L'austère et le tenace, deux rivaux pour la couronne de Merkel

Les deux hommes ont toutefois un point commun: apparaître comme l'héritier d'Angela Merkel qui se retirera après 16 ans de règne. (Photo, AFP)
Les deux hommes ont toutefois un point commun: apparaître comme l'héritier d'Angela Merkel qui se retirera après 16 ans de règne. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

L'austère et le tenace, deux rivaux pour la couronne de Merkel

  • Le Rhénan de 60 ans se considère comme l'héritier naturel d'Angela Merkel, dont il partage le cap centriste et pro-européen
  • Qualifié d'incarnation de «l'ennui en politique» par le Spiegel, Scholt a néanmoins ressuscité en quelques mois un parti social-démocrate (SPD) donné moribond

BERLIN: A droite, l'impopulaire conservateur Armin Laschet, à gauche, l'expérimenté mais peu charismatique ministre des Finances Olaf Scholz. Sauf coup de théâtre, l'un des deux dirigera l'Allemagne après les législatives de dimanche prochain.


Les deux hommes ont toutefois un point commun: apparaître comme l'héritier d'Angela Merkel qui se retirera après 16 ans de règne: le premier car il dirige son parti conservateur, le second car il s'efforce, un peu en trompe l'oeil, de reprendre à son compte l'image de fiabilité et de modération de la chancelière.

L'austère grand argentier

Qualifié d'incarnation de "l'ennui en politique" par le Spiegel, celui qu'on a surnommé "scholzomat" pour ses phrases débitées d'une voix de robot, a néanmoins ressuscité en quelques mois un parti social-démocrate (SPD) donné moribond. Il fait même figure dans les derniers sondages de candidat le mieux placé pour le poste suprême.


Également vice-chancelier du gouvernement de coalition d'Angela Merkel, cet homme de 63 ans, réfléchi et pointilleux, a fait un parcours presque sans faute, cultivant habilement ses similarités -sobriété, compétence technique- avec la toujours très populaire Angela Merkel. 


Comme elle, le natif d'Osnabrück, au nord-ouest de l'Allemagne, goûte peu les grands discours et les visions politiques, si chères au SPD. 


Comme elle, il est un pragmatique, qui depuis 2018 a veillé au strict maintien d'une gestion financière rigoureuse en Allemagne en tant que ministre des Finances, conformément à son crédo "on ne dépense que ce que l'on a".


Entré au SPD à l'âge de 17 ans, il a flirté au début avec les idéaux de gauche avant d'emprunter une voix plus centriste, ce qui l'a un temps marginalisé dans sa formation.


En 2019, les militants lui ont ainsi préféré pour présider le plus vieux parti d'Allemagne un tandem de quasi inconnus mais nettement plus à gauche.


Il est parvenu à rebondir à la faveur de la pandémie, n'hésitant pas, avec Mme Merkel, à briser le tabou de la rigueur budgétaire et se posant en gestionnaire expérimenté de crises.


Dans sa campagne, il n'en défend pas moins des thèmes typiquement de gauche, comme l'augmentation du salaire minimum ou une augmentation de l'imposition des plus fortunés.


Seules ombres au tableau, les affaires. Il fut notamment éclaboussé par le scandale Cum-ex, une fraude sur les dividendes de plusieurs milliards d'euros du temps où il dirigeait Hambourg de 2011 à 2018, sans que son implication n'ait toutefois pu être établie. 


Et à une semaine du scrutin, il sera auditionné lundi devant les députés sur une enquête judiciaire mettant en cause une unité anti-blanchiment, sous la tutelle de son ministère.

L'héritier mal-aimé

Face à lui, Armin Laschet est auteur d'une performance dont il se serait bien passé: faire dégringoler l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et son parti frère bavarois CSU à un niveau historiquement bas de 20% des intentions de vote dans les sondages à quelques semaines d'un scrutin national.


Ce dirigeant de la Rhénanie du Nord-Westphalie, région la plus peuplée d'Allemagne, n'a jamais été très aimé. 


Cela ne s'est pas arrangé pendant la campagne, où il a de accumulé les bévues, dont un embarrassant fou rire filmé lors d'une cérémonie d'hommage aux victimes des crues meurtrières de juillet. De surcroît dans son propre Land.


Le Rhénan de 60 ans se considère comme l'héritier naturel d'Angela Merkel, dont il partage le cap centriste et pro-européen. Il fut aussi l'un des rares à la soutenir après sa décision d'accueillir des centaines de milliers de migrants de Syrie ou d'Afghanistan en 2015. 


Fervent catholique, il est issu d'une famille modeste -mineur à l'origine, son père a réussi à se reconvertir dans l'enseignement.


Celui qui aime à souligner son admiration pour l'empereur Charlemagne s'illustre néanmoins par des louvoiements dans ses prises de position ou un manque de détermination en temps de crise, qui font régulièrement douter de sa capacité à devenir chancelier.  


Souvent donné battu, l'ancien journaliste a néanmoins  surpris par son âpreté dans le combat, parvenant à décrocher la présidence de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), puis à arracher la candidature de droite à la chancellerie. 


En juillet, il avait invité ses rivaux à ne pas le sous-testimer: "beaucoup se sont en tous les cas trompés".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.