France: nouvelles manifestations contre le pass sanitaire

Des manifestants brandissent des pancartes et scandent des slogans alors qu'ils défilent lors d'un rassemblement à Nantes, le 18 septembre 2021, pour protester contre le pass sanitaire obligatoire pour accéder à la plupart des espaces publics. (Photo, AFP)
Des manifestants brandissent des pancartes et scandent des slogans alors qu'ils défilent lors d'un rassemblement à Nantes, le 18 septembre 2021, pour protester contre le pass sanitaire obligatoire pour accéder à la plupart des espaces publics. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

France: nouvelles manifestations contre le pass sanitaire

  • Le président Emmanuel Macron, qui a annoncé jeudi un possible allègement de certaines contraintes là où le virus circule moins vite, concentrait une partie de la colère
  • Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, 12 interpellations ont eu lieu dans toute la France, dont neuf à Paris

PARIS: Quelque 80.000 manifestants dont plus de 6.000 à Paris se sont mobilisés contre le pass sanitaire en France pour le dixième samedi consécutif, selon le ministère de l'Intérieur qui note un essoufflement du mouvement.


Ils étaient 121.000 participants samedi dernier, 140.000 la semaine précédente et 237.000 le 7 août.


Figuraient notamment des personnels soignants, obligés depuis mercredi de se faire vacciner pour travailler et dont certains ont fait le choix drastique de démissionner tandis que d'autres, 3.000 selon le ministère de la Santé, ont été suspendus. 


L'obligation vaccinale contre le Covid-19 est entrée en vigueur pour 2,7 millions de professionnels: hôpitaux, maisons de retraite, soignants libéraux, aides à domicile, pompiers, ambulanciers.


"Le vaccin, on n'est pas sûr de ce qu'il y a dedans, on n'est pas des cobayes", expliquait anonymement une aide-soignante de 37 ans, rencontrée dans un cortège parisien. "Je ne me suis pas fait vacciner, même pas en rêve, et j'ai démissionné" de la Fonction publique, dit-elle.


Parmi les 1.600 manifestants de Strasbourg (est), Fabrice, 47 ans, "pompier volontaire depuis 25 ans" a assuré "avoir arrêté d'exercer le 9 août": "Je ne voulais pas faire de test ni de vaccin. J'ai sauvé des vies au cours de ma carrière et je me fais jeter comme un malpropre. Cette obligation vaccinale, je la vis comme une grande violence".


Le président Emmanuel Macron, qui a annoncé jeudi un possible allègement de certaines contraintes là où le virus circule moins vite, concentrait une partie de la colère.


"Bienvenue au Kontrolistan. Gloire à Macronescu notre guide", clamaient des pancartes, place du Trocadero à Paris, dans un rassemblement appelé par l'extrême droite.


Selon un bilan provisoire du ministère de l'Intérieur, 12 interpellations ont eu lieu dans toute la France, dont neuf à Paris. 


La France, qui compte quelque 67 millions d'habitants, a franchi la barre des 50 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin.

2.500 Polynésiens manifestent contre l’obligation vaccinale

PAPEETE : Quelque 2.500 Polynésiens ont manifesté samedi à Papeete contre l’obligation vaccinale, à un peu plus d'un mois de l'entrée en vigueur de la loi sur l’obligation vaccinale.


"Aujourd’hui on impose le vaccin aux salariés, demain ce sera aux enfants", lance, parmi les manifestants, la députée (UDI) Nicole Sanquer.


La loi sur l’obligation vaccinale a été votée par l’assemblée de la Polynésie française et sera applicable le 23 octobre. Elle concerne, notamment, toutes les personnes qui exercent un emploi au contact du public.


"On ne nous dit pas la vérité sur les chiffres de l’hôpital, j’ai l’impression que c’est pour installer un climat de peur et nous forcer à nous faire vacciner", s’inquiète Titaua Erickson, une institutrice à la retraite de 69 ans, interrogée par l'AFP dans la foule, marquée par une grande défiance envers les autorités.


Les organisateurs, qui évaluent la participation à 2.500 manifestants, comme la police, ont été reçus au haut-commissariat puis à la présidence de la Polynésie française.


Mais ils n’ont pas rencontré le président Edouard Fritch comme ils l’espéraient. Leur pétition contre l’obligation vaccinale a reçu plusieurs milliers de signatures.


