Les menaces ne fonctionnent pas sur les talibans, selon le représentant pakistanais à l'ONU

La feuille de route de Munir Akram pour répondre aux défis en Afghanistan comprend une opération de secours immédiate pour faire face à la grave crise humanitaire dans le pays. (Photo, AN)
La feuille de route de Munir Akram pour répondre aux défis en Afghanistan comprend une opération de secours immédiate pour faire face à la grave crise humanitaire dans le pays. (Photo, AN)
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Publié le Mardi 21 septembre 2021

Les menaces ne fonctionnent pas sur les talibans, selon le représentant pakistanais à l'ONU

  • Dans une interview exclusive, Munir Akram affirme qu’il faut s’engager auprès des nouveaux dirigeants afghans et les convaincre des avantages d'une société ouverte
  • Il prévient que le fait de créer un « climat de peur » ne fera qu'alimenter une crise des réfugiés d'une ampleur que la communauté internationale cherche désespérément à éviter

NEW YORK : Alors que les pays s'efforcent de trouver des moyens pour faire face à la crise en Afghanistan, un haut diplomate pakistanais a averti lundi que les menaces et la coercition ne sont pas compatibles avec la mentalité afghane et ne constituent pas une stratégie efficace.

Pour que le pays « revienne à la normale », Munir Akram, représentant permanent du Pakistan auprès des Nations unies, a appelé à s’engager auprès des talibans afin de leur montrer les « avantages de la modernité, de la technologie, de l'éducation et des valeurs d'une société ouverte ».

La situation en Afghanistan devrait dominer les discussions de haut niveau lors de la 76ème session de l'Assemblée générale des Nations unies, qui a débuté le 14 septembre et qui se poursuit jusqu'à la fin du mois.

Dans un entretien exclusif et étendu accordé à Arab News à la veille de la réunion annuelle de l'Assemblée générale des Nations unies, qui réunit cette semaine les dirigeants du monde entier, Akram a exhorté la communauté internationale à éviter toute « attitude de coercition et de menaces, de tentative de pression financière pour obtenir un certain comportement de la part des talibans».

Il a plutôt appelé à une meilleure compréhension des complexités de l'Afghanistan, de sa culture, des croyances et du caractère de son peuple.

Interrogée sur la façon dont les autorités américaines entendaient défendre les droits des femmes et des filles en Afghanistan maintenant que les troupes américaines se sont retirées du pays et que leur influence a été réduite, Linda Thomas-Greenfield, l’homologue américaine d'Akram, a répondu : « Je dirais le contraire. Nous sommes l'un des plus grands contributeurs d'aide humanitaire en Afghanistan et cela nous confère un levier considérable. »

Il est de plus en plus important de comprendre la situation réelle en Afghanistan alors que le monde est témoin des retombées de la crise qui touche non seulement les pays voisins comme le Pakistan et l'Iran, mais aussi l'Europe et même les États-Unis.

Le Pakistan accueille des réfugiés afghans depuis plus de 40 ans, depuis que l'invasion soviétique a poussé des millions de personnes à franchir la frontière. Les rapports étroits entre les deux pays remontent à des centaines d'années au cours desquelles les mariages et les migrations ont créé « une affinité naturelle » entre deux peuples qui partagent des identités ethniques et tribales similaires.

« L'Afghanistan est un État multiethnique », a déclaré Akram. « À moins qu'il n'y ait la paix au sein de toutes les sections de l'Afghanistan, il y aura toujours une forme de conflit. Et s'il y a un conflit ou une crise humanitaire, il est probable qu'il y aura davantage d'afflux de réfugiés (submergeant) non seulement le Pakistan et l'Iran en tant que pays voisins, mais aussi l'Europe et peut-être même les États-Unis. »

« Il n'est pas très clair s'ils seront accueillis. Il a été dit que (d'autres pays) sont prêts à prendre un grand nombre d'Afghans qui ont travaillé avec les États-Unis et l'OTAN au cours des 20 dernières années, mais qu'en est-il du reste du peuple afghan ? Les personnes qui ont vraiment besoin d'aide, qui sont vraiment démunies, qui ont vraiment faim et qui sont pauvres ? Nous ne devons pas les oublier. »

La feuille de route d'Akram pour répondre aux défis en Afghanistan comprend une opération de secours immédiate afin de faire face à la grave crise humanitaire dans le pays. Les niveaux de pauvreté et de faim ont augmenté depuis que les talibans ont pris le pouvoir le mois dernier et que l'aide étrangère a diminué, faisant craindre un exode massif. Selon les Nations unies, 18 millions d'Afghans, soit la moitié de la population, souffrent d'insécurité alimentaire.

Lors d'une conférence des Nations unies organisée la semaine dernière pour galvaniser l’aide internationale, les donateurs se sont engagés à verser plus de 1,1 milliard de dollars à l'Afghanistan.

