Des avancées encourageantes pour les cancers de la prostate et du sein

Ces résultats donnent des pistes pour prolonger la survie des patients atteints de formes avancées de deux cancers parmi les plus fréquents respectivement chez l'homme et la femme: celui de la prostate et celui du sein. (Photo, AFP)
Ces résultats donnent des pistes pour prolonger la survie des patients atteints de formes avancées de deux cancers parmi les plus fréquents respectivement chez l'homme et la femme: celui de la prostate et celui du sein. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 22 septembre 2021

Des avancées encourageantes pour les cancers de la prostate et du sein

  • Même si ces données doivent être prises avec précaution, elles ont largement été saluées lors du congrès de la Société européenne d'oncologie médicale
  • Pour les auteurs de l'étude, la conclusion est claire: il faut changer la manière dont on soigne les cancers les plus graves de la prostate

PARIS : Ce sont deux espoirs dans le traitement des formes avancées de cancers particulièrement fréquents: ceux de la prostate et du sein. De récentes données laissent penser qu'il est possible de prolonger la vie de certains patients.

Elles ont été présentées lors du congrès annuel de la Société européenne d'oncologie médicale (Esmo), l'un des grands rendez-vous mondiaux de la recherche contre le cancer, qui s'achève ce mardi.

Ces résultats donnent des pistes pour prolonger la survie des patients atteints de formes avancées de deux cancers parmi les plus fréquents respectivement chez l'homme et la femme: celui de la prostate et celui du sein.

Les deux laissent de larges chances de survie s'ils sont diagnostiqués à un stade précoce, mais celles-ci diminuent considérablement lorsque des métastases se sont développées.

Avant 2015, moins de la moitié des hommes atteints d'un cancer de la prostate avec de nombreuses métastases pouvaient espérer vivre plus de trois ans, rappelle dans un communiqué de l'Esmo l'oncologue Karim Fizazi.

Désormais, "ils peuvent compter vivre plus de cinq ans", assure M. Fizazi, se basant sur une étude qu'il a présentée au congrès et qui a été publiée dans la revue de l'Esmo.

Qu'est-ce qui a changé ? Jusqu'en 2015, on ne traitait essentiellement les cancers avancés de la prostate que d'une manière: en bloquant la production d'hormones comme la testostérone chez le patient.

Puis un traitement par chimiothérapie, le docetaxel, a fait ses preuves et a commencé à être utilisé au milieu des années 2010. 

Peu après, un autre médicament est encore venu s'ajouter à l'arsenal. L'abiratérone a enregistré de bons résultats en jouant comme les premiers traitements sur les hormones mais de manière différente.

Cela faisait trois pistes. Mais comment les articuler ? Jusqu'à maintenant, la règle était d'en choisir deux: soit ajouter la chimiothérapie aux traitements traditionnels, soit y adjoindre l'abiratérone.

Finalement, on peut aller plus loin en jouant sur tous les tableaux, selon l'étude présentée par M. Fizazi. Après cinq ans, les patients traités avec les trois types de traitement ont un taux de survie bien supérieur à ceux qui n'ont pas reçu d'abiratérone.

Pour les auteurs de l'étude, la conclusion est claire: il faut changer la manière dont on soigne les cancers les plus graves de la prostate, avec une combinaison des trois traitements.

Ils ne sont pas seuls à le penser: "Ces résultats vont changer les normes de prise en charge", a estimé Maria De Santis, une oncologue extérieure à l'étude, dans un article publié par l'Esmo.

«Encore beaucoup de travail»

Cela pourrait se produire vite, souligne-t-elle, car les traitements concernés sont tous facilement accessibles. Il suffit de les articuler d'une manière nouvelle.

Pour le cancer du sein, ce n'est pas une nouvelle combinaison de médicaments qui fait l'objet d'un fort intérêt, mais de nouvelles données sur l'efficacité d'un traitement en particulier: le ribociclib, développé par le suisse Novartis.

