Comment l’Arabie saoudite s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre

Le Royaume envisage de planter dix milliards d’arbres dans le Royaume au cours des deux prochaines décennies dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne.
Le Royaume envisage de planter dix milliards d’arbres dans le Royaume au cours des deux prochaines décennies dans le cadre de l’Initiative verte saoudienne.
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Comment l’Arabie saoudite s’engage à réduire les émissions de gaz à effet de serre

  • L’Arabie saoudite a une longueur d’avance dans les technologies liées au captage, à l’utilisation et au stockage du carbone qui visent à empêcher le CO2 de s’échapper dans l’atmosphère
  • En tant qu’acteur majeur sur les marchés mondiaux de l’énergie, l’Arabie saoudite a une grande responsabilité dans la protection de la planète

DUBAÏ: Le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre saoudien de l’Énergie, a affirmé haut et fort la position du Royaume sur le changement climatique lors du forum Future Investment Initiative qui s’est tenu à Riyad plus tôt cette année.

«Nous sommes, depuis longtemps, de fervents défenseurs de l’Accord de Paris sur le climat et faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour en réaliser les objectifs», déclare-t-il avant de lancer un défi aux autres pays d’égaler l’ambition du Royaume dans la campagne pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et atténuer ainsi le réchauffement climatique.

«Tout ce que nous ferons dans le Royaume soutiendra la réduction des émissions, et nous le faisons volontairement parce que les avantages économiques (des nouvelles technologies énergétiques) sont évidents. Nous apprécierons d’être considérés comme des citoyens internationaux raisonnables et responsables, étant donné que nous ferons plus que la plupart des pays européens d’ici à 2030 pour lutter contre le réchauffement climatique», souligne-t-il.

Ce message – sachant que l’Arabie saoudite jouera un rôle de chef de file dans la campagne mondiale pour la durabilité énergétique – sera répété à plusieurs reprises lors de la 76e session de l’Assemblée générale des nations unies qui se tiendra à New York, et au cours de laquelle le changement climatique et la durabilité seront des questions clés.

Chaque année, les réunions de l’Assemblée générale des nations unies sont l’occasion de suivre les progrès accomplis dans la réalisation des dix-sept objectifs de développement durable établis par l’Organisation des nations unies (ONU) en 2015 pour «parvenir à un avenir meilleur et plus durable pour tous». Ces derniers devraient être complètement mis en œuvre d’ici à 2030.

Ce calendrier coïncide avec la propre stratégie de l’Arabie saoudite – l’initiative Vision 2030 – conçue pour transformer le Royaume et diversifier son économie au-delà de la simple dépendance vis-à-vis du pétrole. La durabilité est un élément crucial de l’initiative Vision 2030.

Ce message sera martelé à New York et, le mois prochain, à Glasgow, lorsque le sommet de la Conférence des parties (COP26) prendra des décisions essentielles en ce qui concerne la prochaine phase de mise en œuvre de l’Accord de Paris.

La position de l’Arabie saoudite sur le réchauffement climatique est claire depuis bien longtemps: le Royaume partage les inquiétudes du reste du monde quant au risque que pose le réchauffement climatique pour l’humanité s’il n’est pas maîtrisé. De plus, en tant qu’acteur majeur sur les marchés mondiaux de l’énergie, l’Arabie saoudite a une grande responsabilité dans la protection de la planète.

Le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre saoudien de l’Énergie, a affirmé haut et fort la position du Royaume sur le changement climatique lors du forum Future Investment Initiative qui s’est tenu à Riyad plus tôt cette année.
Le prince Abdelaziz ben Salmane, ministre saoudien de l’Énergie, a affirmé haut et fort la position du Royaume sur le changement climatique lors du forum Future Investment Initiative qui s’est tenu à Riyad plus tôt cette année.

Cependant, précisément en raison de son rôle de producteur principal d’énergie, l’Arabie Saoudite a une position bien plus nuancée que certains pays d’Europe et d’Amérique du Nord qui se sont retournés contre les hydrocarbures sous toutes leurs formes.

