Universal Music va jouer en Bourse sa nouvelle partition inspirée par Bolloré

Le logo de la puissante major de l'industrie musicale Universal Music (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 20 septembre 2021

Universal Music va jouer en Bourse sa nouvelle partition inspirée par Bolloré

  • Grâce à l'essor du streaming et des offres d'écoute illimitée par abonnement, UMG est devenu la poule aux oeufs d'or de Vivendi, jusqu'à générer en 2020 7,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires
  • En distribuant 60% d'UMG à ses actionnaires via un dividende exceptionnel en nature, Vincent Bolloré se sert d'abord lui-même en récupérant 18% des actions

PARIS: La puissante major de l'industrie musicale Universal Music (UMG), filiale de Vivendi, va entrer en Bourse mardi à Amsterdam. Cette introduction vient souligner le renouveau d'une entreprise à succès et un énième coup financier pour Vincent Bolloré.

Lorsque Vincent Bolloré prend le contrôle de Vivendi en 2014, il met la main sur cette filiale musicale gérée de Santa Monica, aux portes de Los Angeles (Californie), qui a traversé la crise du MP3 et du piratage avec les deux autres géants du secteur Warner et Sony.

Le groupe est notamment propriétaire des célèbres studios Abbey Road qui ont abrité les Beatles et Lady Gaga, ou encore Kanye West et Amy Winehouse, de EMI Records (Justin Bieber, Keith Richards, Metallica) et de Capitol Records (Katy Perry, Paul McCartney).

Il s'est également offert en 2020 les droits de l'intégralité du catalogue de chansons de Bob Dylan, l'une des acquisitions les plus importantes de l'histoire de la musique.

Grâce à l'essor du streaming et des offres d'écoute illimitée par abonnement, UMG est devenu la poule aux oeufs d'or de Vivendi, jusqu'à générer en 2020 7,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, soit 46% des revenus du groupe.

Pour la direction de Vivendi, propriétaire notamment du groupe Canal+, du géant de la communication Havas ou de l'éditeur Editis, le temps est pourtant venu de laisser Universal poursuivre seul sa route et de recentrer Vivendi sur l'édition, la publicité et les médias.

Peut-être considère-t-elle qu'avec une valorisation supérieure à 30 milliards d'euros lors de la vente de 20% à un consortium mené par le chinois Tencent, puis de la cession de 10% au financier Bill Ackman, la valeur d'UMG est proche de son sommet.

"Nous créons les conditions pour que la valorisation de Vivendi dans son ensemble soit supérieure à la somme des parties qui le composent", justifie le président du directoire Arnaud de Puyfontaine qui entrevoit "des passerelles entre l'édition et l'audiovisuel, entre le gaming (jeu vidéo) et le spectacle vivant, entre la musique et la publicité".

Alors que la valorisation du géant français reposait jusqu'ici en grande majorité sur UMG, "il va falloir démontrer qu'il y a réellement des synergies au sein du groupe", analyse Thomas Coudry, du cabinet Bryan Garnier & Co.

Mais l'opération poursuit un autre but: en distribuant 60% d'UMG à ses actionnaires via un dividende exceptionnel en nature, Vincent Bolloré se sert d'abord lui-même en récupérant 18% des actions (environ 6 milliards d'euros).

Avec l'entrée en bourse d'Universal, Vivendi se sépare de son joyau

Poule aux disques d'or 

Universal règne sans partage sur le marché mondial de la musique enregistrée avec plus de 30% des parts et contrôle de prestigieux labels comme EMI, Capitol, Def Jam, Polydor, Blue Note, Decca et Deutsche Gramophon. 

La major s'est offert en décembre 2020 l'ensemble du catalogue de chansons de Bob Dylan, soit plus de 600 titres, en plus de stars qui tutoient régulièrement les meilleures places des classements mondiaux de ventes et de streaming.

