SÉOUL (Corée du Sud): La Corée du Nord et la Corée du Sud ont rétabli le dialogue, et leurs dirigeants ont décidé d’améliorer les liens intercoréens. C’est ce que déclarent ce mardi les deux gouvernements malgré les vaines tentatives lancées pendant deux ans et demi par la diplomatie américaine pour ôter l’arme nucléaire à la Corée du Nord.
Le président de la Corée du Sud, Moon Jae-in, et le leader nord-coréen, Kim Jong-un, sont parvenus à cet accord après avoir échangé plusieurs lettres personnelles depuis le mois d’avril, précise dans un communiqué le bureau présidentiel de Séoul.
Les deux dirigeants ont décidé de «rétablir la confiance et de consolider leurs liens dès que possible», affirme Park Soo-hyun, porte-parole de la Maison bleue (le siège de la présidence sud-coréenne, NDLR), qui ajoute que les deux Corées ont restauré leurs canaux de communication mardi matin.
Les médias officiels nord-coréens ont aussitôt confirmé l’annonce sud-coréenne.
«Désormais, l’ensemble de la nation coréenne souhaite que les liens entre les deux Corées soient rétablis le plus tôt possible», indique l’Agence centrale de presse coréenne (KCNA). «À cet égard, les hauts dirigeants du Nord et du Sud ont décidé de faire un grand pas en avant en rétablissant la confiance mutuelle et en favorisant la réconciliation. Les lignes de communication intercoréennes ont par ailleurs été restaurées après échange de lettres personnelles», ajoute-t-elle.
L’année dernière, la Corée du Nord avait unilatéralement coupé tous les canaux officiels de communication après avoir dénoncé l’envoi sur son territoire de tracts de propagande anti-Pyongyang par des militants du Sud. Certains experts voient dans cette démarche un moyen pour le Nord d’afficher sa frustration vis-à-vis de Séoul, qui n’a pas réussi à relancer les projets économiques intercoréens lucratifs ni à persuader les États-Unis d’assouplir les sanctions.
Les pourparlers nucléaires entre Washington et Pyongyang sont au point mort depuis le fiasco du sommet Kim-Trump, au début de l’année 2019. Kim a menacé de renforcer son arsenal nucléaire et de construire des armes plus sophistiquées, à moins que les Américains ne décident de lever leurs politiques jugées hostiles par le Nord. Il fait ainsi allusion aux sanctions imposées de longue date par les États-Unis.
Des experts avaient préalablement prédit que la Corée du Nord serait contrainte de coopérer avec les États-Unis ou avec la Corée du Sud si les difficultés économiques s’aggravaient. La mauvaise gestion, les dégâts provoqués par le typhon et la fermeture des frontières lors de la pandémie de Covid-19 ont conduit à une détérioration de la situation économique.
Dans ses discours récents, Kim a déclaré que son peuple devait s’attendre à des restrictions prolongées dans le cadre de la pandémie. Bien que ses paroles laissent présager une aggravation de la situation économique, les groupes de surveillance extérieurs n’ont pas détecté de signes de grande famine ou de chaos social dans ce pays qui compte 26 millions d’habitants.
Ce mardi 27 juillet marque le 68e anniversaire de la fin de la guerre de Corée (1950-1953). Depuis l’issue de ce conflit, les deux Corées demeurent séparées par la frontière la plus fortifiée du monde.
Environ 28 500 soldats américains sont actuellement postés en Corée du Sud afin de protéger le pays d’une éventuelle agression nord-coréenne.