Un conseiller politique saoudien confie à Arab News: «Nous refusons de choisir entre la préservation de l’économie et la protection de l’environnement. Nous considérons la demande mondiale croissante de produits énergétiques comme l’occasion d’imaginer de nouveau l’avenir de l’énergie à l’échelle mondiale. Nous visons à être les pionniers de cet avenir au moyen de l’initiative Vision 2030 du Royaume.»

Cette manière de penser est à l’origine de nombreuses initiatives de politique énergétique qui ont vu le jour à Riyad au cours de ces dernières années. Le prince Abdelaziz est depuis longtemps un adepte de la durabilité et de l’efficacité énergétique, et l’élan vers une politique globale sur le changement climatique a été renforcé depuis qu’il a été nommé ministre de l’Énergie il y a deux ans.

Au cœur de la stratégie du Royaume sur le changement climatique se trouve le concept d’économie circulaire à faibles émissions de carbone – un cadre pour lutter contre le réchauffement climatique tout en continuant de profiter des avantages de la croissance économique favorisée par le pétrole et le gaz, les sources d’énergie les plus efficaces et les plus puissantes que l’humanité ait jamais développées.

Ladite économie se base sur le principe des 4R – réduire, réutiliser, recycler et refuser les émissions nocives de dioxyde de carbone (CO2) et autres émissions provenant des processus industriels et de l’atmosphère.

Le Royaume applique une politique de longue date qui vise à réduire les gaz à effet de serre grâce à des programmes d’efficacité énergétique qui ciblent les voyages, l’industrie et la construction. Le pétrole saoudien est déjà l’un des bruts les plus «propres» au monde, selon des scientifiques indépendants.

Saudi Aramco a également mis en place un programme important de recherche et développement (R&D) pour développer des moteurs plus économes en énergie. Les produits hydrocarbonés sont réutilisés et recyclés dans l’ensemble du secteur industriel du Royaume.

L’Arabie saoudite a depuis longtemps mis fin à la technique de torchage de gaz (brûlage des gaz) qui reste une pratique courante dans plusieurs pays producteurs de pétrole.

L’une des caractéristiques persistantes de la politique énergétique du Royaume est d’utiliser des hydrocarbures et leurs sous-produits comme ingrédients à usage non combustible dans le secteur chimique et autres industries manufacturières. Cette tendance s’est accélérée depuis la fusion entre Saudi Aramco et Sabic, le géant pétrochimique.

La plupart des experts en climatologie s’accordent à dire que c’est le quatrième R – refuser – qui est le plus difficile, mais aussi potentiellement le plus efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ralentir le réchauffement climatique jusqu’à l’augmentation de la température mondiale de 1,5 °C, comme exigé par l’Accord de Paris d’ici à 2050.

L’Arabie saoudite a une longueur d’avance dans les technologies liées au captage, à l’utilisation et au stockage du carbone qui visent à empêcher le CO2 de s’échapper dans l’atmosphère, soit en le réutilisant dans des procédés industriels tels que les matériaux de construction soit en le stockant dans des  «puits» sécurisés tels que d’anciens réservoirs de pétrole et autres sites naturels.

La dépendance du Royaume à l’égard du pétrole pourrait bientôt appartenir au passé, avec des mégaprojets tels que Neom construits sur des modèles zéro carbone. (AFP)
La dépendance du Royaume à l’égard du pétrole pourrait bientôt appartenir au passé, avec des mégaprojets tels que Neom construits sur des modèles zéro carbone. (AFP)

Le Royaume finance également la recherche et le développement en matière de captage direct du CO2 dans l’air, une technique que certains climatologues considèrent comme la «solution miracle» à long terme pour lutter contre le réchauffement climatique. Si le CO2 peut être éliminé avec succès de l’air à l’échelle mondiale, cela contribuerait grandement à résoudre le problème du réchauffement climatique.

Cependant, en attendant que la technologie fasse ses preuves et soit largement disponible, il existe d’autres techniques qui peuvent être mises en œuvre pour réduire les émissions de carbone dans l’air. Une fois de plus, l’Arabie saoudite a joué un rôle de premier plan au moyen de l’Initiative verte saoudienne, qui envisage de planter dix milliards d’arbres dans le Royaume au cours des deux prochaines décennies dans le cadre d’une programme plus vaste, celui du «Moyen-Orient vert»,  grâce auquel cinquante milliards d’arbres devraient être plantés dans la région.

