«Crise de l'apprentissage» aux Philippines, où les écoles restent closes

L'apprentissage à distance a également des répercussions sur la santé mentale et le développement des enfants. (Photo, AFP)
L'apprentissage à distance a également des répercussions sur la santé mentale et le développement des enfants. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 13 septembre 2021

«Crise de l'apprentissage» aux Philippines, où les écoles restent closes

  • Alors que la quasi-totalité des pays du monde ont rouvert partiellement ou totalement leurs écoles, les Philippines les ont maintenues fermées depuis le début de la pandémie
  • Le président Rodrigo Duterte a jusqu'à présent rejeté les propositions de réouverture des écoles primaires et secondaires, de peur que les enfants n'attrapent la Covid-19 et ne contaminent des parents âgés

MANILLE : Les salles de classe des Philippines sont restées silencieuses alors que des millions d'écoliers ont entamé chez eux une deuxième année de cours à distance, dont les experts craignent qu'ils n'aggravent la "crise" de l'éducation. 

Alors que la quasi-totalité des pays du monde ont rouvert partiellement ou totalement leurs écoles, les Philippines les ont maintenues fermées depuis le début de la pandémie. 

Le président Rodrigo Duterte a jusqu'à présent rejeté les propositions de réouverture des écoles primaires et secondaires, de peur que les enfants n'attrapent la Covid-19 et ne contaminent des parents âgés.

"Je veux aller à l'école", a déclaré à l'AFP Kylie Larrobis, sept ans, se plaignant de ne pas savoir lire après une année de maternelle en ligne dans le minuscule appartement du bidonville de Manille où elle vit avec six autres personnes. 

"Je ne sais pas à quoi ressemble une salle de classe, je n'en ai jamais vu" affirme l'enfant.

Kylie, qui entre cette année à l'école primaire, pleure de frustration lorsqu'elle ne comprend pas les leçons en ligne qu'elle suit sur un smartphone, explique sa mère, Jessielyn Genel. 

Une détresse aggravée par l'interdiction faite aux enfants de jouer à l'extérieur.

"Ce qui se passe n'est pas bon", a déclaré Mme Genel, pourtant opposée à un retour en présentiel alors que le variant Delta circule encore. 

Décrochage

Un programme d'"apprentissage mixte" comprenant des cours en ligne, des documents imprimés et des leçons diffusées à la télévision a été lancé en octobre dernier, mais s'est heurté à de nombreux problèmes, la plupart des étudiants philippins ne disposant pas d'un ordinateur ou d'Internet à la maison. 

Plus de 80 % des parents s'inquiètent que leurs enfants "apprennent moins", a déclaré Isy Faingold, responsable de l'éducation pour l'Unicef aux Philippines, citant une enquête récente. 

Près des deux tiers d'entre eux sont favorables à la réouverture des classes dans les zones où la transmission du virus est faible.

Les effectifs scolaires ont fortement chuté l'année dernière, atteignant 26,9 millions. Quelques jours avant la rentrée scolaire, le nombre d'inscrits était en hausse, mais encore inférieur de près de cinq millions à celui de 2019. 

M. Faingold craint que de nombreux étudiants ne "reviennent jamais".

L'apprentissage à distance a également des répercussions sur la santé mentale et le développement des enfants. 

"Avec la perturbation de l'apprentissage en face à face et de l'interaction sociale, une régression des compétences autrefois maîtrisées peut être observée chez les enfants", souligne Rhodora Concepcion, de la Société philippine de pédopsychiatrie.

Dans la pièce exiguë et faiblement éclairée qu'ils partagent, Petronilo Pacayra s'inquiète pour ses fils, âgés de neuf et dix ans. 

"Leurs compétences en lecture se sont vraiment détériorées", explique à l'AFP ce parent isolé de 64 ans. 

Entre deux petits boulots pour joindre les deux bouts, Petronilo Pacayra les aide comme il peut dans leur apprentissage. 

« L'avenir de nos jeunes »

La directrice de leur école, Josefina Almarez, affirme qu'"aucun enfant n'a été laissé de côté" au cours de la première année d'enseignement à distance, mais admet que certains ont "besoin d'une attention particulière". 

Les plus jeunes ont été particulièrement touchés par les fermetures d'écoles, souligne M. Faingold, décrivant les premières années de scolarité comme "fondamentales". 

"Si vous n'avez pas une base solide en calcul et en lecture, il sera très difficile d'apprendre les autres matières", explique-t-il. 

Mercedes Arzadon, professeur d'éducation à l'Université des Philippines, estime qu'il est "ridicule" de maintenir les écoles fermées indéfiniment alors que d'autres pays, dont l'Indonésie, ont montré qu'il était possible de les rouvrir en toute sécurité. 

