Le Parti socialiste confirme Olivier Faure à sa tête et met le cap sur 2022

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure (au centre), est applaudi par les participants au 79e congrès du Parti à Villeurbanne, le 18 septembre 2021. (Photo, AFP)
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure (au centre), est applaudi par les participants au 79e congrès du Parti à Villeurbanne, le 18 septembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 19 septembre 2021

Le Parti socialiste confirme Olivier Faure à sa tête et met le cap sur 2022

  • Sous les acclamations du 79e Congrès du parti, il a été confirmé numéro un samedi matin, après la ratification des résultats du vote tenu jeudi soir
  • Il l'avait emporté par plus de 73% des quelque 22 000 suffrages

VILLEURBANNE: Olivier Faure a été officiellement réélu samedi Premier secrétaire du Parti socialiste, en prélude à la très probable investiture pour la course à l'Elysée le 14 octobre d'Anne Hidalgo, qu'il soutient.


La maire de Paris, entrée en campagne dimanche dernier, devrait être investie lors d'un vote interne le 14 octobre qui la départagera de ses putatifs concurrents pour la présidentielle, mais sans débat public contradictoire, a décidé samedi le parti réuni en Congrès.


L'ex-Premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis, qui envisageait de se présenter, s'est rallié à la candidature de la maire de Paris, jugeant que "les conditions d’une vraie primaire sereine devant l’opinion n’ont pas pu être réunies" pour qu'il se lance.


Le maire du Mans Stéphane Le Foll pourrait également se présenter mais il réclamait comme M. Cambadélis un débat contradictoire entre eux, qui n'aura pas lieu.


Les délégués ont opté pour "un temps d'échange de chaque candidat avec les militants", a expliqué Pierre Jouvet, porte-parole du PS.


"C'est un processus qui ne conduira pas à la surenchère", a justifié Olivier Faure. Il avait indiqué plus tôt devant la presse qu'il était contre "une confrontation publique hyper médiatisée" entre les candidats.


Anne Hidalgo était également contre un débat entre candidats, préférant "débattre avec les Français".


Pour Olivier Faure, "c'est un vote où le suspens n'est pas très grand" et Mme Hidalgo aura "vraisemblablement une majorité très large".


Sous les acclamations, il a été confirmé numéro un samedi matin, après la ratification des résultats du vote tenu jeudi soir qui l'opposait à sa seule concurrente, la maire de Vaulx-en-Velin (métropole de Lyon) Hélène Geoffroy. Il l'avait emporté par plus de 73% des quelque 20.000 suffrages.


Une semaine plus tôt, son texte d'orientation, qui marquait clairement sa préférence pour Anne Hidalgo, avait déjà été confortablement adopté par les militants.


Hélène Geoffroy, qui critiquait la "stratégie d'effacement" du Premier secrétaire depuis qu'il a pris les rênes du parti en 2018, a indiqué à l'AFP qu'elle continuerait "à mener le courant réformiste au sein du parti". 

«Fidèle» mais «libre» 
Anne Hidalgo, en déplacement de campagne vendredi au Creusot, s'est dite "très contente" de la victoire d'Olivier Faure.


Comme les autres candidats à l'investiture, elle n'est pas présente au Congrès. "Je suis fidèle à mon parti, mais je suis libre", a-t-elle insisté.


"Pauvres militants": l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon a ironisé dans un tweet sur "le mépris" de la maire de Paris pour le congrès du PS.


Mais cette absence est justifiée, selon la porte-parole du PS Dieynaba Diop: "c'est le temps pour définir la stratégie du parti. C'est important pour les militants de ne pas se laisser déposséder de ces choix".


Malgré sa réélection, Olivier Faure est critiqué dans sa gestion par quelques membres du parti.


Le maire de Dijon François Rebsamen a notamment dénoncé le rétrécissement du PS et a fustigé un "parti sectaire" où "nous ne pouvons plus débattre".


"C'est le congrès de la confusion", a regretté l'ex-ministre Marie-Arlette Carlotti, appelant aussi à "un débat contradictoire" entre les candidats à l'investiture.


Olivier Faure, qui prononcera un discours dimanche, réfute le procès en effacement qu'on lui fait, mettant en avant les résultats positifs du PS aux dernières élections municipales, régionales et nationale, qui en font selon lui "la force motrice à gauche". Ses partisans soulignent aussi qu'il a "redressé" un parti en pleine débâcle au début du quinquennat d'Emmanuel Macron.


