Le Liban reçoit un prêt de $1 milliard du FMI, craintes de malversations

Une vue générale montre le port de Beyrouth ravagé par l’explosion du 4 août 2020. (Photo, AFP)
Une vue générale montre le port de Beyrouth ravagé par l’explosion du 4 août 2020. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 16 septembre 2021

Le Liban reçoit un prêt de $1 milliard du FMI, craintes de malversations

  • L'argent sera déposé à la Banque centrale et il est censé être utilisé pour activer le système national de carte de paiement
  • Des politiciens ont mis en garde contre l'utilisation abusive possible du prêt du FMI : «C'est le premier test pour le gouvernement de Mikati et les fonds doivent être dépensés soigneusement»

BEYROUTH : Le Liban, qui souffre d'une grave crise financière, bénéficiera d’une injection de fonds sans intérêt du Fonds monétaire international censé l’aider à alléger l’impact de la crise, mais d’aucuns s'inquiètent de la manière dont l'État utilisera l'argent.

Le ministère libanais des Finances a été informé par le FMI que le Liban recevra environ $1,1 milliard en droits de tirage spéciaux ou DTS, dont $860 millions pour 2021 et $275 millions pour 2019. L'argent sera déposé sur les comptes de la Banque centrale du Liban (BdL).

Le pays compte sur cette allocation pour faire face aux crises financière et économique qui ont ravagé le Liban ces deux dernières années. L'argent sera également utilisé pour activer le système national de carte de paiement, qui bénéficiera à 700 000 familles au Liban dans le cadre de la décision de supprimer complètement les subventions sur le carburant. Le financement de la carte de paiement nécessitera $566 millions par an.

Les droits de tirage spéciaux (DTS) ne sont ni contrôlés ni conditionnés et ils sont sans intérêt, a déclaré l'expert financier Walid Abou Souleiman. Les fonds sont généralement accordés en cas de crise, car le Liban est bénéficiaire de ces DTS à cause du coronavirus, a affirmé Souleiman.

«La partie risquée est que l'allocation sera gérée par l'État, représenté par la BdL, et le gouvernement pourrait la dépenser en coordination avec la BdL, ce qui signifie que ces fonds pourraient être  gaspillés», a déclaré Souleiman à Arab News.

Souleiman a comparé cette aide du FMI au moment où le Liban a reçu un prêt de $225 millions pour l'EdL (Electricité du Liban) mais les fonds ont été dépensés en moins d'un mois, ce qui a laissé les Libanais sans accès à l'électricité.

«La somme sera reçue par la BdL, pas par le gouvernement», a souligné Souleiman. « Elle doit être utilisée dans des projets qui rapportent des revenus au peuple libanais car ce prêt sera remboursé avec l’argent des Libanais».

Les réserves du Liban en dollars se sont presque épuisées. La BdL a informé la classe dirigeante en août qu'elle n'était plus en mesure d'ouvrir de nouvelles lignes de crédit afin d’importer ou de subventionner du carburant.

Le processus d'inscription à la plate-forme des cartes de paiement devait démarrer mercredi. Toutefois, les médias libanais ont rapporté que des «problèmes techniques» auraient pu entraver le lancement de la plate-forme et ont ajouté que «le financement de la carte n'est pas garanti d'être fourni par le prêt du FMI».

C'était une réponse bien trop courante à une autre bévue financière dans le pays à court d'argent. Ce mercredi, les politiciens ont mis en garde contre une éventuelle utilisation abusive du prêt du FMI.

«Ce qu'il faut, c'est un cours légal pour toutes les dépenses », a indiqué le député du Hezbollah Hassan Fadlallah. «Il doit également être soumis aux décisions du gouvernement dans le respect des contrôles définis par les lois en vigueur».

Le nouveau gouvernement, dirigé par Najib Mikati, est toujours occupé par le processus de passation du pouvoir de l’ancien gouvernement de Hassane Diab et la rédaction d'une déclaration ministérielle que le conseil des ministres annoncera jeudi. Donner au nouveau gouvernement un vote de confiance dépendra surtout de cette déclaration.

Pendant ce temps-là, le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a révélé la semaine dernière que plus de 80% de la population libanaise est passée sous le seuil de pauvreté, un taux beaucoup plus élevé que l'année dernière, qui était estimé à 50%.

Les Libanais ont du mal à joindre les deux bouts après que la monnaie locale a perdu plus de 90 % de sa valeur sur le marché noir.

Concernant la nécessité d'un cadre juridique pour utiliser le prêt du FMI, Souleiman a souligné : «Il n'est pas nécessaire de suivre un cours juridique pour des questions telles que la stabilisation du taux de change du dollar et les subventions. Le parlement a déjà approuvé la carte de paiement et autorisé le cabinet à emprunter plus de $560 millions, ce qui signifie que le gouvernement peut bénéficier du prêt du FMI en sachant que les fonds ne seront pas contrôlés».

Mais si les fonds étaient utilisés pour construire une centrale électrique, par exemple, un cadre juridique serait donc nécessaire, a affirmé Souleiman.

L'expert économique Elie Yashoui a signalé que le prêt du FMI n'avait rien à voir avec la formation du gouvernement.

«C'est le premier test pour le gouvernement de Mikati et par conséquent, les fonds doivent être dépensés soigneusement avec un plan clair», a-t-il prévenu.

« La BdL ne doit pas envisager que le prêt lui appartient. Le prêt appartient à l'État libanais, et le gouvernement doit l'inclure dans la trésorerie et le budget de 2022. La somme ne doit pas être dépensée pour financer la carte de paiement ou pour importer ou subventionner n'importe quel article».

Le parti libanais Kataëb a mis en garde contre «un possible détournement du prêt par la classe politique actuelle à travers de nouveaux projets ou une aide électorale distribuée par le biais de projets suspects et de cartes sous prétexte d'aide».

Le parti a soutenu que la structure du gouvernement de Mikati «est incapable de faire des réformes qui peuvent sortir le Liban de ses crises, tant qu'il est contrôlé par la même classe dirigeante et tant que sa priorité n'est pas le peuple libanais. La feuille de route qui garantit le rétablissement des institutions commence tout d’abord par des négociations avec le FMI».

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 

 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.