Le sommet des Nations unies aborde les enjeux d’un système alimentaire mondial «défaillant»

Amina Mohammed, vice-secrétaire générale de l’ONU. (AFP)
Amina Mohammed, vice-secrétaire générale de l’ONU. (AFP)
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Publié le Vendredi 24 septembre 2021

Le sommet des Nations unies aborde les enjeux d’un système alimentaire mondial «défaillant»

  • Des millions d’enfants meurent de faim alors que le tiers de la nourriture produite est perdue ou gaspillée
  • Selon un rapport de la Banque mondiale, l’agriculture est à l’origine de 19 à 29% de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans le monde

NEW YORK: Les responsables de l’ONU [Organisation des nations unies, NDLR] et les dirigeants mondiaux ont lancé un appel urgent relatif à l’avenir du système alimentaire mondial. Ils se sont engagés à travailler ensemble afin de garantir qu’il reste durable et équitable pour les générations à venir.

S’exprimant lors du Sommet des nations unies sur les systèmes alimentaires de 2021, la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a qualifié nos systèmes alimentaires de «défaillants».

Ce rendez-vous, auquel participait Arab News, s’est déroulé en même temps que l’Assemblée générale des nations unies. Il a pour objectif de déployer des efforts à l’échelle mondiale en vue de «tirer parti du pouvoir des systèmes alimentaires pour nous permettre de surmonter la pandémie de Covid-19 et nous remettre sur la bonne voie dans le but d’atteindre les dix-sept objectifs de développement durable d’ici à 2030».

«Tous les jours, plus de huit cents millions de personnes sont affamées. Des millions d’enfants meurent de faim alors que le tiers de la nourriture produite est perdue ou gaspillée. Ce gaspillage alimentaire vaut aujourd’hui plus de 1 000 milliards de dollars [1 dollar = 0,85 euro]», alerte la vice-secrétaire générale.

«Trois milliards de personnes ne peuvent se permettre d’avoir une alimentation saine, tandis que deux autres milliards d’hommes, de femmes et d’enfants sont en surpoids ou obèses à travers le monde. Nos modes de consommation actuels devraient générer plus de 1 000 milliards de dollars supplémentaires de dépenses de santé liées à l’alimentation», souligne-t-elle. «Autrement dit, nos systèmes alimentaires ne répondent pas aux besoins des peuples, sans parler de leur incidence sur l’environnement», poursuit-elle.

Cependant, elle affirme que, «grâce à des systèmes de production alimentaire durables, il est possible de nourrir une population mondiale croissante tout en protégeant notre planète». Mais, prévient-elle, «cela ne peut se faire que si nous travaillons ensemble».

Selon un rapport de la Banque mondiale publié plus tôt cette année, l’agriculture est à l’origine de 19 à 29% de l'ensemble des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Une réforme urgente de ce système qui produit de la nourriture au détriment de la planète est donc indispensable.

Les dirigeants mondiaux et les responsables d’organisations internationales soutiennent les objectifs de ce sommet, au cours duquel le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, a déclaré: «La mise en place de systèmes alimentaires durables qui garantissent la sécurité alimentaire de nos communautés devrait constituer notre priorité à tous face aux défis actuels.»

Il met également en lumière certaines des démarches entreprises par l’Égypte pour faire progresser le programme de l’ONU, comme le fait de proposer aux élèves de rejoindre la Global School Meals Coalition pour bénéficier d’une alimentation plus saine. Il souligne par ailleurs que son pays participe aux pourparlers panafricains qui visent à apporter une réponse aux problèmes de sécurité alimentaire à l’échelle du continent.

Al-Sissi appelle également les pays à prendre des mesures concrètes: «Le succès du Sommet des nations unies sur les systèmes alimentaires dépend de notre capacité à obtenir des résultats tangibles qui nous permettront de mettre en place un système ambitieux et réalisable selon les priorités des pays, sans imposer de vision spécifique.»

Lors du sommet, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a également pris la parole. Il a affirmé que la Turquie s’était engagée à fournir un «monde plus juste, plus habitable et plus pacifique pour nos enfants».

Samantha Power, qui dirige l’Agence des États-Unis pour le développement international (Usaid), a déclaré jeudi dernier: «Les personnes bien nourries ont l’obligation de se soucier de la faim des autres.»

«Nous allons revoir notre stratégie de sécurité alimentaire mondiale afin de garantir que l’argent fasse plus de bien dans le monde. Nous nous concentrerons davantage sur une croissance agricole inclusive qui viendra en aide aux femmes, aux filles et aux communautés marginalisées», indique-t-elle.

Elle a également promis que les États-Unis veilleraient à «doubler leurs investissements judicieux en faveur du climat», donnant comme exemples le choix de «semences qui résistent à la sécheresse» ou «le stockage du carbone dans les sols», «afin que le monde puisse augmenter le taux de rendement agricole tout en réduisant les émissions».

Des dizaines d’autres dirigeants mondiaux devraient prendre la parole lors du sommet, qui prendra fin vendredi. Ce jour-là, Abdelrahmane al-Fadley, le ministre saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, fera une allocution.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.