Là encore, ce sont des patientes à un stade avancé de la maladie qui sont concernées. Il s'agit plus spécifiquement de femmes ménopausées atteinte de cancers dits HR+/HR2-, qui comptent pour moitié des formes avec métastases.

Le ribociclib fait partie d'une catégorie de traitements qui cherchent à limiter l'action d'une protéine favorisant le développement de tumeurs dans le sein. Ces médicaments ne sont pas donnés seuls mais avec d'autres traitements qui freinent la production d’œstrogènes.

Mais leur efficacité reste sujette à caution. La principale molécule de cette catégorie, le palbociclib de l'américain Pfizer, n'a pas prouvé qu'elle prolongeait la vie des patientes, lors de ses essais cliniques.

Or, les patientes ayant reçu du ribociclib ont généralement survécu plus longtemps que celles à qui on a donné un placebo, selon une étude dirigée par l'oncologue Gabriel Hortobagyi et financée par Novartis.

La moitié des premières ont survécu plus de cinq ans, alors que le chiffre tombe à 4,3 ans chez la moitié de celles qui ont reçu un placebo.

Même si ces données doivent être prises avec précaution, en attendant que l'étude fasse l'objet d'une publication revue de manière indépendante, elles ont largement été saluées lors du congrès.

Il y a "encore beaucoup de travail pour pouvoir guérir ces patientes mais c'est un résultat très important", a jugé sur Twitter l'oncologue Matteo Lambertini, qui n'a pas participé à l'étude.


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.


Biden s'efforce de remobiliser l'électorat afro-américain

Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
Le président américain Joe Biden s'exprime lors du service commémoratif des agents de la paix nationaux devant le Capitole américain à Washington, DC, le 15 mai 2024. (Photo, AFP)
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  • Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington
  • La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020

WASHINGTON: A coup d'événements symboliques et d'interviews, Joe Biden, qui selon certains sondages serait en perte de vitesse auprès des Afro-Américains, s'efforce cette semaine de remobiliser cet électorat décisif.

Le président américain multiplie ainsi les hommages aux grandes luttes menées pour les droits civiques aux Etats-Unis.

Jeudi, le démocrate de 81 ans, qui va affronter son prédécesseur républicain Donald Trump pour un second mandat en novembre, a reçu les familles des plaignants d'un combat judiciaire emblématique contre la ségrégation scolaire, ayant débouché sur la décision "Brown vs Board of Education" de la Cour suprême.

Dans cet arrêt de 1954, la Cour a jugé que la séparation des élèves blancs et des élèves noirs dans les écoles violait la Constitution.

Vendredi, Joe Biden ira prononcer un discours au Musée national de l'histoire et de la culture afro-américaine à Washington.

Puis il rencontrera les représentants des "Divine Nine", des "fraternités" et "sororités" (associations typiques des universités américaines) fondées par des étudiants et des étudiantes noires.

Dimanche enfin, il doit s'exprimer lors de la remise des diplômes de l'université historiquement noire de Morehouse à Atlanta (sud-est), celle où étudia Martin Luther King, le grand meneur de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960.

La Maison Blanche a d'ailleurs annoncé jeudi avoir investi au total 16 milliards de dollars dans la centaine d'universités historiquement noires du pays depuis l'élection de Joe Biden.

"Le président et moi-même restons déterminés à utiliser tous les moyens disponibles pour soutenir les universités historiquement noires", a commenté dans un communiqué la vice-présidente Kamala Harris, elle-même ancienne étudiante de l'un de ces établissements, la Howard University.

Gaza 

Reste à voir comment le démocrate, ferme soutien d'Israël, sera reçu à Morehouse, alors que certaines cérémonies de ce genre ont été perturbées récemment par des manifestants propalestiniens.