En plus de valeurs sûres comme les Beatles, les Rolling Stones ou Andrea Bocelli, elle a aussi signé plusieurs artistes à succès, comme Drake, qui monopolise le sommet des classements Spotify, et les trois artistes féminines les plus écoutées sur des plateformes de streaming en 2020, Billie Eilish, Taylor Swift et Ariana Grande.

Au premier semestre 2021, huit des dix albums les plus vendus dans le monde ont été produits par la major, notamment ceux de Justin Bieber et d'Olivia Rodrigo.

C'est le Britannique Lucian Grainge, chez Universal depuis une trentaine d'années, qui dirige des États-Unis la "major" avec beaucoup d'indépendance. PDG d'UMG depuis 2011, il a supervisé notamment le rachat d'EMI.

Au sein d'Universal Music France, Olivier Nusse a succédé en 2016 à l'emblématique Pascal Nègre, à la suite de désaccords de ce dernier avec Vincent Bolloré.

Universal Music, star de Vivendi

Malgré la baisse des ventes physiques liées à la crise du Covid et son lot de restrictions sanitaires, UMG - entré dans le giron de Vivendi en 2000 avec à l'époque les studios de cinéma, revendus en 2004 à NBC - profite de l'engouement pour l'abonnement et le streaming: ses revenus issus de l'écoute de musique en ligne ont augmenté 24,7% au premier semestre 2021.

Universal Music est le moteur de Vivendi: la major représente à elle seule 92,6% du bénéfice net groupe, soit 452 millions sur 488 millions au premier semestre.

Universal assure aussi à lui seul 46% des 3,8 milliards d'euros de chiffre d'affaires du groupe au premier semestre 2021.

Rachat d'actions

Mieux, il le fait en minimisant son impôt au titre de l'exonération fiscale des dividendes entre un groupe et sa filiale au sein de l'Union européenne. Et, grâce aux 10% conservés par Vivendi et à une gestion concertée annoncée avec Tencent, il gardera une influence certaine dans la major.

Enfin, Vivendi, dont la trésorerie est désormais pleine mais qui craint une opération hostile à l'occasion de la baisse attendue de son cours, consécutive au détachement d'UMG, a profité de l'engouement de ses actionnaires pour se faire autoriser à racheter jusqu'à 50% de ses propres actions.

Cette limite "assez extraordinaire", selon un activiste qui avait fait part de ses réserves sur le projet initial, est vendue comme un moyen pour le groupe de se défendre face à toute attaque hostile avant le redéploiement de ses activités.

Vivendi a ainsi annoncé mercredi qu'il comptait avaler Lagardère d'ici à la fin 2022, et reste engagé dans l'opérateur Telecom Italia.

Mais certains analystes y voient aussi une possibilité pour Vincent Bolloré de se renforcer considérablement à moindre coût au capital de Vivendi si ces titres venaient à être annulés.

Le groupe Bolloré s'est toutefois engagé dans une lettre: s'il venait à franchir par ce biais le seuil de 30% du capital, il ne dérogerait pas à son obligation de déposer une OPA sur Vivendi.


Les Bourses mondiales hésitent entre plans d'investissement en Europe et guerre commerciale

Des traders travaillent sur le parquet du New York Stock Exchange dans le Financial District à New York City, le 14 mars 2025, à l'heure de la cloche d'ouverture. (Photo par TIMOTHY A. CLARY / AFP)
Des traders travaillent sur le parquet du New York Stock Exchange dans le Financial District à New York City, le 14 mars 2025, à l'heure de la cloche d'ouverture. (Photo par TIMOTHY A. CLARY / AFP)
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  • Les Bourses mondiales évoluent autour de l'équilibre : l'Europe résiste mieux que Wall Street malgré la guerre commerciale menée par Donald Trump.
  • Les investisseurs se focalisent sur les plans de relance en Allemagne et plus largement en Europe.

PARIS : Les Bourses mondiales évoluent autour de l'équilibre : l'Europe résiste mieux que Wall Street malgré la guerre commerciale menée par Donald Trump, et les investisseurs se focalisent sur les plans de relance en Allemagne et plus largement en Europe.

