Pour Washington, la fuite du président afghan a fait capoter un accord de transition

Le 15 août, Ashraf Ghani partait soudainement pour l'étranger. (Photo, AFP)
Le 15 août, Ashraf Ghani partait soudainement pour l'étranger. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Pour Washington, la fuite du président afghan a fait capoter un accord de transition

  • Le président Ghani devait rester dans ses fonctions jusqu'à ce que les belligérants qui négociaient au Qatar parviennent à un accord sur un futur gouvernement
  • «Le vide» laissé par sa fuite a précipité la prise de Kaboul par les insurgés, rendant encore plus instable la sécurité de la ville

WASHINGTON : La fuite du président afghan Ashraf Ghani, le 15 août, a précipité la victoire totale des talibans et fait capoter un accord, négocié par les Etats-Unis, pour une transition en douceur et une forme de partage du pouvoir, a déclaré l'émissaire américain pour l'Afghanistan.

Dans son premier entretien depuis l'effondrement du gouvernement pro-occidental, Zalmay Khalilzad a affirmé au Financial Times avoir obtenu le 14 août du mouvement islamiste un délai de deux semaines avant qu'il ne prenne Kaboul.

"A la toute fin, nous avions un accord avec les talibans pour qu'ils n'entrent pas dans Kaboul", a-t-il dit dans cette interview publiée mercredi par le quotidien britannique.

Selon ce plan, le président Ghani devait rester dans ses fonctions jusqu'à ce que les belligérants qui négociaient à Doha, au Qatar, parviennent à un accord sur un futur gouvernement. Entre-temps, les talibans devaient attendre aux portes de la capitale afghane.

"Dans ce contexte, avec le président Ghani en Afghanistan, à son poste, je pense qu'il y avait un espoir de voir un compromis négocié" pour une transition vers un nouveau gouvernement, "idéalement inclusif et représentatif du peuple afghan", a confirmé mercredi le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price.

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a dit mardi devant le Congrès avoir parlé, ce même 14 août, avec Ashraf Ghani et obtenu son "soutien" à ce "plan pour avoir un transfert du pouvoir" vers un gouvernement "dirigé par les talibans mais largement représentatif". Il a assuré que le président afghan ne lui avait donné aucune indication sur sa volonté de fuir.

Le lendemain, le 15 août, Ashraf Ghani partait soudainement pour l'étranger.

Selon Zalmay Khalilzad et Ned Price, "le vide" laissé par sa fuite a précipité la prise de Kaboul par les insurgés, rendant encore plus instable la sécurité de la ville.

«Pas une option»

Dans une réunion qui s'est tenue ce jour-là à Doha entre le chef du commandement central de l'armée américaine, le général Kenneth McKenzie, et de hauts responsables des talibans, ces derniers ont demandé si les soldats des Etats-Unis étaient prêts à "assumer la responsabilité de la sécurité à Kaboul", a rapporté l'émissaire américain.

"Et puis vous savez ce qui s'est passé, nous n'allions pas assumer cette responsabilité", a ajouté Zalmay Khalilzad.

Sa version semble laisser entendre que, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement de Joe Biden, les talibans étaient prêts à ce que les militaires américains restent au moins temporairement sur place pour cette phase de transition. Le gouvernement Biden a toujours assuré que rester au-delà de la date butoir qu'il avait fixée, le 31 août, aurait mis en danger les soldats américains, et que sa seule mission dans la dernière quinzaine d'août était d'évacuer les étrangers et Afghans qui voulaient partir.

"Maintenir l'ordre à Kaboul n'est pas une option que nous avons pris en considération" et "je ne pense pas que quiconque ici pense que cela aurait été viable", a répondu Ned Price.

"On nous a clairement laissé entendre que si les Etats-Unis tentaient de prolonger leur présence sur le terrain, nos militaires (...) auraient à nouveau été la cible de la violence des talibans, sans oublier les attaques terroristes de groupes" jihadistes comme l'Etat islamique, a-t-il insisté.

Des ministres de Biden avaient tenté en vain de repousser le retrait d'Afghanistan, selon un livre

WASHINGTON : Les ministres américains des Affaires étrangères et de la Défense, Antony Blinken et Lloyd Austin, ont tenté en mars de convaincre Joe Biden de prolonger la présence militaire des Etats-Unis en Afghanistan, mais le président a refusé, selon un livre à paraître mardi prochain.


Le 46e président des Etats-Unis était déterminé à mettre fin à la plus longue guerre de son pays, et son secrétaire d'Etat était initialement "raccord avec Biden pour un retrait total", rapportent les journalistes du Washington Post Bob Woodward et Robert Costa dans leur ouvrage "Péril", selon de nouveaux extraits rendus publics notamment par la chaîne CNN.


Mais après une réunion avec les alliés de l'Otan à Bruxelles en mars, Antony Blinken a changé sa recommandation, proposant de "prolonger la mission avec des militaires américains pendant un certain temps, pour voir si cela pouvait favoriser une résolution politique" entre belligérants afghans, écrivent-ils. En gros, "gagner du temps pour les négociations".


Selon les auteurs, Antony Blinken a appelé Joe Biden depuis Bruxelles pour lui dire que les ministres de l'Otan demandaient tous que le retrait américain soit conditionné à des progrès dans le processus de paix.


Les pays de l'Alliance atlantique n'ont, pour certains, pas caché leurs réserves face au retrait total décidé par l'ex-président américain Donald Trump et confirmé finalement par Joe Biden.


Lors d'une audition parlementaire, Antony Blinken avait affirmé lundi avoir "relayé" au président ce qu'il avait "entendu" de la part des membres de l'Otan, pour qu'il le "prenne en considération" lors de sa propre décision. "Chacun a apporté son point de vue", mais in fine "tous ont unanimement soutenu l'idée que nous partirions ensemble", a expliqué le secrétaire d'Etat.


Interrogé mercredi par l'AFP, le département d'Etat s'est borné à renvoyer vers ces déclarations.


Toujours en mars, Lloyd Austin a aussi formulé une nouvelle proposition de retrait échelonné en trois ou quatre étapes, pour permettre à Washington de faire pression sur les négociateurs afghans, selon le livre.


Mais Joe Biden a refusé de suivre ces recommandations, par crainte de rester embourbé en Afghanistan.


Mi-avril, le président démocrate annonce donc qu'il a décidé de retirer toutes les forces américaines du pays avant le 20e anniversaire des attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis, commis par le réseau Al-Qaïda alors implanté en Afghanistan sous le règne des talibans.


Mais ce retrait a viré au scénario catastrophe avec, avant même le départ du dernier soldat américain, l'effondrement des autorités afghanes pro-occidentales et le retour au pouvoir des talibans, chassés par l'intervention d'il y a vingt ans.   


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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  • "La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau
  • "Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu

JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.