"Les socialistes sont de retour, la renaissance est là, il est temps de resserrer les rangs", a déclaré Corinne Narassiguin, numéro deux du parti.


Le Congrès a aussi validé le "projet du parti pour 2022", présenté lors des journées d'été à Blois, qui a depuis été amendé par les militants.


Ce projet fait une centaine de propositions, prévoyant par exemple de "rendre possible le référendum d'initiative partagée", créer "un minimum jeunesse", "remplacer l'indice PIB par des indicateurs économiques prenant en compte la qualité de la vie ou le développement durable" et "transférer au Premier ministre le pouvoir de dissolution de l'Assemblée".


Le Liban réforme le secret bancaire, une mesure clé pour ses bailleurs

Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
Cette photo prise le 20 mai 2020 montre une vue de l'entrée fortifiée de la Banque du Liban, la banque centrale du Liban, dans la capitale Beyrouth. (AFP)
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  • Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays
  • Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans

BEYROUTH: Le Liban a accordé jeudi, par un vote au Parlement, un accès plus large des organismes de contrôle aux informations bancaires, une réforme clé réclamée dans ce pays, plongé dans une grave crise économique, par les bailleurs internationaux, dont le FMI.

Le gouvernement a indiqué que la loi s'appliquerait de manière rétroactive sur 10 ans, couvrant donc le début de la crise économique lorsque les banquiers ont été accusés d'aider des personnalités à transférer des fonds importants à l'étranger.

Le Premier ministre libanais, Nawaf Salam, a salué une "étape indispensable vers la réforme financière" que son gouvernement a promis de réaliser et un "pilier essentiel d'un plan de reconstruction".

Cette mesure, a-t-il ajouté, est "fondamentale pour restaurer les droits des déposants et la confiance des citoyens et de la communauté internationale". Il a mis en avant que l'opacité financière, prévalant de longue date au Liban, n'était plus aussi attractive pour les investisseurs qu'elle avait pu l'être.

"Il ne faut pas croire qu'avec cette loi, n'importe qui va entrer dans une banque et demander des détails sur un compte", a tempéré le ministre des Finances, Yassine Jaber, en déplacement à Washington avec son collègue de l'Economie, Amer Bisat, et le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid.

Ces responsables doivent se rendre à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI).

Le Liban a longtemps été une plaque-tournante financière régionale, dont la législation stricte sur le secret bancaire était perçue comme un atout, jusqu'à la profonde crise économique et financière qui a éclaté en 2019 et terni sa réputation.

Depuis, les autorités sont sous pression, interne et internationale, pour réformer une législation accusée d'avoir permis une fuite de capitaux au déclenchement de la crise, alors que les simples déposants étaient privés de leur épargne et que la valeur de la monnaie locale plongeait.

- Loi rétroactive sur dix ans -

Selon le groupe de défense des droits libanais Legal Agenda, les changements votés jeudi autorisent "les organes de contrôle et de régulation bancaire (...) à demander l'accès à toutes les informations sans raison particulière".

Ces organismes pourront avoir accès à des informations comme le nom des clients et les détails de leurs dépôts, et enquêter sur d'éventuelles activités suspectes, selon Legal Agenda.

La communauté internationale exige depuis longtemps d'importantes réformes pour débloquer des milliards de dollars et aider à la relance de l'économie libanaise, dont les maux sont imputés à la mauvaise gestion et à la corruption.

La récente guerre entre Israël et le mouvement libanais pro-iranien Hezbollah a aggravé la situation et le pays, à court d'argent, a besoin de fonds pour la reconstruction.

M. Salam a souligné que la réforme "ouvrait une page nouvelle" dans la lutte contre l'évasion fiscale, la corruption et le blanchiment.

Le ministre des Finances a relevé que la Banque centrale aura "plus de marge de manoeuvre" pour accéder à certains comptes.

Selon Alain Aoun, membre de la commission des finances du Parlement, une première réforme en 2022 avait été jugée insuffisante par le FMI. Les organismes de contrôle pourront désormais demander "l'information qu'ils veulent", a-t-il dit à l'AFP.

En avril 2022, le Liban et le FMI avaient conclu un accord sous conditions pour un prêt sur 46 mois de trois milliards de dollars, mais les réformes alors exigées n'ont pour la plupart pas été entreprises.

