NEW YORK: Les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont décidé à l’unanimité de prolonger la mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul) jusqu’à la fin du mois septembre, ce qui leur donne le temps de négocier une solution à plus long terme concernant la présence de forces étrangères dans le pays.
«La situation en Libye constitue toujours une menace pour la paix et la sécurité internationales», ont-ils affirmé.
Les premières élections présidentielles et législatives libyennes depuis la conclusion d’un accord de paix entre les factions belligérantes du pays l’année dernière sont prévues pour le 24 décembre 2021.
Mercredi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, les États-Unis et la Russie ont exprimé leur soutien à ces élections et leur volonté de les voir se dérouler de manière pacifique et équitable.
Cependant, les deux puissances se sont opposées par le passé sur la manière de gérer la présence de forces étrangères en Libye.
La Russie estime qu’un éventuel retrait des forces étrangères ne devrait pas bouleverser l’équilibre des pouvoirs entre les forces de Khalifa Haftar, basées à l’est, et la coalition de milices islamistes et ethniques basée à Tripoli.
Lors de la réunion de mercredi, les États-Unis ont regretté l’incapacité du Conseil de sécurité à parvenir à un accord durable sur la présence de mercenaires étrangers en Libye et ont réitéré le soutien de l’administration Biden au rôle de l’ONU dans la facilitation d’élections libres et équitables.
«La Manul joue un rôle d’une importance vitale pour aider la Libye à instaurer la paix et la stabilité, notamment en soutenant les préparatifs des élections nationales et la mise en œuvre du cessez-le-feu», a souligné le représentant des États-Unis au Conseil de sécurité.
De même, le représentant russe a déclaré: «Notre objectif principal actuellement est d’aider le peuple libyen à respecter le calendrier établi pour les élections législatives et présidentielles du 24 décembre, et tous nos efforts doivent tendre vers cet objectif. Nous espérons que cet objectif est partagé par tous les membres du Conseil de sécurité.»
Les membres du Conseil ont également débattu de la structure de la présence de l’ONU en Libye, les États-Unis insistant pour qu’un représentant de l’ONU soit basé en permanence à Tripoli.
Le chef de mission de l’ONU est actuellement basé à Genève, mais les États-Unis estiment que puisque le pays a atteint la paix, il devrait être transféré en Libye pour faciliter un plus grand engagement avec les acteurs sur le terrain.
La Libye a été plongée dans des années de guerre civile après que le dictateur de longue date Mouammar Kadhafi a été renversé par son peuple avec l’aide des avions de l’Otan.
L’année dernière, les factions belligérantes de la Libye sont parvenues à un accord fragile pour former un gouvernement d’unité, et les parties ont décidé de tenir les premières élections du gouvernement d’après-guerre du pays en décembre.
Mais malgré ces progrès, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a mis en garde dans une lettre envoyée en août contre «l’impasse croissante des négociations politiques, sécuritaires et économiques» entre les factions.
Depuis la chute de Kadhafi, les milices libyennes ont joué un rôle central dans la plupart des processus politiques et ont été accusées à plusieurs reprises de déstabiliser le pays et de commettre des actes de violence contre des civils.
Selon M. Guterres, cette situation pourrait se détériorer à l’approche des élections. «Le paysage sécuritaire dans le pays est toujours caractérisé par des réseaux de milices qui tirent parti de leur capacité de violence pour obtenir des postes élevés dans les hiérarchies sociopolitiques», a-t-il averti.
«Les violations de l’embargo sur les armes se poursuivent, ainsi que la mobilisation armée. Ces tendances risquent de perdurer compte tenu des tensions croissantes autour des élections.»
Les factions ont formé un gouvernement d’unité et organisé des élections par le passé, mais ce gouvernement s’est effondré à la suite d’un désaccord sur le rôle des fonctionnaires et des entités de l’ère Kadhafi dans la Libye post-Kadhafi.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com