Lorsqu'il a lancé l’initiative plus tôt cette année, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a déclaré: «En notre qualité de premier producteur mondial de pétrole, nous sommes pleinement conscients de notre responsabilité dans la lutte contre la crise climatique, et, tout comme nous avons joué un rôle clé dans la stabilisation des marchés de l’énergie à l’ère du pétrole et du gaz, nous mettrons tout en œuvre pour accompagner l’ère verte à venir.»

L’autre objectif important de l’Initiative verte saoudienne est l’engagement à porter la proportion d’énergies renouvelables sur le marché intérieur du Royaume à 50 % d’ici à 2030, en remplaçant le pétrole comme combustible générant de l'énergie, le reste devant provenir du gaz naturel.

Le Royaume a déjà entamé l’application de ce programme, avec de grands projets d’énergie éolienne et solaire annoncés plus tôt cette année pour produire de l’électricité à partir de sources renouvelables.

Le fleuron de la stratégie saoudienne pour la durabilité est la construction de Neom, une mégapole zéro carbone au nord-ouest du Royaume. Tous les besoins en électricité et en eau seront comblés par d’autres sources que les hydrocarbures, notamment l’hydrogène «vert».

La durabilité est également au cœur de tous les mégaprojets de l’initiative Vision 2030.

L’Arabie saoudite est déjà un pays pionnier dans le développement du carburant hydrogène et a exporté l’année dernière la première cargaison d’ammoniac «bleu» – un carburant beaucoup plus propre qui est un sous-produit du processus industriel du pétrole et du gaz – vers le Japon. Il est destiné à être utilisé dans l’industrie de la production d’électricité du pays.

Champ pétrolifère saoudien Shaybah de Saudi Aramco. L’entreprise est l’une des plus rentables au monde. (Reuters)
Champ pétrolifère saoudien Shaybah de Saudi Aramco. L’entreprise est l’une des plus rentables au monde. (Reuters)

Une alliance avec l’Allemagne a été annoncée cette année pour étudier et développer des carburants hydrogènes, combinant l’expertise énergétique saoudienne avec l’ingénierie et les prouesses technologiques allemandes.

Personne à New York – ou à Glasgow le mois prochain – ne sous-estime l’ampleur des enjeux climatiques à venir mais l’Arabie saoudite a montré, et continuera de montrer, qu’une approche responsable du problème peut être adoptée sans renoncer totalement à la puissance et à l’efficacité des hydrocarbures.

Le Royaume se fait des alliés dans ce défi. Lors du sommet des dirigeants mondiaux du Groupe des vingt (G20) l’année dernière, le concept d’économie circulaire à faibles émissions de carbone promu par l’Arabie saoudite a été adopté à l’unanimité comme méthodologie mondiale préférée pour lutter contre le réchauffement climatique.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Soudan du Sud: deux proches alliés du vice-président arrêtés, l'accord de paix menacé

Mercredi, le ministre du Pétrole Puot Kang Chol, proche de M. Machar, a été interpellé selon son porte-parole. (AFP)
Mercredi, le ministre du Pétrole Puot Kang Chol, proche de M. Machar, a été interpellé selon son porte-parole. (AFP)
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  • Depuis son indépendance en 2011, l'Etat le plus jeune de la planète, riche en pétrole mais extrêmement pauvre, est en proie aux violences
  • Abraham Kuol Nyuon, professeur à l'université de Juba, s'est inquiété lui aussi de "l'effondrement" de l'accord de paix auprès de l'AFP, comparant l'environnement politique actuel à une "pollution"

JUBA: Deux proches alliés du premier vice-président du Soudan du Sud Riek Machar ont été arrêtés mardi et mercredi par l'armée, loyale à son rival historique le président Salva Kiir, dans un contexte de tensions croissantes entre ces deux camps qui menacent le fragile accord de paix du pays.

Ce plan de partage de pouvoir, signé en 2018 mais dont de nombreuses modalités n'ont pas été mises en œuvre, a mis fin à une guerre civile qui a fait près de 400.000 morts et quatre millions de déplacés entre 2013 et 2018.