Akram a qualifié cela de « positif » et a ajouté : « J'espère que ces promesses seront tenues le plus rapidement possible. »

Toute paix durable en Afghanistan nécessitera également la formation d'un gouvernement inclusif à Kaboul. Cependant, l'autorité qui a suivi la prise du pouvoir exclut les femmes et les minorités, ce qui alimente les craintes d'un retour aux attitudes et pratiques talibanes dures du passé.

Vendredi dernier, le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé à l'unanimité une résolution appelant les dirigeants talibans à mettre en place un gouvernement inclusif qui garantit la « participation pleine, égale et significative des femmes » et respecte les droits de l'homme.

Akram estime que le gouvernement intérimaire actuel n'est qu'une « première étape », que les pourparlers se poursuivent entre Afghans et que la volonté des talibans de mettre en place un gouvernement inclusif « est toujours présente ». Il a également mis en garde contre le risque de ne pas prendre en compte ce qu'il appelle les « réalités du terrain ».

« Les talibans ont mené une guerre de 20 ans qu'ils ont remportée, ils souhaiteront donc avoir une représentation adéquate », a-t-il déclaré. « Mais cela devrait également inclure d'autres groupes afin que la paix règne dans tout l'Afghanistan ».

Deborah Lyons, représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres pour l'Afghanistan, a mis en garde contre la détérioration de la situation humanitaire. Elle a appelé à un « modus vivendi », ou accord de compromis, pour éviter une rupture totale en permettant à l'argent de continuer à affluer dans le pays.

Certains membres du nouveau gouvernement figurent sur la liste des sanctions du Conseil de sécurité, et sont donc soumis à des restrictions économiques, commerciales et diplomatiques.

Akram a déclaré que les talibans attendent du Conseil de sécurité qu'il entame le processus de levée de ces sanctions. Cela fait partie de l'accord que le groupe a conclu avec Washington en février, en échange duquel il s'est engagé à ne pas attaquer les forces américaines ou de l'OTAN pendant leur retrait d'Afghanistan.

Au cours des semaines qui ont suivi la prise de pouvoir par les talibans, les informations en provenance de Kaboul faisaient état de la multiplication de graves violations des droits de l'homme. Selon Human Rights Watch, les nouvelles autorités ont perquisitionné les domiciles de journalistes et de militants, apparemment à la recherche de personnes qui les auraient critiqués. En outre, des restrictions ont été imposées à l'éducation des filles et au droit des femmes de travailler.

Akram a reconnu ces préoccupations mais a mis en garde contre le danger de la circulation de ce qu'il a qualifié de « fake news ». Il a notamment évoqué des informations signalant la répression d'une manifestation de femmes afghanes, affirmant que le fait même qu'une telle manifestation ait été autorisée révèle un changement dans le comportement des talibans.

Le représentant a déclaré qu'il comprenait pourquoi certains Afghans craignaient pour leur sécurité personnelle et que les autorités pakistanaises avaient pris des dispositions pour que 12 000 Afghans et ressortissants étrangers qui se sentaient menacés puissent quitter le pays.

Mais il a dénoncé ce qu'il a décrit comme des tentatives de créer « un climat de peur » qui pourrait pousser les Afghans à fuir leur pays à un moment où il a besoin d'eux pour « rester et construire ».

« Créer un climat de peur (conduira) aux résultats mêmes que nous craignons, à savoir un afflux de réfugiés », a-t-il ajouté.

De nombreuses personnes craignent également que l'Afghanistan ne redevienne un refuge pour les terroristes. Akram a répondu à cette crainte en considérant les leçons qu'il estime avoir été tirées au cours des 20 dernières années.

« Ce que nous aurions dû faire contre Al-Qaida, c'était d'utiliser un pic pour les trouver et les extraire de là où ils se trouvaient », a-t-il déclaré. « Au lieu de cela, nous avons utilisé un marteau. Nous sommes allés envahir l'Afghanistan et l'Irak, et avons tué des centaines de milliers de personnes.

« Quand vous bombardez des gens et tuez leurs enfants, vous recrutez des gens pour le terrorisme. Voilà ce qui s'est passé. »

En conséquence, a-t-il ajouté, la menace du terrorisme s'est étendue et est devenue beaucoup plus complexe.

« Elle ne se limite plus à l'Afghanistan, elle est présente au Yémen, en Syrie, dans le Sahara occidental et dans le monde entier », a déclaré Akram.

« En même temps, à cause de l'assimilation des terroristes aux musulmans, l'islamophobie a augmenté et aujourd'hui vous avez des organisations terroristes qui ciblent les musulmans. Nous devons donc tirer les leçons de ces erreurs. »

Compte tenu de tout cela, Akram a exhorté la communauté internationale à adopter une stratégie globale et coordonnée et à œuvrer avec les talibans pour lutter contre toutes les formes de terrorisme.

« Si nous adoptons des stratégies concurrentielles, "je ne peux faire face qu'à ma menace terroriste mais pas à la vôtre", je pense que nous perdrons », a-t-il ajouté.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.