Vers 11 h 15 GMT, Paris prenait 0,32 %, Francfort 0,33 %, Londres 0,17 % et Milan 0,46 %.

« Les marchés sont dans des eaux agitées au début de cette semaine dominée par les décisions des banques centrales, alors que les investisseurs naviguent à travers des courants commerciaux risqués et une incertitude géopolitique », commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

Les titres européens, « soutenus par les plans de relance, résistent », souligne Jeanne Asseraf-Bitton, directrice de la recherche et de la stratégie chez BFT IM, évoquant un « sursaut d'optimisme (...) en lien avec le plan +Réarmer l'Europe+ et le projet exceptionnel de relance allemand qui semble en passe d'être voté ».

Le futur chancelier Friedrich Merz peut en effet souffler : son plan d'investissements géant destiné à réarmer et moderniser l'Allemagne est désormais sur de bons rails grâce à un accord politique conclu in extremis vendredi.

Le chef des conservateurs a obtenu des députés écologistes qu'ils acceptent de lever leur veto à son « bazooka » de centaines de milliards d'euros, un programme de dépenses sans précédent pour la première économie européenne.

Vers 11 h 15 GMT, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans allemand, qui fait référence en Europe, se détendait à 2,83 %, contre 2,87 % vendredi en clôture.

Sur le marché des changes, « l'euro continue de bénéficier de l'attente que ces dépenses supplémentaires stimuleront la croissance et même la productivité en Europe », poursuit Mme Ozkardeskaya.

La monnaie unique prenait 0,25 % par rapport au billet vert, à 1,0907 dollar vers 11 heures 15 GMT.

Outre-Atlantique, « la nervosité commerciale devrait maintenir Wall Street sur le qui-vive », estime Mme Streeter.

Dans la nuit de dimanche à lundi, le président américain a affirmé n'avoir « aucune intention » d'assouplir les droits de douane de 25 % imposés aux partenaires commerciaux des États-Unis sur l'acier et l'aluminium.

À Wall Street, les contrats à terme des trois principaux indices laissent présager d'une ouverture en petite baisse.

« Les causes de cette faiblesse des actions américaines depuis plusieurs semaines sont bien connues », relève Alexandre Baradez, responsable de l’analyse des marchés chez IG France. Il énumère : « guerre commerciale, positionnement géopolitique de la nouvelle administration, ajustement brutal de certains effectifs de fonctionnaires, craintes des consommateurs et des entreprises américaines face au rythme erratique des annonces de Donald Trump. »

La semaine sera riche en décisions de politique monétaire, avec notamment la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) mardi et mercredi, mais aussi celle de la Banque du Japon mercredi, de la Banque d'Angleterre, de la Banque Nationale Suisse et de la Riksbank (la Banque de Suède) jeudi.

La Fed devrait opter pour le statu quo, tiraillée entre le risque d'une hausse de l'inflation et les premiers signes de ralentissement de l'activité économique, provoqués par l'avalanche de nouveaux droits de douane déclenchée par le président américain.

AstraZeneca mise sur EsoBiotec

Le géant pharmaceutique britannique AstraZeneca a annoncé lundi le rachat, pour un montant qui pourra atteindre 1 milliard de dollars, de la société de biotechnologie belge EsoBiotec, qui développe une technologie de thérapie cellulaire destinée à accélérer considérablement les traitements.

Le titre d'AstraZeneca baissait de 1,30 % vers 11 h 15 GMT à la Bourse de Londres.

L'or se stabilise au sommet.
Le prix de l'once était presque stable lundi, à 3 000,11 dollars (+0,53 %) vers 11 h 15 GMT, après avoir atteint un nouveau record historique vendredi et avoir franchi la barre des 3 000 dollars pour la première fois de son histoire.

« L'or reste proche de nouveaux records alors que les tensions géopolitiques et les préoccupations commerciales soutiennent la demande pour cet actif refuge », affirme Mme Streeter.

« L'achat massif par les banques centrales a également maintenu les prix de l'or à un niveau élevé, la Chine continuant en particulier sa frénésie d'acquisitions », poursuit-elle.