Concernant la guerre à Gaza, "il y a une inquiétude légitime", a dit le président américain, interrogé par une radio de la communauté afro-américaine à Atlanta (Géorgie, sud-est) à propos de ces mobilisations, en ajoutant: "Les gens ont le droit de manifester, de le faire pacifiquement."

Selon plusieurs sondages récents, Joe Biden, tout en restant nettement majoritaire auprès de cet électorat, perdrait du terrain auprès des électeurs noirs, en particulier les plus jeunes, dans certains Etats décisifs.

Parmi eux la Géorgie, ou encore le Wisconsin.

Ce n'est donc pas un hasard si Joe Biden a aussi accordé un entretien, également diffusé jeudi, à une radio afro-américaine de Milwaukee, dans cet Etat de la région des Grands Lacs.

Il y vante ses actions sociales et économiques en faveur des Afro-Américains et critique son opposant républicain.

"Il n'a littéralement rien fait (pour la communauté afro-américaine" et il veut empêcher son accès au vote", a dit Joe Biden.

Sur les ondes de la radio de Géorgie, il a déclaré: "Rappelez-vous qui est Trump. Il a accusé à tort les +Cinq de Central Park+", de jeunes Afro-Américains victimes d'une erreur judiciaire retentissante, "il a donné naissance aux théories du complot" autour de la nationalité de l'ancien président Barack Obama.

La mobilisation des Afro-Américains avait été décisive dans la victoire de Joe Biden face à Donald Trump en 2020. Il avait alors remporté 92% de leurs voix, contre 8% à son adversaire républicain, selon l'institut Pew Research.


Le micro d’une étudiante coupé alors qu’elle demande à Columbia de se mobiliser pour Gaza

Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
Saham David Ahmed Ali s’exprime lors de la cérémonie de remise des diplômes de la Mailman School of Public Health de l’université Columbia. Son micro s’est coupé à deux reprises pendant son discours. (Capture d’écran)
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  • Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause
  • On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé

LONDRES: Un microphone a brièvement été coupé cette semaine lors d’un discours prononcé au cours de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Columbia aux États-Unis. L’oratrice avait critiqué la position de l’université à l’égard de Gaza.

Mardi, l’étudiante Saham David Ahmed Ali a prononcé un discours devant les diplômés de la Mailman School of Public Health. Elle a appelé à une action contre Israël, critiquant le «silence sur le campus de l’université Columbia».

Le microphone s’est coupé à deux reprises pendant son discours, ce qui a incité les étudiants à huer et à scander «laissez-la parler» pendant que Mme Ali marquait une courte pause. Elle a ensuite pu continuer. On ne sait pas si le problème est dû à un défaut technique ou si le microphone a été délibérément coupé.

Saham David Ahmed Ali a déclaré que l’université devait révéler ses relations avec des entreprises «tirant profit du génocide palestinien» et qu’elle devait immédiatement s’en désengager.

Elle a également demandé à Columbia d’appeler à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, où les civils palestiniens sont actuellement confrontés à la famine, selon l’ONU, alors qu’Israël poursuit sa campagne militaire qui a fait plus de trente-cinq mille morts, des milliers d’autres blessés et des centaines de milliers de déplacés à la suite de l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre.

L’université Columbia a été témoin d’importantes manifestations sur son campus depuis le 17 avril après que la présidente de l’université, Minouche Chafik, a témoigné devant le Congrès américain au sujet d’incidents présumés d’antisémitisme contre des étudiants juifs sur son campus.

Les manifestants ont ensuite occupé certaines parties du campus, notamment le Hamilton Hall de l’université. La police de New York a arrêté des centaines de personnes à la suite de ces manifestations, qui ont également déclenché des mouvements similaires dans d’autres grandes universités américaines, ainsi que des contre-manifestations d’étudiants brandissant des drapeaux israéliens et américains.

Columbia a également pris la mesure inhabituelle d’annuler sa cérémonie d’ouverture cette année à la suite des manifestations, organisant uniquement des cérémonies de remise des diplômes propres à l’université.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com