SEOUL : La Corée du Nord a effectué avec succès des tirs d'essai d'un nouveau "missile de croisière longue portée" durant le week-end, ses premiers tirs de missile depuis mars, a annoncé l'agence officielle KCNA dimanche.
Ses derniers tirs, en mars en mer du Japon, en violation de résolutions de l'ONU, avaient été interprétés comme un signe de défi à l'égard de l'administration du président américain Joe Biden, en place depuis janvier.
Les nouveaux tirs d'essai réalisés samedi et dimanche ont eu lieu en présence de hauts responsables nord-coréens, selon l'agence, qui affirme que les tests ont été réussis.
Les missiles ont parcouru une trajectoire de 1 500 kilomètres, avant d'atteindre leur cible, non spécifiée par KCNA, qui célèbre des "armes stratégiques de grande importance".
"L'efficacité de ce système d'armement a confirmé son excellence", vante l'agence officielle, célébrant une "arme de dissuasion" destinée à "contrer les manœuvres militaires des forces hostiles".
Cette annonce intervient quelques jours après que la Corée du Sud a annoncé un tir d'essai d'un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) de sa propre fabrication.
Signes de bonne volonté contredits
La Corée du Nord avait pourtant donné des signes de bonne volonté, avec la semaine dernière une parade de tracteurs et de camions de pompier plutôt que des habituels chars d'assaut et missiles, pour son troisième défilé en moins d'un an, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de la République démocratique populaire de Corée, nom officiel du Nord de la péninsule.
Pyongyang a utilisé les défilés militaires à plusieurs reprises par le passé pour envoyer des messages à l'étranger et à sa propre population, généralement lors de certains anniversaires.
Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisent à la Corée du Nord la poursuite de ses programmes d'armements nucléaires et de missiles balistiques.
Mais, bien que frappé par de multiples sanctions internationales, ce pays a rapidement développé ces dernières années ses capacités militaires sous la direction de Kim Jong Un.
La Corée du Nord a procédé à plusieurs essais nucléaires et testé avec succès des missiles balistiques capables d'atteindre les Etats-Unis.
Les pourparlers sur le nucléaire avec Washington sont suspendus depuis l'échec du sommet de Hanoï en février 2019 entre Kim Jong Un et Donald Trump.
Le représentant de l'actuel président américain Joe Biden pour la Corée du Nord a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de rencontrer ses homologues nord-coréens "n'importe où, n'importe quand".
L'administration Biden a promis une "approche pratique, calibrée", avec des efforts diplomatiques pour inciter Pyongyang à abandonner son programme d'armement, ce à quoi la Corée du Nord ne s'est jamais montrée prête.
Fin août, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) avait fait état de "signes" indiquant que la Corée du Nord semblait avoir redémarré son réacteur produisant du plutonium dans le complexe nucléaire de Yongbyon.
L'AIEA avait estimé que les signes de fonctionnement du réacteur étaient "profondément troublants".
Pentagone : Le tir de missile par la Corée du Nord fait peser "des menaces" pour ses voisins
Le tir de missile mené par la Corée du Nord ce week-end fait peser "des menaces" sur ses voisins, a réagi dimanche le Pentagone.
"Cette activité souligne le développement continu par la Corée du Nord de son programme nucléaire et les menaces que cela fait peser sur ses voisins et la communauté internationale", dit le Pentagone dans un communiqué.
Les Etats-Unis "continueront de surveiller la situation et consulteront de façon étroite nos alliés et partenaires", a précisé le communiqué du Commandement américain de l'Indo-Pacifique.
La puissance américaine a réitéré son engagement, "résistant à toute épreuve", à défendre la Corée du Sud et le Japon contre Pyongyang.
Près de 28 500 soldats américains sont stationnés dans le sud de la péninsule.
Plusieurs résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies interdisent à la Corée du Nord la poursuite de ses programmes d'armements nucléaires et de missiles balistiques.
Mais, bien que frappé par de multiples sanctions internationales, ce pays a rapidement développé ces dernières années ses capacités militaires sous la direction de Kim Jong Un.