La guerre a opposé les partisans de M. Kiir à ceux de M. Machar, respectivement dinka et nuer - les deux plus importants groupes de la mosaïque ethnique sud-soudanaise.

Ces dernières semaines, un regain de tensions a été observé notamment dans l'Etat du Haut-Nil (nord-est), où l'armée dit avoir été attaquée par une milice liée au vice-président, ancien chef rebelle, faisant craindre la montée d'une "violence généralisée".

Mercredi, le ministre du Pétrole Puot Kang Chol, proche de M. Machar, a été interpellé selon son porte-parole.

"À 2 heures du matin, l'honorable Puot Kang Chol, plusieurs membres de sa famille et ses gardes du corps ont été arrêtés dans sa résidence à Juba", a écrit Sirir Gabriel Yiei Ruot sur Facebook, dénonçant une opération "sans explication ou base légale".

Cette arrestation a été confirmée dans un communiqué diffusé mercredi soir par le parti du vice-président, le SPLM-IO.

Mardi, le général Gabriel Duop Lam, un autre allié de M. Machar et jusqu'ici n°2 de l'armée régulière (SSPDF), avait déjà été arrêté.

"Cet acte met tout l'accord (de paix) en danger", a affirmé dans un communiqué Pal Mai Deng, porte-parole du SPLM-IO.

Le général Lam est aussi un haut responsable du SPLA-IO, la branche armée du SPLM-IO.

"Violence à grande échelle" 

Ces deux arrestations font suite à plusieurs mouvements récents au sein de l'exécutif, qui visaient pour M. Kiir à consolider son pouvoir et à mettre sur la touche M. Machar, selon des analystes.

En février, M. Kiir a révoqué deux des cinq vice-présidents du gouvernement d'unité, ainsi que le gouverneur de l'Etat d'Equatoria-Occidentale, un membre du SPLM-IO.

La résidence de M. Machar lui-même a été cernée par les SSPDF mardi, selon le parti de l'ancien chef rebelle. Les forces de l'ordre n'y étaient plus visibles dans la soirée mercredi, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le communiqué du SPLM-IO appelle "tous les garants de l'accord et les partenaires à intervenir afin d'éviter un retour de la violence à grande échelle", évoquant en particulier les affrontements dans le Haut-Nil.

Mi-février, des combats y ont éclaté entre l'armée et des "jeunes armés" dans le comté Nasir, tuant des civils et blessant un casque bleu, selon la Mission des Nations unies dans le pays (Minuss).

A propos de ces affrontements, Human Rights Watch (HRW) a souligné que l'armée était engagée dans un conflit permanent avec le SPLA-IO dans cette région.

Mercredi, le ministre de l'Information Michael Makuei Lueth a accusé devant la presse le SPLM-IO de collaborer avec l'"Armée blanche", un groupe armé aux contours flous réunissant des jeunes d'ethnie nuer.

Le ministre a également déclaré qu'une garnison de l'armée y a été prise et que les combats se poursuivaient.

Attiser la violence 

Fin février, plusieurs organisations multilatérales et non-gouvernementales avaient averti d'une montée de tensions dans le nord, s'inquiétant d'un risque de "violence généralisée".

Le bloc régional Igad a exprimé sa "profonde inquiétude" mercredi. Les combats "menacent de saper les gains obtenus de haute-lutte (dans le cadre de l'accord de paix) et exacerbent la situation humanitaire déjà extrême dans la région", déplore-t-il dans un communiqué.

Mercredi soir, plusieurs ambassades dont les Etats-Unis, l'Union européenne et le Royaume-Uni ont appelé dans un communiqué à "la cessation immédiate des hostilités" et à "la retenue maximale".

"Les leaders basés à Juba doivent montrer leur engagement dans un dialogue pacifique et placer l'intérêt du peuple sud-soudanais en premier", écrivent-elles.

Depuis son indépendance en 2011, l'Etat le plus jeune de la planète, riche en pétrole mais extrêmement pauvre, est en proie aux violences.

