Url
Publié le Samedi 25 septembre 2021

Un soldat français tué au combat au Mali en plein désengagement de Barkhane             

  • La victime a été tuée «au cours d’une opération de reconnaissance et de harcèlement» à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso
  • Paris avait revendiqué en août la «neutralisation» au Mali du chef du groupe jihadiste Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Al-Sahraoui

PARIS : Un soldat français a été tué au combat au Mali vendredi, alors que la France a entamé le désengagement partiel de la force Barkhane au Sahel, censée se concentrer sur des actions antijihadistes, dans un contexte tendu entre Paris et Bamako.


Le caporal-chef Maxime Blasco, 34 ans, un soldat déjà plusieurs fois décoré du 7e bataillon de chasseurs alpins de Varces (Isère, sud-est), avait reçu en juin la médaille militaire "pour la valeur exceptionnelle de ses services", a précisé la présidence de la République dans un communiqué, évoquant "l'émotion particulièrement vive" du président Emmanuel Macron.


Son décès porte à 52 le nombre de soldats français tués au combat au Sahel depuis 2013 dans les opérations antijihadistes Serval puis Barkhane, auxquels s'ajoutent six morts par accident.


Selon l'état-major des armées, la victime a été tuée "au cours d’une opération de reconnaissance et de harcèlement" dans la région de Gossi, à proximité de la frontière entre le Mali et le Burkina Faso.


"Des éléments d’un groupe armé terroriste ont été détectés par un drone Reaper tôt dans la matinée, dans la forêt de N’Daki. Une patrouille de deux hélicoptères d’attaque a été rapidement engagée pour les neutraliser", a poursuivi l'état-major.  


Un groupe de commandos a ensuite été déployé au sol. Il "a été pris à partie à courte distance par d’autres éléments du groupe armé terroriste. Au cours de cette action, le caporal-chef Maxime Blasco a été touché par un tireur embusqué". Il a rapidement succombé à ses blessures, selon le communiqué de l'armée.


Paris avait revendiqué la "neutralisation" en août au Mali du chef du groupe jihadiste Etat islamique au Grand Sahara (EIGS), Adnan Abou Walid al-Sahraoui, une opération qualifiée de "succès majeur" pour la France.


Sur décision d'Emmanuel Macron, la France a entrepris de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en réduisant le nombre de troupes dans la région d'ici 2023, à 2.500-3.000 hommes contre plus de 5.000 aujourd'hui. Un défi logistique qui exige une coordination étroite avec Bamako.


Mais cette réorganisation intervient précisément dans un contexte tendu entre Paris et la junte malienne, qui envisage de conclure un contrat avec la sulfureuse société paramilitaire russe Wagner, décrite comme proche du pouvoir russe. Un déploiement de ces mercenaires serait "incompatible" avec le maintien au Mali des troupes françaises, a averti le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian.


Parallèlement, l'exécutif français a engagé un important crédit politique pour convaincre plusieurs pays européens de s'engager au Mali au côté de la France. Un départ précipité des forces internationales rappellerait inévitablement le chaotique retrait américain d'Afghanistan et sonnerait comme un aveu d'échec, au moment où la France se prépare à voter l'an prochain pour choisir son futur président.

Un «parcours exceptionnel»

L'armée française n'avait pas déploré de victimes au Mali depuis le 2 janvier dernier, lorsque deux soldats dont une femme, tous deux du 2e régiment de hussards de Haguenau (Bas-Rhin, est), avaient été tués par un "engin explosif improvisé". Cinq jours avant, trois soldats du 1er régiment de chasseurs de Thierville-sur-Meuse (Meuse, est) avaient été victimes eux aussi d'une bombe artisanale. 


Ces deux attaques avaient été revendiquées par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), affilié à Al-Qaïda.  


L'armée a tenu à rendre un hommage très appuyé au caporal-chef Blasco. En 2019, il avait sauvé la vie à deux de ses camarades après le crash de leur hélicoptère Gazelle. Grièvement blessé, notamment avec de multiples fractures vertébrales, il avait réussi à les extraire sur une cinquantaine de mètre avant de les installer "de façon un peu artisanale sur les patins" d'un hélicoptère Tigre pour les extraire de la zone de combat, a rappelé lors d'un point-presse le Colonel Pascal Ianni, porte-parole des armées françaises. Un acte de bravoure remarquable.


"Il était titulaire de quatre citations et en était à son quatrième engagement dans Barkhane en trois ans. C'était quelqu'un qui avait un parcours opérationnel exceptionnel."


La ministre des Armées Florence Parly s'est pour sa part inclinée "avec un profond respect devant la mémoire de ce chasseur alpin aguerri", dans un communiqué. "Soldat d’élite au parcours admirable, il a été décoré à trois reprises de la croix de la Valeur militaire avec étoile de bronze (...). Il a reçu la croix de la Valeur militaire avec étoile de vermeil".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Short Url
  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

Short Url
  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Short Url
  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.