En février, le FMI s'est dit ouvert à un nouvel accord, et le nouveau gouvernement libanais a promis d'autres réformes. Il doit prochainement soumettre au Parlement un projet de loi pour restructurer le secteur bancaire.

Mercredi, le gouvernement a aussi signé un accord de 250 millions de dollars avec la Banque mondiale pour relancer son secteur électrique en déshérence, qui prive régulièrement les Libanais de courant.


Un influenceur franco-iranien jugé en juillet pour apologie du terrorisme

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. (AFP)
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  • La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels
  • Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient

BOBIGNY: Un influenceur franco-iranien sera jugé début juillet devant le tribunal de Bobigny (Seine-Saint-Denis) pour apologie du terrorisme, ont indiqué jeudi à l'AFP le parquet et ses avocats.

Shahin Hazamy, 29 ans, s'est vu "délivrer une convocation à une audience du 3 juillet pour apologie du terrorisme par un moyen de communication en ligne en public", a déclaré le parquet, confirmant son arrestation mardi révélée par le magazine Le Point.

La justice vise des propos tenus par l'influenceur sur l'attaque sanglante du Hamas le 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels.

Se présentant comme journaliste indépendant sur TikTok, où il est suivi par 330.000 abonnés, le mis en cause, qui s'est fait connaître avec une association d'aide aux plus démunis, y partage de nombreux contenus sur l'actualité du Moyen-Orient.

"En s'en prenant à un journaliste la justice envoie un très mauvais signal à la liberté de la presse. Notre client Shahin Hazamy a subi un traitement inadmissible, avec une perquisition devant ses enfants en bas âge alors que les faits reprochés ont bientôt deux ans", ont déclaré à l'AFP ses avocats Nabil Boudi et Antoine Pastor.

Ces poursuites font suite à l'arrestation fin février d'une autre Iranienne en France, Mahdieh Esfandiari, actuellement écrouée pour apologie du terrorisme dans le cadre d'une information judiciaire confiée au Pôle national de lutte contre la haine en ligne (PNLH).

Annonçant cette nouvelle arrestation en France d'un de ses ressortissants, la télévision d'Etat iranienne a fustigé mercredi une "violation flagrante de la liberté d'expression dans un pays qui prétend être une démocratie".


Macron appelle à intégrer Mayotte dans la Commission de l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores. (AFP)
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  • "Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo
  • Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale

ANTANANARIVO: Le président français Emmanuel Macron a demandé jeudi "l'intégration" du département français de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), en plaidant pour une "approche pragmatique" face à l'hostilité des Comores.

"Nous ne pouvons pas laisser un territoire et ceux qui y vivent à l'écart d'un certain nombre de nos programmes", a dit M. Macron, en citant expressément Mayotte, au cinquième sommet de la COI dans la capitale malgache Antananarivo.

La COI réunit les États insulaires (Madagascar, Comores, Maurice, Seychelles et La Réunion pour la France) dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Mais à la différence de La Réunion, autre département français dans cette partie du monde, Mayotte reste à la porte de l'organisation intergouvernementale.

"L'implication de nos populations, l'intégration de toutes nos îles dans les efforts de la COI pour la prospérité et la sécurité, dans la pluralité de ses dimensions maritime, alimentaire et pour la santé sont dans l'intérêt de nos peuples et de la région", a insisté M. Macron.

Il a suggéré toutefois d'"avancer de manière pragmatique vers cet objectif", sans réclamer l'intégration pleine et entière immédiate de l'archipel.

"La France est le premier bailleur de la COI", a-t-il aussi souligné, en précisant que l'Agence française du développement (AFD) gérait un "portefeuille de 125 millions d'euros de projets" de l'organisation.

"La COI est un modèle de coopération (...) Aucune de nos îles ne peut relever seule le défi", a-t-il ajouté, évoquant un "océan Indien profondément bousculé" par les défis planétaires actuels.

"Ensemble, en conjuguant nos atouts (..) nous pouvons tracer une voie nouvelle singulière", a-t-il assuré.

L'Union des Comores s'oppose à l'intégration de Mayotte dans la COI car elle conteste la souveraineté de la France sur Mayotte, restée française lorsque l'archipel des Comores est devenu indépendant en 1975.

Mayotte, tout comme les îles Éparses, autre territoire français hérité de la colonisation et revendiqué par Madagascar, sont au cœur du canal du Mozambique, voie majeure de transport maritime qui renferme d'importantes réserves en hydrocarbures.