L'accord de paix de 2018 prévoit notamment la rédaction d'une constitution, la tenue d'élections - plusieurs fois reportées - ainsi qu'une unification de l'armée, censée réunir les forces qui se sont combattues durant la guerre civile.

Abraham Kuol Nyuon, professeur à l'université de Juba, s'est inquiété lui aussi de "l'effondrement" de l'accord de paix auprès de l'AFP, comparant l'environnement politique actuel à une "pollution".

"Et à ce moment précis, si elle n'est pas maîtrisée (...) cela pourrait déboucher sur quelque chose de désastreux", développe-t-il.

Un rapport des Nations unies déplorait fin février le fait que les dirigeants du Soudan du Sud attisent la violence et l'instabilité dans la jeune nation.


Le Hamas condamne les menaces de «mort» de Trump au «peuple de Gaza»

L'ultimatum de M. Trump a été lancé après la confirmation par son administration de contacts directs sans précédent avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, classé par les Etats-Unis comme organisation terroriste. (AFP)
L'ultimatum de M. Trump a été lancé après la confirmation par son administration de contacts directs sans précédent avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, classé par les Etats-Unis comme organisation terroriste. (AFP)
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  • "Au peuple de Gaza: un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous le faites, vous êtes MORTS! Prenez une BONNE décision"
  • La trêve à Gaza vacille en raison de désaccords entre le Hamas et Israël sur les modalités de la poursuite de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza

GAZA: Le Hamas palestinien a affirmé jeudi que l'ultimatum de Donald Trump encourageait Israël à se soustraire à l'accord de trêve déjà chancelant, après que le président américain a menacé de "mort" le "peuple de Gaza" si les otages n'étaient pas libérés.

L'ultimatum de M. Trump a été lancé après la confirmation par son administration de contacts directs sans précédent avec le mouvement islamiste palestinien Hamas, classé par les Etats-Unis comme organisation terroriste.

"Ces menaces compliquent les choses concernant l'accord de cessez-le-feu et encouragent l'occupant (Israël) à ne pas en appliquer les termes", a réagi le Hamas, appelant au contraire Washington, en sa qualité de garant de l'accord, à "faire pression" sur Israël pour qu'il respecte ses obligations.

"Au peuple de Gaza: un bel avenir vous attend, mais pas si vous gardez des otages. Si vous le faites, vous êtes MORTS! Prenez une BONNE décision", a écrit mercredi le président américain sur son réseau Truth Social, dans un message particulièrement virulent.

La trêve à Gaza vacille en raison de désaccords entre le Hamas et Israël sur les modalités de la poursuite de cessez-le-feu, entré en vigueur le 19 janvier après 15 mois d'une guerre dévastatrice à Gaza.

Celle-ci a été déclenchée par une attaque d'une ampleur et d'une violence sans précédent menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont encore retenues à Gaza dont 34 ont été déclarées mortes par l'armée israélienne. Parmi les 58 captifs, cinq ont aussi la nationalité américaine -quatre confirmés morts et un serait vivant selon un décompte de l'AFP.

"Libérez tous les otages maintenant, pas plus tard, et remettez immédiatement toutes les dépouilles des personnes que vous avez tuées, ou c'est FINI pour vous", a averti M. Trump après avoir rencontré huit otages libérés.

Contacts directs 

"Ceci est votre dernier avertissement! Pour la direction (du Hamas), c'est maintenant qu'il faut quitter Gaza, tant que vous pouvez encore le faire". "Aucun membre du Hamas ne sera en sécurité si vous ne faites pas ce que je dis."

Quelques heures auparavant, la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a confirmé des contacts directs avec le Hamas, en indiquant que l'envoyé spécial américain pour les otages, Adam Boehler, était "engagé dans ces négociations, (et) a l'autorité de parler à n'importe qui".

Ces contacts rompent avec une politique qui veut que les Etats-Unis n'aient pas de pourparlers directs avec des groupes qu'ils considèrent comme terroristes.

Se refusant à livrer des détails, Mme Leavitt a argué que "des vies américaines étaient en jeu" tout en soulignant qu'Israël avait été "consulté", ce qu'a ensuite confirmé le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

Un responsable du Hamas, parlant sous couvert de l'anonymat, a fait état de "deux rencontres directes entre le Hamas et des responsables américains ces derniers jours à Doha".