Le vaccin suscite la méfiance de nombreux Polynésiens: seuls 46% des 280.000 habitants ont un schéma vaccinal complet. L’épidémie de Covid-19 a fait 693 morts dans cette collectivité d’outre-mer, les trois quarts au cours des six dernières semaines.


Le couvre-feu reste en vigueur mais une levée progressive du confinement et la reprise des cours est prévue dès lundi en Polynésie française.


France/Algérie : Retailleau souhaite la suspension de l'accord de 1968

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, s’adresse au gouvernement lors d’une séance de questions à l’Assemblée nationale, chambre basse du parlement français, à Paris le 15 janvier 2025. (Photo : Thibaud MORITZ / AFP)
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  • Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France.
  • Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

PARIS : Dans un contexte de grandes tensions entre les deux pays, Bruno Retailleau a souhaité dimanche la fin de l'accord franco-algérien de 1968 relatif aux conditions d'entrée en France des ressortissants algériens.

Invité sur BFMTV, le ministre de l'Intérieur a répété que la France avait été « humiliée » par l'Algérie lorsque ce pays a refusé l'entrée sur son territoire à un influenceur algérien expulsé de France. « L'Algérie, a-t-il dit, n'a pas respecté le droit international » en refusant l'accès à ce ressortissant algérien qui possédait « un passeport biométrique » certifiant sa nationalité.

Le ministre a également évoqué le sort de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, emprisonné en Algérie.

« La France doit choisir les moyens de répondre à l'Algérie », a poursuivi M. Retailleau. « On est allé au bout du bout (...). Je suis favorable à des mesures fortes, car sans rapport de forces, on n'y arrivera pas. »

Il a souhaité à cet égard que l'accord de 1968 soit remis en cause. « Cet accord est dépassé et a déformé l'immigration algérienne. Il n'a pas lieu d'être. Il faut le remettre sur la table », a-t-il jugé.

Il s'agit d'un accord bilatéral signé le 27 décembre 1968 qui crée un statut unique pour les ressortissants algériens en matière de circulation, de séjour et d'emploi.

Le texte, qui relève du droit international et prime donc sur le droit français, écarte les Algériens du droit commun en matière d'immigration.

Leur entrée est facilitée (sans qu'ils n'aient besoin de visa de long séjour), ils peuvent s'établir librement pour exercer une activité de commerçant ou une profession indépendante et accèdent plus rapidement que les ressortissants d'autres pays à la délivrance d'un titre de séjour de 10 ans.

Dénonçant "l'agressivité" d'Alger vis-à-vis de Paris, M. Retailleau a fait valoir que "la France a fait tout ce qu'elle pouvait sur le chemin de la réconciliation et en retour, on a eu que des gestes d'agression".

"La fierté française a été blessée par l'offense que l'Algérie a faite à la France", a-t-il dit encore.


Bruno Retailleau sur l'AME: "on y touchera"

Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau  (Photo AFP)
Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau (Photo AFP)
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  • « On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.
  • M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

PARIS : Le ministre LR de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré samedi que le gouvernement Bayrou allait « toucher » à l'aide médicale d'État (AME), un dispositif permettant à des étrangers en situation irrégulière de se soigner.

« On y touchera », a affirmé le ministre, connu pour sa fermeté sur les questions migratoires. « C'est un sujet du PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale) », a-t-il ajouté.

M. Retailleau demande que soient reprises les conclusions du rapport Evin/Stefanini, remis fin 2023 avant la dissolution de l'Assemblée nationale, qui, selon lui, avait jugé que l'AME constituait un « encouragement à la clandestinité ».

Dans ce document, l'ancien ministre socialiste Claude Evin et le préfet Patrick Stefanini, figure de LR, prônaient notamment un ajustement du panier de soins accessibles via l'AME.

Ils ont aussi souligné le rôle du dispositif pour éviter l'aggravation de l'état de santé des migrants en situation irrégulière, ainsi que la propagation de maladies à l'ensemble de la population.

La droite et l'extrême droite, quant à elles, réclament la réduction du périmètre des soins éligibles à l'AME, voire sa suppression pure et simple. Le dispositif est en revanche défendu par la gauche et une partie du bloc centriste.