Sur le marché pétrolier, le Brent de la mer du Nord a grimpé de 1,28 % à 71,49 dollars le baril, et son équivalent américain, le WTI, a gagné 1,32 % à 68,07 dollars le baril vers 11 h 15 GMT.


Le géant chinois Baidu lance deux modèles d'IA gratuits pour concurrencer DeepSeek

Des personnes passent devant le logo de Baidu à l'extérieur du siège de la société à Pékin, le 2 février 2024. Le géant chinois de la recherche sur internet Baidu a publié un nouveau modèle de raisonnement de l'intelligence artificielle le 16 mars 2025 et a rendu ses services de chatbot IA gratuits, alors qu'une concurrence féroce s'empare du secteur. (Photo Jade GAO / AFP)
Des personnes passent devant le logo de Baidu à l'extérieur du siège de la société à Pékin, le 2 février 2024. Le géant chinois de la recherche sur internet Baidu a publié un nouveau modèle de raisonnement de l'intelligence artificielle le 16 mars 2025 et a rendu ses services de chatbot IA gratuits, alors qu'une concurrence féroce s'empare du secteur. (Photo Jade GAO / AFP)
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  • Baidu a également fait part de sa volonté, suivant l'exemple de DeepSeek, de rendre open source les modèles d'IA de son robot conversationnel à partir du 30 juin. Baidu a été l'une des premières entreprises chinoises à déployer une plateforme d'IA généra
  • Les deux outils gratuits, sortis avec deux semaines d'avance sur le calendrier initial, sont disponibles par l'intermédiaire du robot conversationnel de Baidu, Ernie Bot.

PEKIN : Le géant chinois d'Internet, Baidu, a mis en ligne dimanche deux nouveaux modèles d'intelligence artificielle générative gratuits, intégrés à son robot conversationnel Ernie Bot, alors que le secteur fait l'objet d'une concurrence féroce.

Cette annonce intervient deux mois après que la start-up chinoise DeepSeek a bouleversé le monde de la tech avec son puissant robot conversationnel développé à bas coûts et fonctionnant avec moins de ressources.

Dimanche, Baidu a annoncé sur le réseau social WeChat avoir lancé son dernier modèle d'IA, X1, qui, selon l'entreprise, offre des performances similaires à celles de DeepSeek, mais à un coût inférieur, ainsi qu'un nouveau modèle de base, Ernie 4.5.

Ce dernier « surpasse » le modèle GPT-4.5 de l'américain OpenAI dans « plusieurs tests de référence », tandis qu'Ernie X1 présente « des capacités accrues en matière de compréhension, de planification, de réflexion et d'évolution », a affirmé Baidu.

Les deux outils gratuits, sortis avec deux semaines d'avance sur le calendrier initial, sont disponibles par l'intermédiaire du robot conversationnel de Baidu, Ernie Bot.

Jusque-là, les utilisateurs devaient payer un abonnement mensuel pour accéder aux derniers modèles d'IA de l'entreprise. 

Baidu a également fait part de sa volonté, suivant l'exemple de DeepSeek, de rendre open source les modèles d'IA de son robot conversationnel à partir du 30 juin.

Baidu a été l'une des premières entreprises chinoises à déployer une plateforme d'IA générative en 2023, mais les robots conversationnels de sociétés rivales comme ByteDance, propriétaire de TikTok, ou Moonshot AI, ont rapidement saturé le marché.

DeepSeek a, pour sa part, rebattu les cartes en lançant en janvier un modèle qui se veut aussi performant que les logiciels américains comme ChatGPT, pour un coût de développement bien moindre.

Des entreprises chinoises et des agences gouvernementales se sont ainsi empressées d'intégrer à leurs propres outils le logiciel de DeepSeek, rendu accessible au public.

Baidu a par exemple intégré le modèle de raisonnement R1 de DeepSeek à son moteur de recherche traditionnel.

