BAGDAD : Au moins 30 000 anciens paramilitaires du Hachd al-Chaabi en Irak vont retrouver un emploi et recevoir un salaire après avoir été licenciés ces dernières années, a annoncé lundi la puissante organisation chiite intégrée à l'Etat.
L'annonce intervient à quelques semaines seulement des élections législatives anticipées du 10 octobre. Pour la plupart licenciés entre 2015 et 2018, ces anciens membres du Hachd manifestent depuis plusieurs mois devant les locaux de l'organisation ou la zone verte ultra-sécurisée de Bagdad pour obtenir leur réintégration.
"Le ministère des Finances a autorisé (...) le transfert des fonds alloués au retour de 30 000 membres du Hachd al-Chaabi, dont les contrats avaient été résiliés", a annoncé dans un communiqué Ahmed Assadi, un leader du bloc parlementaire du Hachd.
Il a indiqué à l'AFP que la plupart avaient vu leur contrat résilié entre 2015 et 2018, le plus souvent pour des absences.
Le Hachd al-Chaabi a été créé en 2014 pour épauler l'armée irakienne dans sa lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), des sunnites radicaux qui tenaient alors des pans entiers du territoire irakien.
L'organisation compte plus de 160 000 membres et regroupe des dizaines de groupes chiites dont la plupart sont pro-Téhéran. Les militants antipouvoir les accusent d'être la main de l'Iran en Irak et un instrument de répression des voix les plus critiques.
Plusieurs factions du Hachd ont une vitrine politique qui va participer aux législatives d'octobre.
Lors d'une allocution télévisée, Faleh al-Fayyad, un haut responsable du Hachd, a assuré que l'embauche des 30 000 combattants se ferait sur les fonds propres de l'organisation.
Pour l'embauche, la priorité ira aux blessés, a-t-il dit, assurant que le nombre de licenciés espérant un nouvel enrôlement était "plus important" que le chiffre de 30 000 annoncé lundi.
"Nous espérons que le gouvernement contribuera à résoudre le problème des autres effectifs qui attendent toujours", a-t-il dit.
Les législatives anticipées sont une des promesses émises par le Premier ministre, Moustafa al-Kazimi. Nommé en mai 2020 dans la foulée du soulèvement populaire anti-pouvoir d'octobre 2019, M. Kazimi a été désigné pour sortir le pays du marasme politique et économique et en finir avec la corruption.