SÉOUL : L'influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, Kim Yo-jong, a fustigé mardi l'attitude «perfide» de Séoul, à propos des exercices militaires conjoints entre la Corée du Sud et les États-Unis, avertissant ces deux alliés qu'ils allaient au devant de lourdes menaces sécuritaires.
Kim Yo-jong, une des conseillères les plus proches de son frère, a dénoncé les exercices militaires «dangereux» menés conjointement par Séoul et Washington ce mois-ci, ce que Pyongyang considère comme une répétition pour une invasion du Nord.
«Je saisis cette opportunité pour exprimer mon vif regret à propos du traitement perfide des autorités sud-coréennes», a-t-elle souligné dans une déclaration publiée par l'agence de presse officielle nord-coréenne KCNA.
Les armées sud-coréennes et américaines ont commencé mardi leur entraînement préliminaire avant leurs exercices annuels d'été la semaine prochaine. En menant ces manoeuvres militaires, Séoul et Washington «feraient sûrement face à de plus grandes menaces sécuritaire», a-t-elle averti, ajoutant que le Nord renforcerait ses capacités de défense et de frappes préventives.
Les déclarations de Kim Yo-jong interviennent malgré un dégel inattendu dans la péninsule coréenne favorisé par une série de lettres personnelles échangées entre son frère et le président sud-coréen Moon Jae-in. Les deux parties ont restauré le mois dernier des communications transfrontalières interrompues depuis plus d'un an, en assurant que les dirigeants s'étaient entendus pour travailler sur une amélioration de leurs relations.
Séoul et Washington sont alliés par traités, les États-Unis stationnant près de 28 500 troupes en Corée du Sud pour défendre le pays contre son voisin possédant l'arme nucléaire. Ils ont déjà revu à la baisse l'ampleur de leurs exercices militaires conjoints annuels afin de faciliter les discussions sur le nucléaire avec Pyongyang.
Le président sud-coréen Moon compte à son crédit la négociation du tout premier sommet entre la Corée du Nord et un président américain en exercice, à Singapour en 2018. Mais le Nord a de nouveau rompu les contacts avec Séoul après l'échec du deuxième sommet entre Kim et le président américain d'alors Donald Trump à Hanoï, laissant les pourparlers nucléaires au point mort.