En février, Tencent, propriétaire de WeChat, a aussi mis en ligne un nouveau modèle d'IA qui, selon lui, répond aux requêtes plus rapidement que DeepSeek, tout en utilisant la technologie de son rival pour sa plateforme de messagerie.

Au cours du même mois, Alibaba a annoncé investir 52 milliards de dollars au cours des trois prochaines années pour développer l'IA. L'entreprise a également rendu disponible ce mois-ci une nouvelle version de son assistant recourant à l'intelligence artificielle.


L'impact de la croissance démographique, des réformes et du tourisme sur l'immobilier saoudien

Le renforcement du secteur immobilier est essentiel pour l'Arabie saoudite, qui cherche à diversifier son économie. (Shutterstock)
Le renforcement du secteur immobilier est essentiel pour l'Arabie saoudite, qui cherche à diversifier son économie. (Shutterstock)
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  • Le secteur immobilier saoudien est prêt à connaître une forte expansion grâce à l'augmentation de la population, à la croissance du secteur du tourisme, aux politiques gouvernementales favorables et aux réformes réglementaires
  • Le renforcement de ce secteur est crucial pour l'Arabie saoudite, qui cherche à se positionner comme une plaque tournante mondiale pour le tourisme et les affaires

RIYAD : Le secteur immobilier saoudien est prêt à connaître une forte expansion grâce à l'augmentation de la population, à la croissance du secteur du tourisme, aux politiques gouvernementales favorables et aux réformes réglementaires, ont déclaré des experts à Arab News.

L'Autorité générale de l'immobilier du Royaume prévoit que le marché de l'immobilier atteindra 101,62 milliards de dollars d'ici à 2029, avec un taux de croissance annuel composé de 8% à partir de 2024.

Le renforcement de ce secteur est crucial pour l'Arabie saoudite, qui cherche à se positionner comme une plaque tournante mondiale pour le tourisme et les affaires, en réduisant sa dépendance, vieille de plusieurs décennies, à l'égard des revenus du pétrole brut.

Interrogé par Arab News, Matthew Green, responsable de la recherche chez CBRE dans la région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord, a déclaré que l'expansion du marché immobilier du Royaume est également influencée par divers autres facteurs, notamment l'urbanisation rapide, le développement des infrastructures et l'augmentation des investissements directs étrangers.

"Le marché immobilier saoudien est principalement soutenu par le programme d'investissement agressif du gouvernement, en particulier les grands projets, qui stimulent la production non pétrolière, alimentent la croissance de l'emploi et de la population et attirent les investissements directs étrangers", a déclaré M. Green.

"La démographie favorable du pays, qui se caractérise par la présence d'une importante population jeune et bien éduquée, de plus en plus libéralisée, et d'une classe moyenne en augmentation avec des niveaux de revenus disponibles supérieurs à ceux des générations précédentes, est également le moteur de la croissance du marché immobilier dans le Royaume", a-t-il ajouté. 

Saud al-Sulaimani, responsable national de JLL en Arabie saoudite, a fait écho à ces points de vue et a déclaré que les politiques gouvernementales, notamment le programme Sakani et les fiducies de placement immobilier (FPI) - ainsi que les nouvelles lois sur les hypothèques et les réglementations sur la propriété étrangère - propulsent la croissance du secteur de l'immobilier.

"Le programme Sakani soutient l'accession à la propriété en fournissant une aide financière et des terrains aux citoyens saoudiens, tandis que les FPI encouragent l'investissement institutionnel dans le secteur", a-t-il expliqué.
"L'assouplissement des lois sur la propriété rend le marché immobilier du Royaume plus attrayant pour les investisseurs internationaux. Tous ces facteurs favorisent la croissance du secteur immobilier dans le Royaume", a-t-il souligné. 

Fondé en 2017 par le ministère saoudien du Logement et le Fonds de développement immobilier, le programme vise à augmenter la proportion de familles propriétaires d'un logement dans le Royaume à 70% d'ici à 2030, conformément à la stratégie de diversification économique Vision 2030.