"L'avenir et le bien-être de nos jeunes sont en jeu, tout comme le développement national", a-t-elle écrit dans un communiqué.

Selon un "scénario optimiste", les écoles philippines pourraient rouvrir l'année prochaine, estime M. Faingold. 

Mais cela pourrait dépendre du rythme de vaccination, alors que seulement 20% environ de la population ciblée est totalement vaccinée contre la Covid-19. 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.


Cessez-le-feu à Gaza: nouveau veto américain au Conseil de sécurité de l'ONU

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens. (AFP)
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  • "Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya
  • "Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum"

NATIONS-UNIES: Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

"Il n'y a aucune justification possible à un veto contre une résolution tentant de stopper les atrocités", a lancé l'ambassadeur palestinien adjoint à l'ONU Majed Bamya.

"Nous sommes humains et nous devrions être traités comme tels", a-t-il ajouté en tapant du poing sur la table du Conseil, jugeant que le texte bloqué n'était déjà que "le strict minimum".

Les Palestiniens plaidaient en effet pour une résolution dans le cadre du chapitre VII de la Charte des Nations unies qui permet au Conseil de prendre des mesures pour faire appliquer ses décisions, par exemple avec des sanctions, ce qui n'était pas le cas.

Le texte préparé par les dix membres élus du Conseil, vu par l'AFP, exigeait "un cessez-le-feu immédiat, inconditionnel et permanent qui doit être respecté par toutes les parties" et "la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".

"Nous avons été très clairs pendant toutes les négociations que nous ne pouvions pas soutenir un cessez-le-feu inconditionnel qui ne permette pas la libération des otages", a justifié après le vote l'ambassadeur américain adjoint Robert Wood, estimant que le Conseil aurait envoyé au Hamas "le message dangereux qu'il n'y a pas besoin de revenir à la table des négociations".

La résolution "n'était pas un chemin vers la paix mais une feuille de route vers plus de terrorisme, de souffrance, de massacres", a commenté l'ambassadeur israélien Danny Danon, remerciant les Etats-Unis.

La plupart des 14 autres membres du Conseil, qui ont tous voté pour, ont déploré le veto américain.

"C'est une génération entière d'enfants que nous abandonnons à Gaza", a lancé l'ambassadrice slovène adjointe Ondina Blokar Drobic, estimant qu'un message uni et "sans équivoque" du Conseil aurait été "un premier pas pour permettre à ces enfants d'avoir un avenir".

En protégeant les autorités israéliennes, "les Etats-Unis de facto cautionnent leurs crimes contre l'humanité", a dénoncé de son côté Louis Charbonneau, de Human Rights Watch.

"Directement responsables"

Le Hamas a lui accusé les Américains d'être "directement responsables" de la "guerre génocidaire" d'Israël à Gaza.

Le 7 octobre 2023, des commandos infiltrés dans le sud d'Israël à partir de la bande de Gaza voisine ont mené une attaque qui a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP fondé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité.

Ce jour-là, 251 personnes ont été enlevées. Au total, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a lancé une campagne de bombardements massifs suivie d'une offensive terrestre à Gaza, qui ont fait au moins 43.985 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.

La quasi-totalité des quelque 2,4 millions d'habitants ont été déplacés dans ce territoire en proie à un désastre humanitaire.

Depuis le début de la guerre, le Conseil de sécurité de l'ONU peine à parler d'une seule voix, bloqué plusieurs fois par des veto américains, mais aussi russes et chinois.

Les quelques résolutions adoptées n'appelaient pas à un cessez-le-feu inconditionnel et permanent. En mars, avec l'abstention américaine, le Conseil avait ainsi demandé un cessez-le-feu ponctuel pendant le ramadan --sans effet sur le terrain--, et avait adopté en juin une résolution américaine soutenant un plan américain de cessez-le-feu en plusieurs phases accompagnées de libérations d'otages, qui n'a jamais abouti.

Certains diplomates espéraient qu'après la victoire de Donald Trump, les Etats-Unis de Joe Biden seraient plus flexibles dans les négociations, imaginant une répétition de décembre 2016.

A quelques semaines de la fin du mandat de Barack Obama, le Conseil avait alors adopté, pour la première fois depuis 1979, une résolution demandant à Israël de cesser la colonisation dans les Territoires palestiniens occupés. Un vote permis par la décision des Américains de ne pas utiliser leur droit de veto, alors qu'ils avaient toujours soutenu Israël jusqu'alors sur ce dossier.