SYDNEY: L'Australie a déjà prouvé son attachement à la France à travers le sacrifice de ses soldats lors des deux guerres mondiales, a estimé lundi le vice-Premier ministre australien au risque d'alimenter la crise entre les deux pays après la rupture d'un mégacontrat de sous-marins.
La décision de Canberra d'annuler ce contrat d'achat de 56 milliards d'euros pour la fourniture à l'Australie de 12 sous-marins à propulsion diesel-électrique, au profit de sous-marins américains à propulsion nucléaire, a suscité l'indignation de Paris.
"L'Australie n'a pas besoin de prouver son attachement, son amitié et sa volonté de veiller à la liberté et à l'égalité de la France", a déclaré Barnaby Joyce, qui assure l'intérim du Premier ministre Scott Morrison en visite à Washington.
"Des dizaines de milliers d'Australiens sont morts sur le sol français ou sont morts pour protéger le territoire français (...) lors de la Première Guerre mondiale et de la Deuxième".
Le français Alstom fournira des trains à Melbourne pour 300 millions d'euros
Le constructeur français Alstom a signé un contrat pour fournir 25 trains de banlieue à Melbourne, la deuxième ville la plus peuplée d'Australie, pour un montant de 300 millions d'euros, a annoncé l'entreprise lundi.
"Conçus et fabriqués dans l'État de Victoria, en Australie, les trains seront composés au moins à 60% de matériaux locaux", indique le communiqué.
Cette commande s'inscrit dans un processus de conception mené avec le département des Transports de l'Etat de Victoria, qui comprend Melbourne et Canberra, sur une période de deux ans. Alstom dispose d'un site de production local à Ballarat.
"Alstom est ravi de poursuivre son partenariat avec le gouvernement de Victoria et la chaîne d’approvisionnement locale grâce à laquelle nous continuerons à fabriquer des trains pour Victoria à Victoria", a réagi Mark Coxon, directeur général d'Alstom Australie et Nouvelle-Zélande, qui précise qu'Alstom avait déjà fourni à la ville "ses trains les plus fiables ces vingt dernières années".
Faire référence à ces périodes difficiles de l'histoire de la France a peu de chances d'apaiser la colère de Paris qui s'en est pris à plusieurs reprises à l'Australie depuis l'annonce la semaine dernière de cette rupture de contrat.
Le président français Emmanuel Macron a rappelé vendredi ses ambassadeurs aux Etats-Unis et en Australie. Les autorités françaises ont accusé ces deux pays de "mensonge" et de "rupture majeure de confiance".
Le Premier ministre australien Scott Morrison a rejeté ces accusations, affirmant avoir fait passer l'intérêt national de l'Australie en premier pour contrer l'influence grandissante de la Chine dans la région indo-pacifique.