En janvier, l'Autorité du marché des capitaux d'Arabie saoudite a autorisé les étrangers à investir dans des sociétés cotées en bourse saoudiennes possédant des biens immobiliers à La Mecque et à Médine.

Entré en vigueur le 27 janvier, cet amendement vise à renforcer la compétitivité du marché des capitaux et à s'aligner sur les objectifs de diversification économique de la Vision 2030, a précisé l'autorité dans un communiqué.

"Le changement historique visant à permettre aux investisseurs internationaux d'accéder aux marchés immobiliers des villes saintes par l'intermédiaire de sociétés cotées, annoncé cette semaine, permettra de commencer à répondre à la demande refoulée des investisseurs internationaux désireux d'accéder aux marchés immobiliers des villes saintes du Royaume", a révélé Faisal Durrani, responsable de la recherche chez Knight Frank, à Arab News.

"Cette modification des règles applicables aux investisseurs, combinée à l'introduction en janvier dernier de visas de résidence privilégiée, dont l'un est lié à la propriété immobilière, est une indication claire de la direction à prendre et l'indice le plus fort à ce jour des plans des autorités concernant la stimulation de l'investissement immobilier international entrant," a-t-il noté. 

Susan Amawi, directrice générale de Knight Frank en Arabie saoudite, a expliqué que les activités de construction en Arabie saoudite devraient augmenter dans les années à venir, le Royaume ayant pour objectif de livrer 1,04 million de logements d'ici à la fin de la décennie.

"Les programmes gouvernementaux tels que Wafi et Sakani ont porté le taux national d'accession à la propriété à environ 64%, mais l'augmentation de la valeur des logements met à l'épreuve les limites de l'accessibilité financière. Avec les plans en cours pour livrer 1,04 million de logements à travers le pays d'ici à 2030, nous nous attendons à voir une augmentation significative de l'activité de construction et des emplois à l'approche de l'échéance de 2030", a déclaré M. Amawi.

Le programme des sièges régionaux stimule la croissance

Al-Sulaimani a également confié à Arab News que le programme des sièges régionaux est l'un des facteurs cruciaux agissant comme catalyseur de la croissance du secteur de l'immobilier commercial dans le Royaume.

"Le programme a entraîné une augmentation de la demande d'espaces de bureaux de haute qualité et de développements à usage mixte, stimulant les investissements dans des secteurs clés, notamment les bureaux, l'hôtellerie et les centres de données", a-t-il ajouté.

"Cet afflux d'entreprises internationales est en train de remodeler la dynamique immobilière, en mettant davantage l'accent sur les technologies intelligentes, la durabilité et les actifs spécialisés, créant ainsi un environnement prospère pour les talents internationaux," a-t-il noté. 

M. Amawi, de Knight Frank, a déclaré que la forte croissance économique du Royaume, combinée au programme des sièges régionaux, a fait grimper la demande d'espaces de bureaux haut de gamme, tandis que les taux d'inoccupation ont atteint un niveau record d'environ 2% à Riyad.

"Les loyers des bureaux de catégorie A à Riyad ont également réagi à la forte hausse des besoins des occupants, augmentant de 51% rien qu'au cours des trois dernières années", a déclaré M. Amawi.

Immobilier et tourisme

M. Durrani a déclaré que l'ambition de l'Arabie saoudite d'attirer plus de 150 millions de visiteurs d'ici à la fin de la décennie crée plusieurs opportunités dans le secteur de l'immobilier d'accueil.

"Pour que le tourisme intérieur prospère en Arabie saoudite, il faut prêter attention au développement des attractions dans les villes secondaires et tertiaires si l'on veut qu'elles soient compétitives et qu'elles prospèrent aux côtés de toutes les nouvelles offres d'hospitalité des grands projets", a-t-il confirmé.

M. Durrani a ajouté que des installations d'hébergement rentables sont nécessaires pour répondre à la demande des voyageurs et résoudre le problème des séjours onéreux.

