PARIS: Le président français Emmanuel Macron souhaite lundi "franchir un nouveau pas" dans la "reconnaissance du manquement qui a été fait aux Harkis" par l'Etat français et ouvrir le "chantier de la réparation", a-t-on appris vendredi auprès de la présidence française.
"Le président considère que le travail accompli depuis 60 ans est important mais qu'il faut franchir un nouveau pas dans la reconnaissance au manquement qui a été fait aux Harkis mais aussi au manquement de la République française à ses propres valeurs", a précisé cette source.
"L'histoire des Harkis, c'est une histoire de Français et c'est l'histoire des Français; c'est dans cet état d'esprit qu'il faut aborder ce nouveau chapitre", a martelé cette source.
A quelques jours du 25 septembre - journée d'hommage national aux Harkis instaurée en 2001 - M. Macron accueillera lundi lors d'une "réception" à l'Elysée les "porteurs de cette mémoire si particulière" et s'"adressera aux Harkis".
Quelque 300 personnes, issues notamment d'associations de Harkis, de la "mémoire", "d'anciens combattants", ont été conviées.
Le président doit à cette occasion prononcer un discours et décorer un représentant harki blessé au combat, un officier français qui a organisé le rapatriement "de plusieurs centaines de Harkis en désobéissant aux ordres" et une fille de Harki "militante de l'égalité des chances et de la diversité".
"Les Harkis" sont ces anciens combattants - jusqu'à 200 000 hommes - recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre d'indépendance algérienne (1954-1962) qui opposa des nationalistes algériens à la France.
À l'issue de cette guerre, les Harkis sont abandonnés par la France et nombre d'entre eux sont victimes de massacres de représailles en Algérie.
Plusieurs dizaines de milliers d'entre eux, accompagnés parfois de femmes et d'enfants, sont transférés en France par l'armée et transiteront entre 1962 et 1965 pour la majorité dans des "camps de transit et de reclassement", aux conditions de vie indignes et durablement traumatisantes.
"Depuis cette période, la République (française) a fait des pas: il y a eu diverses procédures d'indemnisation installées au fil du temps" et le 25 septembre 2016, le président François Hollande a reconnu la "responsabilité" de la République "dans l'abandon des Harkis", rappelle cette source.
Mais pour le président Macron, il faut aujourd'hui aller "au-delà de ce que la République a déjà fait" et faire un "nouveau pas" en "direction des porteurs de la mémoire harki".