ALGER : Un tribunal d'Alger a condamné jeudi à quatre ans de prison, pour atteinte au moral de l'armée, le général à la retraite Ali Ghediri, ex-candidat déclaré à la présidentielle de 2019 finalement annulée, a indiqué l'agence de presse officielle APS.
M. Ghediri, en détention depuis juin 2019, a comparu devant le tribunal de Dar El Beïda, dans la banlieue est d'Alger, pour "participation en temps de paix à une entreprise visant à fragiliser le moral de l'armée", selon la même source.
Le parquet avait requis une peine de sept ans de prison ferme à son encontre.
Face au mouvement de contestation populaire du Hirak qui agitait le pays depuis le 22 février 2019, l'ancien président Abdelaziz Bouteflika avait reporté sine die le scrutin du 18 avril 2019, au cours duquel il briguait un cinquième mandat. Il a finalement démissionné sous pression de la rue.
L'élection présidentielle convoquée ensuite par le chef d'Etat par intérim Abdelkader Bensalah le 4 juillet avait également été annulée par le Conseil constitutionnel, faute de candidats.
Malgré la poursuite des manifestations prodémocratie du Hirak, le scrutin présidentiel avait pu finalement être organisé le 12 décembre 2019, et remporté par le président Abdelmadjid Tebboune.
Novice en politique et sans structure derrière lui, le général Ghediri avait débarqué fin 2018 de façon fracassante sur la scène politique algérienne.
Après avoir multiplié les déclarations, indiquant vouloir "rompre avec le système" et "édifier une IIe République", il avait déposé sa candidature à la présidentielle du 18 avril face à Bouteflika.
Fin 2018, il s'était attiré les foudres de l'ex-chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, après l'avoir appelé implicitement à empêcher un cinquième mandat du président Bouteflika, très affaibli par les séquelles d'un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2013.
La volonté de Bouteflika de briguer un cinquième mandat avait été à l'origine du Hirak, un mouvement inédit de contestation contre le "système" au pouvoir en Algérie.
Bouteflika, qui vivait reclus dans sa résidence médicalisé à Zeralda (ouest d'Alger) depuis sa démission, est décédé le 17 septembre, suivi cinq jours plus tard par Bensalah.