PARIS: Gérald Darmanin et l'ensemble des syndicats de police ont dénoncé ce week-end les propos hostiles aux forces de l'ordre proférés lors d'un concert à la Fête de l'Humanité, qualifiés pêle-mêle de "honteux", "pitoyables" et "indécents".
Vendredi soir, des spectateurs qui assistaient à un concert du rappeur marseillais Soso Maness, ont repris en chœur avec lui "tout le monde, tout le monde déteste la police".
Le ministre de l'Intérieur s'en est offusqué dès le lendemain sur Twitter en disant "attendre" des "partis dits de gauche présents à la fête de l'Humanité une condamnation ferme des propos injurieux contre la police de la République".
"La police est composée des enfants du peuple qui protègent au péril de leur vie nos concitoyens les plus modestes", a-t-il ajouté.
L'ensemble des syndicats de policiers, Alternative police (CFDT), Alliance, Synergies ou Unité SGP (FO) ont fustigé à l'unisson "la haine contre la police nationale".
Tous ont relevé la concomitance des propos et l'ouverture du procès des attentats du 13 novembre 2015 pour dénoncer, à l'instar de Synergie Officiers, leur "indécence" et leur côté "pitoyable".
"Triste spectacle honteux et antirépublicain dans une fête où l'idée de respect et les valeurs de la République devraient prévaloir", a tweeté Alternative. "Détester la police, c'est salir ceux qui luttent contre le terrorisme aussi", a renchéri Alliance.
Linda Kebbab (Unité SGP) a interpellé dimanche, sur Twitter, les numéros 1 du PCF et du PS, Fabien Roussel et Olivier Faure. "Vous n'avez pas droit au silence quand l'extrémisme fait main basse sur la gauche", a-t-elle dit.
"Je ne cautionne pas du tout ces propos, que je ne partage pas", lui a répondu M. Roussel sur BFMTV, "ils sont très infimes, très peu nombreux ceux qui ont dit ça". "M. Darmanin ferait mieux de s'occuper des conditions de travail de ces ouvriers de la sécurité (...) et je les défends", a-t-il contre-attaqué.
Samedi, Valérie Pécresse, présidente, ex-LR, de la région Ile-de-France et candidate à l'élection présidentielle a affirmé, sous les huées, son soutien aux forces de l'ordre lors d'une table ronde à la Fête de l'Huma.
Le président Emmanuel Macron doit conclure mardi le Beauvau de la sécurité, une concertation destinée à améliorer les conditions d'exercice du métier de policier et renouer la confiance entre l'institution et le chef de l'État, mise à mal par ses propos l'an dernier sur les violences policières.