"28% des Saoudiens de la génération Z considèrent les coûts élevés comme un obstacle aux voyages intérieurs... il est donc possible de développer des options d'hébergement plus rentables", a ajouté M. Durrani.

M. Green, de CBRE, s'est fait l'écho d'opinions similaires et a déclaré que des options d'hébergement diversifiées étaient cruciales pour renforcer le secteur immobilier dans le Royaume.

Il a souligné la nécessité d'un mélange de chambres d'hôtel, de suites de long séjour, de locations d'unités privées - telles que Airbnb - ainsi que d'auberges de jeunesse à moindre coût et d'autres options d'hébergement à bas prix.

M. Al-Sulaimani a déclaré que le lancement de mégaprojets et de grands projets futuristes et très médiatisés attirait l'attention et les investissements du monde entier, et symbolisait un changement progressif dans le développement urbain saoudien.

"L'accent mis sur le tourisme et le divertissement, ainsi que les investissements massifs dans les infrastructures, du transport aux services publics et à la logistique, créent un environnement plus propice au développement immobilier", a déclaré le responsable de JLL.

Immobilier et technologie

M. Al-Sulaimani a également mentionné que l'adoption de nouvelles technologies et de solutions numériques est essentielle pour rationaliser les opérations et stimuler l'efficacité du paysage immobilier saoudien.

Il a ajouté que les technologies avancées permettant de créer des environnements urbains intelligents, durables et hautement efficaces alimentent les innovations et ouvrent de nouvelles opportunités de croissance pour les technologies immobilières dans le Royaume.

"Les entreprises peuvent tirer parti de l'IA et de l'analyse des données pour renforcer la transparence, améliorer la prise de décision et prédire les tendances du marché. Le développement des villes intelligentes se concentre sur l'intégration de l'IdO et des technologies durables, offrant aux résidents une meilleure qualité de vie", a raconté M. Al-Sulaimani.

Green partage ce point de vue et affirme que l'amélioration de l'expérience et du service client grâce à l'adoption de technologies devrait être un objectif clé pour toutes les entreprises opérant dans le secteur de l'immobilier.

"Dans le contexte du marché immobilier, l'utilisation de la réalité virtuelle et augmentée pour les visites de propriétés et les chatbots alimentés par l'IA pour une assistance instantanée et un retour d'information plus personnalisé sont de plus en plus courants à l'échelle mondiale, mais continuent d'être à la traîne dans certaines parties de la région", a indiqué M. Green.

"En outre, générer des gains d'efficacité et rationaliser les opérations grâce à l'utilisation de logiciels de gestion immobilière et à une meilleure intégration des technologies des bâtiments intelligents peut également améliorer la valeur de la propriété et le confort des locataires", a-t-il annoncé.  

Le caractère unique du secteur immobilier saoudien

S'adressant à Arab News, les experts ont unanimement souligné le caractère unique du secteur immobilier en Arabie saoudite.

"Le marché immobilier du Royaume est l'un de ceux qui connaissent la croissance la plus rapide au niveau mondial et certainement l'un des plus passionnants. Les opportunités pour les investisseurs ne cessent de croître à mesure que le gouvernement dévoile des projets toujours plus ambitieux, conçus pour stimuler la croissance économique dans le secteur non pétrolier et pour montrer l'arrivée de l'Arabie saoudite sur la scène mondiale de l'investissement", a déclaré M. Amawi.

Selon M. Green, la construction en cours de gigantesques projets donne au secteur immobilier du Royaume une longueur d'avance par rapport à d'autres pays de la région.

Le responsable de CBRE a ajouté que le riche patrimoine culturel de l'Arabie saoudite est également un atout supplémentaire pour les développements liés au tourisme, créant ainsi une opportunité unique d'établir une offre de tourisme culturel tangible dans la région.

"La taille et l'échelle des grands projets saoudiens restent un différentiel notable par rapport aux autres marchés régionaux, le Royaume étant encore au stade de la construction de sa nation par rapport à des marchés immobiliers plus matures comme les Émirats arabes unis", a conclu M. Green.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com