En décembre, dans le cadre de l'examen du budget de l'État, le Sénat a approuvé, avec l'appui du gouvernement, une diminution de 200 millions d'euros du budget alloué à l'AME, pour un total de 1,3 milliard d'euros, en augmentation de plus de 9 % par rapport à 2024.

L'Aide médicale d'État (AME) permet la prise en charge des personnes en situation irrégulière résidant en France depuis plus de trois mois dont les ressources sont faibles et n’ouvrent pas droit à la couverture du système de droit commun.

Plus largement, concernant la politique migratoire, Bruno Retailleau a réitéré son souhait d'abolir le droit du sol à Mayotte, même s'il a reconnu que les conditions politiques n'étaient pas encore réunies.

Il a fait le même constat pour un débat sur le droit du sol en métropole.

« Il doit y avoir, non pas une automaticité, mais ça doit procéder d'un acte volontaire », a déclaré le ministre, qui veut ainsi revenir aux dispositions de la loi mise en place par l'ex-ministre RPR Charles Pasqua en 1993, avant d'être supprimées sous le gouvernement socialiste de Lionel Jospin.

La loi Pasqua soumettait l'obtention de la nationalité française pour un mineur né en France de parents étrangers disposant d'une carte de séjour, à une déclaration préalable à ses 18 ans.


50 ans après la loi Veil, les opposants à l'IVG ont appelé à « marcher pour la vie »

Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
Nicolas Tardy-Joubert, président du groupe anti-avortement « Marche pour la vie », s’exprime lors d’une conférence de presse à la place de Catalunya à Paris, le 16 janvier 2022. (Photo par STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)
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  • Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.
  • Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

PARIS : Cinquante ans après la loi Veil, les opposants à l'avortement sont appelés à manifester dimanche dans le cadre de la « marche pour la vie ». Selon ses organisateurs, cette manifestation devrait rassembler plus de 10 000 personnes cette année.

Le cortège, organisé par des militants catholiques conservateurs, partira à 14 heures de la place du Trocadéro, à Paris.

La manifestation est organisée chaque année autour de l'anniversaire de la loi Veil relative à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), promulguée le 17 janvier 1975.

« Depuis 1975, ce sont plus de 10 millions d'enfants à naître qui ont été exclus de la société française : qui pourrait se réjouir de cela ? », déclare à l'AFP Nicolas Tardy-Joubert, président de la Marche pour la vie.

« Aujourd'hui, tout est fait pour encourager l'avortement, il n'y a pas de politique qui dissuade réellement », estime-t-il.

Selon les derniers chiffres officiels, 243 623 IVG ont été enregistrées en 2023, soit 8 600 de plus que l'année précédente.

Si les règles encadrant l'avortement ont été assouplies depuis 1975 et si « la liberté garantie à la femme » de recourir à l'IVG a été inscrite dans la Constitution en 2024, les associations féministes s'alarment toutefois d'un droit toujours « fragile » et font état « d'attaques régulières » de la part de ses opposants.

Outre l'opposition à l'IVG, les organisateurs de la « marche pour la vie » réclament, comme l'an dernier, une échographie obligatoire dès la sixième semaine de grossesse, permettant d'entendre battre le cœur du fœtus, ou encore un délai de réflexion de trois jours avant toute IVG.

Ils appellent également à « encourager l’accouchement sous X » et à défendre « le droit absolu à l’objection de conscience des personnels de santé et protéger la clause de conscience spécifique ».

Autre sujet également à l'ordre du jour de la manifestation : le rejet de toute légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie, ainsi que l'appel à « un grand plan pour que les soins palliatifs soient accessibles à tous ».

« Pour nous, l'interdit de tuer doit rester un fondement de notre société », insiste Nicolas Tardy-Joubert.

Porté par le gouvernement Attal, un projet de loi sur la fin de vie devait légaliser le suicide assisté et, dans certains cas, l'euthanasie, mais uniquement dans des situations strictement définies et en évitant d'employer ces termes, le gouvernement préférant parler d'"aide active à mourir". Son examen a été interrompu par la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024.

Mardi, lors de sa déclaration de politique générale, le Premier ministre François Bayrou n'a pas abordé ce sujet sensible, ni le délai d'examen ni le fond, en renvoyant le texte « au pouvoir d'initiative » du Parlement.