"Finir le travail" 

Dans son message menaçant, M. Trump a dit envoyer "à Israël tout ce dont il a besoin pour finir le travail" à Gaza, au moment où son administration accélère l'envoi de milliards de dollars d'armes à son allié.

Mercredi, le nouveau chef d'état-major israélien, Eyal Zamir, a affirmé que la mission de vaincre le Hamas à Gaza n'était "pas encore terminée". "Le Hamas a subi un coup dur mais il n'est pas encore vaincu."

En riposte à l'attaque du 7-Octobre, Israël a juré de détruire le Hamas et lancé une offensive dévastatrice à Gaza qui a fait au moins 48.440 morts, en majorité des civils, d'après les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU, et provoqué un désastre humanitaire.

L'attaque a entraîné côté israélien la mort de 1.218 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles et incluant les otages morts ou tués en captivité après leur enlèvement ce jour-là.

L'accord de trêve conclu via les médiateurs - Qatar, Egypte, Etats-Unis - a fait taire les armes le 19 janvier. Mais le maintien du cessez-le-feu semble incertain, Israël et le Hamas s'opposant sur la façon de le prolonger après l'expiration de sa première phase en fin de semaine dernière.

Pendant cette phase, le Hamas a remis 33 otages et Israël a libéré quelque 1.800 détenus Palestiniens. Israël, qui assiège les quelque 2,4 millions d'habitants à Gaza depuis 17 mois, a aussi autorisé l'entrée d'une aide humanitaire accrue à Gaza, avant de la bloquer dimanche.

Israël souhaite une extension de la première phase jusqu'à la mi-avril. Il réclame la "démilitarisation totale" du territoire, le départ du Hamas de Gaza et le retour des otages avant de passer à la deuxième phase.

Refus catégorique du Hamas, qui réclame l'application de la deuxième étape censée aboutir à un cessez-le-feu permanent, et insiste pour rester à Gaza où il avait pris le pouvoir en 2007. Une troisième phase devrait être consacrée à la reconstruction de Gaza.

 


Soudan: le Conseil de sécurité de l'ONU met en garde contre la création d'un gouvernement rival

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  • Les FSR ont signé fin février à Nairobi une charte avec des groupes alliés pour créer un "gouvernement de paix et d'unité" dans les zones qu'elles contrôlent
  • "Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur profonde inquiétude concernant la signature d'une charte visant à établir une autorité gouvernementale parallèle au Soudan", ont déclaré les membres du conseil dans un communiqué publié tard mercredi

NATIONS-UNIES: Le Conseil de sécurité de l'ONU a fait état de sa "profonde inquiétude" après la signature en février par les paramilitaires au Soudan d'une charte en vue de former un gouvernement parallèle dans ce pays ravagé par la guerre.

Le conflit qui oppose depuis avril 2023 l'armée soudanaise aux Forces de soutien rapide (FSR, paramilitaires) a fait des dizaines de milliers de morts, déplacé plus de douze millions de personnes et engendré un désastre humanitaire.

Les FSR ont signé fin février à Nairobi une charte avec des groupes alliés pour créer un "gouvernement de paix et d'unité" dans les zones qu'elles contrôlent.

"Les membres du Conseil de sécurité ont exprimé leur profonde inquiétude concernant la signature d'une charte visant à établir une autorité gouvernementale parallèle au Soudan", ont déclaré les membres du conseil dans un communiqué publié tard mercredi.

Ils ont averti qu'une telle initiative "risquerait d'exacerber le conflit en cours au Soudan, de fragmenter le pays et d'aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique".

Ils ont également exhorté les belligérants à cesser immédiatement les hostilités et à s'engager dans un "dialogue politique et des efforts diplomatiques en vue d'un cessez-le-feu durable".

La guerre a morcelé le pays, l'armée contrôlant l'est et le nord du Soudan, et les FSR dominant la quasi-totalité de la région occidentale du Darfour et des pans du sud du pays.

Ces dernières semaines, l'armée a mené une offensive dans le centre du pays, reprenant des villes-clefs et une grande partie de la capitale Khartoum.