Menacé de sanctions, Loukachenco en Russie lundi pour rencontrer Poutine

La visite de Loukachenko en Russie intervient alors qu’il est sous pression aux deux niveaux interne et international (Photo, AFP).
La visite de Loukachenko en Russie intervient alors qu’il est sous pression aux deux niveaux interne et international (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 13 septembre 2020

Menacé de sanctions, Loukachenco en Russie lundi pour rencontrer Poutine

  • Washington a de son côté affirmé vendredi préparer pour "d'ici quelques jours" des sanctions contre des personnalités bélarusses
  • l'UE a déploré "le mépris de plus en plus évident pour le droit affiché au Bélarus, en particulier l'escalade de la violence et l'exil forcé" de membres de l'opposition

MOSCOU: Contesté dans la rue depuis plus d'un mois, le président bélarusse Alexandre Loukachenko sera en Russie lundi pour rencontrer son homologue Vladimir Poutine, le Kremlin affirmant que "l'intégration" des deux pays sera au programme des discussions.

Alors qu'Alexandre Loukachenko se prépare pour son premier déplacement à l'étranger depuis le début de la crise, Washington a de son côté affirmé vendredi préparer pour "d'ici quelques jours" des sanctions contre des personnalités bélarusses, ajoutant que Moscou prenait un gros risque en soutenant le chef d'Etat au pouvoir depuis 26 ans.

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a affirmé vendredi être "profondément inquiet" face au recours à la force au Belarus contre des manifestants pacifiques, en soulignant que la crise ne pouvait être résolue que "par le peuple bélarusse".

De son côté, l'Union européenne a déploré dans un communiqué vendredi soir "le mépris de plus en plus évident pour le droit affiché au Bélarus, en particulier l'escalade de la violence et l'exil forcé" de membres de l'opposition.

Selon un communiqué du Kremlin, la rencontre de lundi à Sotchi entre Poutine et Loukachenko servira à évoquer "les perspectives du processus d'intégration" entre les deux capitales.

"Le développement futur du partenariat stratégique et des relations d'alliance" entre les deux pays sera aussi discuté, selon un communiqué du Kremlin, même si le porte-parole de Vladimir Poutine a affirmé qu'aucun document ne serait signé.

S'il accusait Moscou avant le scrutin de vouloir "déstabiliser" son pays, Alexandre Loukachenko a depuis effectué un virage à 180 degrés et s'est beaucoup rapproché de son voisin face aux manifestations monstres qui touchent son pays, provoquées selon lui par les Occidentaux.

Ce rapprochement a été accueilli avec bienveillance par la Russie, qui n'a de cesse de dénoncer les ingérences occidentales au Bélarus.

Sanctions américaines

"Si le Kremlin continue dans cette voie, il risque de voir le peuple bélarusse, qui n'a aucun grief contre la Russie, se dresser contre Moscou", a cependant mis en garde vendredi le numéro deux du département d'Etat américain, Stephen Biegun, tout en annonçant de nouvelles sanctions en liaison avec l'Union européenne.

Mais pour le politologue Konstantin Kalatchev, "la Russie va essayer de pleinement monétiser son soutien à Loukachenko: il n'a plus aucune marge de manœuvre, il est complètement dépendant de la Russie" pour sa survie politique.

Evoquant un renforcement des liens "politiques, économiques et militaires", l'expert estime que le Kremlin va désormais chercher à "rattacher le Bélarus et la Russie pour des décennies, voire des siècles".

Moscou et Minsk ont des relations compliquées depuis plusieurs années.

 

Alexandre Loukachenko a accusé à de multiples reprises son allié historique russe de vouloir vassaliser le Bélarus, rejetant l'idée russe d'un approfondissement de l'union politique et économique existant entre les deux pays.

Le mouvement de contestation qui touche le Bélarus depuis l'élection présidentielle du 9 août, que M. Loukachenko clame avoir remporté avec 80% des voix, a été l'occasion d'un changement de ton complet et le président bélarusse se présente désormais comme le dernier rempart de la Russie face aux ambitions occidentales.

Pas une lutte "anti-russe"

C'est dans ce contexte que l'ambassadeur russe à Minsk, Dmitri Mezentsev, a offert jeudi à Alexandre Loukachenko un atlas du XIXe siècle dans lequel le Bélarus fait partie de l'Empire tsariste russe: un témoignage historique des relations unissant les deux pays et "une réponse à ceux qui pensent autrement", a expliqué l'ambassadeur.

Les figures de l'opposition bélarusse, pour la plupart arrêtées ou exilées ces dernières semaines, ont pour leur part insisté sur le fait que leur mouvement était dirigé contre M. Loukachenko et n'était ni anti-russe, ni pro-occidental.

La candidate d'opposition qui revendique la victoire à la présidentielle, Svetlana Tikhanovskaïa, a ainsi enregistré mercredi une adresse vidéo aux Russes assurant que la contestation "n'a été à aucune étape une lutte contre la Russie".

Vendredi, deux manifestants bélarusses, dont l'un affirme qu'il était recherché depuis plusieurs jours par la police, ont cherché refuge à l'ambassade de Suède à Minsk, dont ils ont escaladé une barrière pour y accéder.

Ils "ont indiqué qu'ils souhaitaient demander l'asile en Suède", a indiqué une porte-parole du ministère suédois des Affaires étrangères, l'affaire ayant provoqué un attroupement avec la présence de nombreux policiers.

Une nouvelle grande manifestation de l'opposition bélarusse est attendue dimanche à Minsk, la cinquième du genre. Les précédentes ont rassemblé au moins 100.000 personnes pour réclamer le départ du pouvoir en place.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.